Amitiés au travail : au détriment de l’entreprise ? 

Amitiés pros : un levier de satisfaction… qui s’accompagne de zones grises

Loin d’être anecdotiques, les amitiés professionnelles sont aujourd’hui centrales dans la vie de bureau. Selon une enquête de la plateforme monCVparfait, 69 % des salariés déclarent avoir noué des liens étroits avec un ou deux collègues. 

Une tendance qui dépasse les cadres physiques du bureau, puisque 31 % des répondants affirment avoir tissé des relations fortes via des outils de visioconférence.

Ces amitiés ne sont pas sans effet sur le quotidien au travail. Pour 73 % des personnes interrogées, elles contribuent à une meilleure collaboration, stimulent la motivation et renforcent la satisfaction professionnelle. 

46 % évoquent une coopération facilitée, 42 % se disent plus comblés dans leur poste et 38 % notent une productivité en hausse.

Certaines amitiés ont même des retombées directes sur la carrière : 16 % des sondés attribuent une promotion ou une augmentation à ces relations. 

Enfin, 65 % pensent rester en contact avec leurs collègues, même après avoir quitté leur emploi. Un signe que ces liens sont durables, voire aussi solides que les relations personnelles.

Mais cette proximité peut aussi créer des tensions. L’étude révèle que 94 % des salariés ont déjà été témoins de conflits liés à des amitiés en interne. Et 70 % constatent régulièrement des actes de favoritisme. 

Ce paradoxe illustre la complexité des rapports humains en entreprise : ce qui renforce l’engagement d’un salarié peut nuire à la dynamique d’équipe dans son ensemble.

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Quand la confiance entre collègues bascule en favoritisme

Pour Jasmine Escalera, experte en développement professionnel chez monCVparfait : 

Les amitiés professionnelles offrent des occasions uniques de nouer des liens et de collaborer, mais elles demandent également un certain professionnalisme. Il faut savoir mettre des limites pour éviter les conflits. Appréhender les choses avec pondération est essentiel.

Car si ces relations peuvent améliorer l’ambiance de travail, elles viennent aussi brouiller les repères habituels de hiérarchie et d’équité. Près de 25 % des personnes interrogées estiment que leurs capacités de jugement sont affectées par leurs amitiés. Et 31 % affirment que leur équilibre vie pro/vie perso en a souffert.

Les effets négatifs peuvent aussi altérer le sentiment d’appartenance : 23 % disent se sentir moins à leur place, et 29 % notent une perte de motivation. Ces chiffres montrent que l’amitié entre collègues n’est pas toujours synonyme de confort ou de stabilité.

Pour préserver la performance collective, les entreprises ont tout intérêt à reconnaître l’existence de ces liens, tout en instaurant un cadre clair. L’objectif n’est pas d’interdire les amitiés, mais de prévenir les effets pervers, notamment en matière de partialité ou d’isolement d’autres collaborateurs.

Entre enrichissement personnel et dérives organisationnelles, les amitiés en entreprise exigent une vigilance constante. Bien gérées, elles sont une ressource précieuse. Mal encadrées, elles deviennent un facteur de déséquilibre interne.

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