Le bruit de fond au bureau : une véritable gêne ?
Si le Ministère du travail souligne régulièrement les risques d’accident et de RPS liés au bruit dans le milieu professionnel, les conséquences du bruit de fond au sein des lieux de travail comme les bureaux semblent aujourd’hui être tout aussi gênants pour l’entreprise et ses collaborateurs.
La dernière enquête IFOP pour la Journée Nationale de l’Audition soulignait que les employés en France endurent de plus en plus de nuisances sonores dans leur milieu professionnel : 53% des actifs se disent affectés par ce problème.
Les effets de cette pollution sonore ne sont pas négligeables, causant une augmentation des acouphènes et des cas de surdité. Le seuil de tolérance au bruit a été modifié par l’avènement du télétravail.
Selon l’enquête, un télétravailleur sur deux pourrait être incité à déserter le travail en présentiel en raison des nuisances sonores.
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Je m’inscris gratuitementIl est intéressant de noter que les individus de moins de 35 ans sont les plus vulnérables. Quant aux secteurs les plus touchés, le commerce arrive en tête (61%), suivi de l’agriculture et l’industrie (58%), ainsi que le BTP-Construction (57%).
Parmi les bruits les moins tolérables, les sons venant de l’extérieur dominent avec 35% des réponses. Les déplacements des collègues (28%), les discussions entre eux (27%) et les conversations téléphoniques ou vidéo-conférences (25%) sont aussi source de perturbation.
L’étude de la JNA souligne aussi l’impact du bruit sur l’environnement de travail. Près de 48% des personnes interrogées attribuent des incompréhensions avec leur hiérarchie aux nuisances sonores. Pour 45%, le bruit provoque une augmentation de l’agressivité dans les interactions, et 41% observent plus de conflits au sein de leur équipe. Enfin, 37% tendent à s’isoler en raison du bruit sur leur lieu de travail.
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Le bruit, frein à la productivité en entreprise ?
EPOS, spécialiste audio, vient de publier les résultats de sa nouvelle étude BrainAdapt Studies sur la manière dont le son ambiant peut impacter le fonctionnement du cerveau, plus particulièrement dans le nouvel environnement hybride au sein duquel nous travaillons désormais (au bureau, en open space, en télétravail chez soi ou en espace de coworking, etc.).
Cette dernière recherche, concentrée sur trois points : la multi-tâche, l’évaluation subjective de l’effort d’écoute et la pupillométrie, a équipé les participants de casques de la série Impact 1000 d’EPOS, une récente avancée technologique capable de supprimer les bruits de fond non désirés et d’assurer que seuls les sons pertinents soient reçus.
On y apprend qu’à travers le globe, il est courant pour les travailleurs d’accomplir simultanément diverses tâches sans même en prendre conscience. Néanmoins, l’exécution simultanée de multiples tâches peut se révéler complexe et nécessiter une hiérarchisation pour maintenir une performance adéquate.
Selon les conclusions principales de l’étude, effectuer une double tâche dans un environnement bruyant devient plus facile quand le bruit est atténué, réduisant l’effort d’écoute de 67% et améliorant la compréhension de la parole de 48%.
En réduisant l’effort mental dédié à l’écoute et à la compréhension des dialogues, l’efficacité d’un collaborateur peut être améliorée jusqu’à 40%, permettant ainsi d’atteindre des sommets de productivité et de performance.
Quelles solutions pour réduire le bruit de fonds au bureau ?
La précédente étude EPOS avait mis en avant 3 faits :
- Une qualité audio médiocre, en particulier pendant les conférences en ligne, contraint notre cerveau à dépenser 35% d’énergie supplémentaire pour déchiffrer les informations.
- Diminuer l’effort d’écoute, comme par exemple atténuer les sons ambiants lors d’un meeting en visioconférence, peut augmenter la capacité de mémorisation de 10%.
- En diminuant les nuisances sonores, une personne est capable d‘améliorer jusqu’à 20% sa capacité à reconnaître les mots.
En dehors du port de casques antibruit ou de protections auditives (bouchons d’oreille en mousse ou silicone), l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) préconisait, dans l’étude de la JNA, d’autres solutions pour réduire les méfaits du bruit : l’entreprise peut créer des zones dédiées à l’isolement pour les appels téléphoniques et les réunions vidéo, et mener des actions de sensibilisation sur l’impact du bruit au travail.
Les employeurs peuvent également limiter les nuisances sonores en optant pour des équipements silencieux et en insonorisant les espaces pour réduire la propagation du bruit.
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