Maladie de longue durée : qui sont les salariés les plus touchés et comment le vivent-ils en entreprise ?
L’Association pour l’emploi des cadres (Apec) a mené une enquête en septembre 2024 auprès de 2 000 cadres du secteur privé, en emploi ou non. Cette étude met en lumière l’impact des affections de longue durée (ALD) sur la vie professionnelle et l’accompagnement proposé par les entreprises.
Un cadre sur cinq est concerné par une maladie de longue durée, qu’il s’agisse de maladies chroniques, de cancers ou de troubles psychiques récurrents. La majorité des cadres touchés ont plus de 55 ans (25 %), mais la maladie concerne aussi les plus jeunes : 15 % ont moins de 35 ans et 15 % sont âgés de 35 à 54 ans.
Pourtant, l’ALD reste un sujet difficile à aborder dans le monde du travail. 14 % des cadres concernés n’ont parlé de leur maladie à personne au sein de leur entreprise. Lorsqu’ils se confient, ils privilégient leur manager (73 %), des collègues proches (67 %) ou les membres de leur équipe (61 %). Le service des ressources humaines n’est sollicité que par 56 % des cadres concernés.
L’impact sur la vie professionnelle est bien réel. La moitié des cadres touchés ont dû s’absenter plus d’un mois, et 55 % déclarent avoir rencontré des difficultés à travailler, notamment en raison de la fatigue ou d’un manque de concentration.
Cette situation entraîne des répercussions directes sur leur évolution de carrière : 64 % des cadres estiment que leur maladie est un frein à leur progression. Elle peut aussi susciter une gêne chez leurs collègues (56 %) ou les exclure de certains projets importants (57 %). Enfin, les absences prolongées génèrent des tensions au sein des équipes (52 %).
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ALD : les entreprises, assez présentes pour les collaborateurs ?
Face à ces défis, les entreprises mettent en place diverses actions pour accompagner leurs salariés.
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Cependant, l’ampleur des mesures varie fortement selon la taille de la structure.
Dans les grandes entreprises, 87 % proposent des aménagements de poste ou des changements de fonctions pour les salariés atteints d’une ALD. De plus, 62 % facilitent la reprise après un arrêt prolongé.
Les aides psychologiques sont aussi mieux développées dans ces organisations : 53 % des grandes entreprises offrent un soutien psychologique, contre seulement 23 % des PME et 10 % des TPE.
L’accompagnement social suit une tendance similaire : 48 % des grandes entreprises proposent une aide sociale, contre 21 % des PME et 10 % des TPE. Ces chiffres montrent que les petites structures sont moins bien équipées pour répondre aux besoins des salariés concernés.
Pourtant, avec l’augmentation du nombre de personnes touchées par des affections de longue durée, les entreprises ont tout intérêt à anticiper et structurer leur accompagnement.
En plus des dispositifs existants, la mise en place d’une culture d’entreprise plus inclusive, où parler de la maladie n’est plus un tabou, pourrait améliorer le bien-être des salariés et favoriser leur maintien en emploi.
Si des efforts ont déjà été faits, notamment dans les grandes entreprises, les PME et TPE doivent encore progresser pour mieux accompagner leurs collaborateurs face à la maladie de longue durée. Une approche proactive et bienveillante pourrait limiter l’impact négatif de la maladie sur les parcours professionnels et favoriser un retour au travail serein et durable.
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