Une défiance en forte augmentation
En 2025, la défiance des salariés envers l’avenir et le marché du travail semble déjà être en nette progression.
Selon le baromètre du rapport au travail publié par l’EM Normandie et Actual Group, la confiance en l’avenir des actifs français a baissé de 3,6 % au deuxième semestre 2024. Cette tendance s’inscrit en rupture avec la lente remontée observée depuis la crise du Covid-19.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation. D’une part, le climat politique est marqué par des incertitudes majeures, notamment la montée du Rassemblement National aux élections européennes et les élections législatives imprévues. D’autre part, l’économie française peine à offrir des perspectives claires, avec des indicateurs moroses malgré des événements porteurs comme les Jeux Olympiques.
Toutefois, cette défiance ne touche pas tous les salariés de la même manière.
Le baromètre identifie quatre profils distincts :
- Les décrocheurs (14,1 %, +11 %) : peu employables et pessimistes, ils subissent les transformations du marché.
- Les stables pessimistes (27,1 %, +10 %) : bien employés mais inquiets pour leur avenir, ils adoptent une posture d’attentisme.
- Les stables optimistes (22,5 %, +6,6 %) : confiants, ils valorisent leur réseau et leur employabilité.
- Les avant-gardistes (14,9 %, +14 %) : très employables et innovants, ils tirent parti des mutations du marché.
La polarisation croissante de la société se traduit ainsi par une fragmentation des perceptions. Tandis que certains s’adaptent aux changements, d’autres sont freinés par une vision pessimiste de leur avenir professionnel.
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Un impact direct sur l’engagement des salariés
Cette montée de la défiance modifie en profondeur les modalités d’engagement des salariés.
L’étude souligne que l’engagement ne se définit plus uniquement par son intensité, mais par sa nature. Chaque catégorie de salariés adopte une stratégie différente :
- Les décrocheurs s’identifient à leur métier mais peinent à s’engager durablement dans une entreprise ou un projet.
- Les stables pessimistes restent fidèles à leur organisation et valorisent la stabilité malgré leurs craintes.
- Les stables optimistes investissent leur énergie dans leur communauté de travail, favorisant la collaboration et la solidarité.
- Les avant-gardistes préfèrent s’engager dans des projets innovants, en recherche constante de nouveautés et de défis.
Ces différences expliquent des comportements contrastés sur le marché de l’emploi. Les optimistes et avant-gardistes sont plus actifs sur les plateformes de recrutement, alors que les pessimistes et décrocheurs adoptent une posture plus passive.
La confiance joue ainsi un rôle clé dans la capacité à saisir les opportunités.
Face à cette situation, les entreprises doivent adapter leur approche. Fidéliser les talents passe par une compréhension fine des motivations des salariés et une stratégie de management personnalisée.
Le défi pour 2025 est donc double : restaurer la confiance et redéfinir l’engagement au sein du monde du travail.
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