Suppression de deux jours fériés : qu’en pensent les dirigeants ?

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La présentation, cet été, par François Bayrou, des grandes orientations de la politique budgétaire pour 2026 a soulevé de nombreuses questions. En particulier sa volonté de supprimer 2 jours fériés : qu’en pensent les dirigeants ?

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Des TPE vent debout contre la suppression des jours fériés

La suppression de deux jours fériés, dont le lundi de Pâques et le 8 mai, inquiète fortement les dirigeants de très petites entreprises. Selon une enquête du SDI, 72 % des dirigeants de TPE s’y opposent. Ils estiment que cette mesure revient à taxer encore davantage le travail et à pénaliser ceux qui sont déjà en emploi.

Marc Sanchez, secrétaire général du SDI, rappelle que supprimer deux jours fériés détériorerait le climat social et menacerait des secteurs clés comme le tourisme. Il propose une alternative : augmenter la durée hebdomadaire de travail d’une heure, une solution qui aurait selon lui trois fois plus d’impact économique qu’une telle suppression.

Cette position reflète un sentiment général : travailler plus sans contrepartie salariale est perçu comme injuste. Les salariés seraient les premiers à supporter l’effort, tandis que les entreprises devraient reverser une contribution de 0,6 % de leur masse salariale à l’État. Ce double effort, sans garantie de bénéfices réels, alimente les tensions.

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Le patronat divisé et des conséquences sociales redoutées

Les réactions patronales montrent une fracture nette entre organisations. L’Union des entreprises de proximité (U2P) juge la suppression de deux jours fériés comme une mauvaise décision.

Son président, Michel Picon, a alerté sur RMC sur une « catastrophe » pour l’hôtellerie, la restauration et le tourisme. Il souligne que dans les services, produire deux jours de plus ne génère pas de chiffre d’affaires supplémentaire si les clients ne sont pas au rendez-vous.

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À l’inverse, selon Le Journal des Entreprises, le Medef et la CPME y voient un moyen de rapprocher la France du niveau de travail de ses voisins européens. Charles Znaty, porte-parole du Medef, estime que la mesure pourrait contribuer à rétablir les comptes publics si elle s’accompagne d’une réforme de l’État.

Pour Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Île-de-France, cette suppression doit surtout permettre de repenser globalement l’organisation du temps de travail, notamment autour du mois de mai et de ses nombreux ponts.

Mais au-delà des chiffres, le risque majeur reste social. Plusieurs syndicats dénoncent une mesure injuste qui ferait « travailler plus pour gagner moins ». François Hommeril, président de la CFE-CGC, a parlé sur France Info d’une « arnaque » pour les salariés.

De nombreux salariés partagent ce sentiment. Certains affirment qu’ils seraient prêts à se mobiliser contre ce projet, craignant une rentrée explosive avec déjà d’autres réformes sensibles sur la table.

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