Un CPF recentré sur les formations certifiantes
Le Compte Personnel de Formation continue de subir des ajustements majeurs en 2025.
Après la participation forfaitaire de 102,23 euros instaurée en début d’année, le projet de loi de finances 2026 prévoit de nouvelles restrictions. L’objectif affiché est clair : rationaliser les dépenses et lutter contre la fraude.
Depuis février déjà, certaines formations ont disparu du catalogue CPF. C’est notamment le cas de celles dédiées à la création ou à la reprise d’entreprise, désormais réservées aux seules offres certifiées RS ou RNCP.
Cette décision a profondément bouleversé les organismes de formation, contraints d’adapter en urgence leur offre.
Le gouvernement poursuit sur cette ligne. Le projet de loi de finances 2026 vise à exclure les bilans de compétences, jusqu’ici plébiscités par les salariés.
En 2024, 80 000 dossiers avaient été déposés pour un coût moyen proche de 1 950 euros, selon la Caisse des Dépôts. Une dépense jugée trop importante pour un dispositif considéré comme non certifiant.
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La fin annoncée du bilan de compétences financé par le CPF
Le bilan de compétences figure parmi les formations les plus appréciées pour préparer une reconversion. Il permet aux salariés de clarifier leurs envies et d’orienter leur évolution professionnelle.
Sa disparition du CPF représente donc un tournant pour les acteurs de la formation et pour les RH.
Le gouvernement justifie cette suppression par la hausse des coûts et les fraudes identifiées depuis 2022. Près de 40 % des dépenses CPF concerneraient des formations non certifiantes (selon le PLF 2026), dont une part importante de bilans de compétences.
L’exécutif souhaite ainsi réserver les financements publics aux formations débouchant sur un titre reconnu.
Les réactions ne se sont pas fait attendre, appelant à un encadrement plutôt qu’à une exclusion totale. Les fédérations de la formation professionnelle dénoncent une mesure brutale, qui fragilise un outil essentiel à la mobilité des salariés.
D’autres formations sous surveillance
Le projet de loi introduit également des plafonds pour le permis de conduire et la validation des acquis de l’expérience.
Ces dispositifs, pourtant très utilisés, seront désormais soumis à un montant maximal de prise en charge du CPF. Ce plafond viendra s’ajouter au reste à charge déjà imposé aux utilisateurs.
Ces mesures pourraient générer jusqu’à 250 millions d’euros d’économies selon Bercy. Mais elles risquent aussi de freiner les démarches de formation et de reconversion.
Pour les entreprises, cela signifie repenser leurs politiques de développement des compétences.
Les RH devront sans doute reprendre une place plus centrale dans l’accompagnement individuel. Faute de financement CPF, les bilans de compétences devront être proposés via les plans internes ou les entretiens professionnels.
Le CPF, autrefois symbole de liberté d’apprentissage, semble désormais recentré sur la certification et la maîtrise budgétaire.
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