Mobilités professionnelles : un marché français à plusieurs vitesses
Indeed a récemment publié une étude inédite sur les mobilités professionnelles en France, menée sur la période 2022-2024, offrant de visualiser les transitions réelles entre métiers.
Les résultats confirment une tendance de fond : les carrières linéaires disparaissent, mais la mobilité reste très inégale selon les secteurs.
En moyenne, 3,7 % des utilisateurs d’Indeed ont changé de poste chaque mois entre 2022 et 2024. Ce chiffre masque pourtant de fortes disparités.
Certains métiers affichent une mobilité entrante dynamique, comme le stockage-entreposage (5,6 %), la restauration (5,2 %), l’agriculture et la foresterie (5,2 %) ou encore le nettoyage-assainissement (5,0 %).
Ces filières, souvent marquées par des conditions exigeantes et un fort turnover, offrent de nombreuses passerelles aux profils venus d’autres horizons.
Santé sécurité au travail : les dernières décisions à connaître pour rester conforme
Les arrêts récents de la Cour de cassation modifient en profondeur certaines pratiques RH en matière de santé sécurité au travail. Ce livre blanc clair et synthétique proposé par notre partenaire les Éditions Tissot vous aide à comprendre ce qui change, à mesurer les risques et à adapter vos procédures internes.
Je télécharge le livre blancÀ l’inverse, d’autres métiers restent très fermés. Le management (2 %), l’immobilier (2,1 %), la pharmacie (2,2 %) et la gestion de projet (2,5 %) se caractérisent par des exigences fortes en matière d’expérience, de certification ou de formation.
La spécialisation y freine la mobilité, réduisant les opportunités pour les candidats en reconversion. Ces écarts traduisent un marché du travail à plusieurs vitesses, où la mobilité dépend autant de la nature du poste que du secteur d’activité.
A lire également :
- Entretien de parcours professionnel : la réforme attendue pour 2026
- Logiciel de Gestion des Compétences : les 11 meilleurs outils
- Plan de développement des compétences : les 5 étapes clés pour le construire + modèle Excel
Des transitions contrastées selon les métiers
L’étude d’Indeed révèle aussi les filières où la mobilité sortante – c’est-à-dire la capacité à changer de métier – est la plus forte.
En moyenne, 62 % des personnes qui changent d’emploi basculent vers une autre catégorie professionnelle. Ce chiffre montre que la reconversion n’est plus un phénomène marginal, mais une réalité installée dans le paysage du travail.
Les plus fortes mobilités professionnelles concernent l’assurance (86 %), la gestion de projet (79 %), le service clients (77 %), le marketing (77 %) et l’hôtellerie-tourisme (75 %).
Ces métiers partagent un point commun : ils mobilisent des compétences transversales et transférables, comme la communication, la relation client, la coordination ou la gestion du risque.

Par exemple, les courtiers en assurance changent de domaine dans 89 % des cas, tandis que les chefs de publicité le font à 90 %. Ces profils s’exportent facilement vers d’autres fonctions, notamment commerciales ou managériales.
À l’inverse, certaines catégories de métiers restent marquées par une faible mobilité sortante. Les soins infirmiers (28 %), la pharmacie (39 %), la comptabilité (39 %), la restauration (46 %) et les ressources humaines (48 %) illustrent cette tendance.
Dans ces filières, les compétences sont plus spécifiques, les réglementations plus strictes et les passerelles moins nombreuses. Un préparateur en pharmacie, par exemple, ne change de domaine que dans 31 % des cas, tandis qu’un infirmier ne le fait que dans 19 %.
Ces chiffres montrent que les mobilités professionnelles ne dépendent pas seulement de la volonté individuelle. Elles reflètent la structure même du marché de l’emploi : ses besoins, ses contraintes et ses barrières.
Pour les RH, ces données sont précieuses. Elles soulignent l’importance de la formation continue, des passerelles certifiantes et du recrutement basé sur les compétences plutôt que sur les diplômes.
Favoriser les mobilités professionnelles, c’est aussi soutenir l’égalité des chances. En permettant à chacun d’évoluer, de se reconvertir ou de progresser dans sa carrière, les entreprises participent à une transformation durable du monde du travail.
La mobilité devient alors plus qu’un indicateur économique : un levier social essentiel, au service de l’épanouissement et de l’émancipation professionnelle.
A lire également :
- Rendre les salariés acteurs de leur parcours de formation : 5 leviers
- Accord sur les reconversions professionnelles : que dit le nouveau texte ?
- Gestion des talents : do et don’t



