Un virage brutal chez Google : vers la fin du télétravail dans la tech en 2026 ?
Au printemps 2025, Google a tranché. Désormais, certaines équipes doivent revenir au bureau trois jours par semaine. En cas de refus, l’option proposée est simple : partir, avec un « package de sortie volontaire ».
Cette nouvelle politique concerne notamment les départements People Operations et Google Technical Services. D’après CNBC, ce durcissement intervient après deux ans de restrictions progressives. Le géant de la tech, pourtant pionnier dans les outils collaboratifs, mise désormais sur la présence physique comme facteur d’innovation.
Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large observée dans la Silicon Valley. Amazon, Meta ou encore Salesforce ont eux aussi renforcé leurs exigences de présence. Certaines entreprises vont jusqu’à cinq jours par semaine. Ce mouvement ne vise pas uniquement la collaboration.
Pour plusieurs analystes, c’est une méthode détournée de gestion des effectifs. En durcissant les conditions de travail, les directions incitent au départ sans déclencher de plan social.
Chez Google, les salariés qui vivent à plus de 80 km des bureaux peuvent conserver leur statut de télétravailleur. Mais cette exception a un coût : stagnation professionnelle garantie. Aucun avancement possible pour ceux qui restent à distance.
Le présentiel devient alors un outil de tri, voire d’exclusion. Pour beaucoup, c’est un retour brutal à la réalité, après les promesses de flexibilité faites pendant la pandémie.
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La situation en France : le télétravail, un levier stratégique en 2026 ?
En France, la situation est différente. Le télétravail est devenu une attente forte des salariés, notamment des cadres.
Selon une étude Apec de mars 2025, 82 % des cadres s’opposent à sa suppression, et 50 % envisageraient de quitter leur entreprise si cette possibilité disparaissait. Le lien entre attractivité et télétravail est clair : 70 % des ETI estiment qu’un modèle sans flexibilité freine le recrutement.
La crise sanitaire a profondément transformé les pratiques. Aujourd’hui, deux tiers des cadres télétravaillent au moins une fois par semaine. Dans certains secteurs, comme les services à forte valeur ajoutée, ce taux dépasse les 75 %.
Le travail hybride est devenu une norme, notamment pour les jeunes talents. Une étude d’IWG révèle que 67 % des jeunes diplômés n’accepteraient pas un emploi sans flexibilité.
Malgré quelques reculs ponctuels — comme chez Ubisoft, où un retour partiel a été imposé —, la majorité des entreprises françaises préfèrent adapter leur organisation que supprimer le télétravail. Elles cherchent un équilibre : deux ou trois jours au bureau, le reste à distance. Ce compromis répond à la fois aux besoins opérationnels et aux nouvelles attentes sociales.
La fin du télétravail n’est donc pas une perspective réaliste en France. Ce serait un contre-sens RH. Les entreprises qui renoncent à la flexibilité prennent un risque : perdre en attractivité, voire en compétitivité.
Dans un contexte de pénurie de talents, notamment pour les profils qualifiés, proposer un modèle hybride devient une nécessité. Le lieu de travail n’est plus un simple emplacement géographique, c’est un marqueur de culture d’entreprise.
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