La formation : un enjeu stratégique pour les entreprises… et les salariés.

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Une enquête de l'organisme de formation Cegos fait le point sur les pratiques de formation continue et les nouveaux besoins en termes de compétences des organisations.

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La Covid-19 n’a pas mis KO la formation continue en entreprise. C’est du moins ce qu’indique l’édition 2021 du Baromètre international Cegos « Transformations, compétences et learning Â». Selon cette enquête* publiée le 12 octobre, près de neuf DRH/responsables RH/responsables formation français sur dix disent avoir adapté leur offre de formation pour continuer à développer les compétences de leurs équipes.

Le FNE-Formation (destiné aux salariés placés en activité partielle ou en activité partielle de longue durée), renforcé dans le cadre de la crise sanitaire, a aidé une bonne partie des entreprises à passer le cap. Selon 46 % des responsables interrogés, ce dispositif a permis de maintenir l’accès à la formation des collaborateurs. Ils sont même 34 % à déclarer qu’il a permis d’augmenter l’accès à la formation.

Dans le même temps, le distanciel et le « blended learning » sont montés en puissance. 58 % des responsables français (+16 points par rapport à 2020) ont déployé des modalités de formation à distance, et 48 %, des dispositifs mixtes (+10 points). Les classes virtuelles ont été les grandes gagnantes de ce mouvement – privilégiées par 69 % des responsables â€“, devant les modules e-learning (52 %).

Les principales thématiques de formation depuis mars 2020 sont, dans l’ordre, « bien télétravailler Â» (cité par 68 % des répondants français), « manager à distance Â» (45 %) et « piloter des projets à distance Â» (43 %).

Risque d’obsolescence.

Autre enseignement de l’étude : selon les responsables interrogés dans l’Hexagone, 40 % en moyenne des emplois de leur organisation présentent un risque d’obsolescence des compétences dans les trois ans à venir. 37 % d’entre eux estiment nécessaire de former leurs salariés pour les adapter aux évolutions de leur poste de travail. Pour 36 %, il s’agit de leur permettre de mieux faire leur travail actuel. 27 % envisagent des formations permettant l’accès à un nouveau métier.

Plus généralement, ces responsables considèrent que, dans les cinq ans à venir, leur organisation fera face à l’émergence de nouveaux métiers (49 %), à des créations d’emplois (38 %), à la disparition de certains métiers (28 %) et à des réductions d’effectifs (26 %). Les RH devront ainsi répondre à une double problématique d’ajustement de l’organisation et de recherche de compétences. Cependant, près d’un responsable sur deux (49 %, +10 points) pointe une difficulté croissante à faire coïncider les besoins en compétences de leur entreprise avec l’offre de formation disponible.

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Des salariés volontaires.

L’enquête indique, par ailleurs que les collaborateurs sont de plus en plus à l’initiative des formations suivies. C’est le cas de 54 % des salariés français interrogés (contre 46 % à qui la formation suivie a été imposée). « Lucides et pragmatiques face aux transformations en cours, les salariés ont envie de se former Â», commente Cegos. Et le sentiment d’une co-responsabilité du développement des compétences se développe. Bonne nouvelle pour les responsables : neuf collaborateurs sur 10 se disent prêts à se former par eux-mêmes, y compris en dehors du temps de travail (63 %). Et 36 % seraient d’accord pour financer eux-mêmes une partie des coûts.

Le compte personnel de formation (CPF) a, du reste, la cote auprès des salariés : 83 % le considèrent comme un outil efficace pour développer leurs compétences personnelles et professionnelles. Néanmoins, nombreux sont ceux qui ont encore besoin de leur manager et/ou de leur entreprise pour s’orienter et choisir la bonne formation.

Enfin, la logique de co-investissement voulue par le gouvernement commence à imprégner les politiques de formation. Certes, 29 % seulement des responsables pensent que leur organisation va négocier un accord d’abondement du CPF. Mais près d’un sur deux anticipe des abondements au cas par cas, en fonction des projets des salariés.

*Près de 2 650 salariés et 365 directeurs/responsables des RH ou directeurs/responsables de la formation d’organisation de 50 salariés et plus, interrogés en juillet dernier dans six pays (en Europe, Asie et Amérique Latine), dont la France.

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Quelles sont les compétences à développer en priorité ?

Plus des trois quarts des répondants français (78 %) estiment que la maîtrise des compétences de base (lire, écrire, compter, travailler en équipe, respecter les règles d’hygiène et de sécurité) représente un enjeu RH majeur pour leur organisation. Et ils sont encore plus nombreux (88 %) à citer la maîtrise des compétences numériques de base.
37 % jugent d’ailleurs impératif de renforcer les compétences digitales de leurs collaborateurs, devant les compétences managériales (34 %), les compétences comportementales ou soft skills (32 %) et les compétences métier (22 %).
À noter que, pour ces responsables, le développement des soft skills doit porter en priorité sur la communication au travers du numérique, la collaboration et le travail à distance, et l’agilité et l’adaptation.