Un congé de naissance plus court, mieux indemnisé et accessible aux deux parents
Le congé de naissance prévu pour 2026 ne remplacera finalement pas totalement le congé parental existant.
Il viendra s’ajouter, comme un sas intermédiaire entre le congé paternité ou maternité et un éventuel retrait plus long du marché du travail.
Chaque parent pourrait bénéficier de deux mois supplémentaires, avec la possibilité de les poser en même temps ou à tour de rôle.
C’est une différence majeure par rapport au congé parental actuel, souvent pris par une seule personne, et généralement la mère dans 14 % des cas contre seulement 1 % des pères selon le gouvernement.
L’autre nouveauté concerne la rémunération. Là où le congé parental plafonne autour de 400 euros par mois, le nouveau congé de naissance serait indemnisé à hauteur d’environ 60 à 70 % du salaire net.
Certains scénarios évoquent même un plafond mensuel de 1 800 euros, sans certitude à ce stade. Le gouvernement se garde pour le moment de préciser le montant exact.
Une chose est sûre : cette meilleure indemnisation est au cœur de la stratégie affichée de réarmement démographique.
L’objectif est clair. Il ne s’agit plus seulement d’offrir une pause bienvenue aux familles, mais aussi de rééquilibrer les rôles. En encourageant les pères à s’absenter, le gouvernement espère limiter les ruptures de carrière féminine.
En théorie, un congé plus court et mieux payé serait plus facilement acceptable par les employeurs comme par les salariés. Mais encore faut-il que la culture collective évolue.
Car la réforme seule ne fera pas disparaître les réflexes bien ancrés qui placent les femmes en première ligne du soin aux enfants.
Dans les faits, le congé de naissance risque de se heurter à une difficulté majeure : le retour à la réalité une fois les deux mois écoulés.
Que se passera-t-il pour les familles qui n’ont pas accès à une solution de garde abordable et disponible ?
Beaucoup de mères expliquent aujourd’hui qu’il serait plus coûteux de travailler que de garder l’enfant à domicile.
Le congé de naissance répond donc à un besoin réel, mais il ne résout pas la question du coût des crèches ni celle de la disponibilité des assistantes maternelles.
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Comment les entreprises devront-elles s’adapter ?
Pour les employeurs, la généralisation d’un congé de naissance partagé entre les deux parents représente un changement d’échelle. Jusqu’ici, la parentalité impactait principalement les parcours féminins.
Dès 2026, les absences liées à la naissance pourraient concerner autant les hommes que les femmes, avec des départs simultanés dans certains cas.
Cela suppose de revoir l’organisation du travail pour anticiper les périodes de remplacement, notamment dans les petites structures où une absence de deux mois peut déséquilibrer une équipe entière.
Les directions des ressources humaines devront également formaliser davantage les processus de départ et de retour, pour éviter que ce congé ne devienne une source de tension interne.
Un entretien de préparation, suivi d’un point de reprise systématisé, serait une première étape.
Il faudra aussi sensibiliser les managers à l’idée qu’un salarié qui s’absente pour accueillir un enfant ne perd pas en engagement professionnel.
Dans certains pays comme la Suède ou la Norvège, la normalisation de l’absence des pères a contribué à réduire la stigmatisation du retrait temporaire du travail.
La France s’apprête à franchir cette étape, mais la réussite dépendra de la capacité des entreprises à valoriser cette période plutôt qu’à la subir.
Reste la question du coût indirect. Même indemnisé par la Sécurité sociale, un congé de naissance mobilise du temps de coordination, parfois du recrutement temporaire et souvent une réorganisation des tâches. Ces efforts ne seront pas neutres.
Mais ils pourraient se transformer en levier d’attractivité si l’entreprise adopte une posture proactive.
Une politique parentale bien cadrée, clairement communiquée et équitablement appliquée peut devenir un véritable argument de marque employeur.
Le congé de naissance 2026 ne sera pas seulement une mesure sociale. Il deviendra un test de maturité organisationnelle pour les entreprises. Celles qui l’anticiperont y verront une opportunité de fidélisation. Les autres y verront une contrainte de plus.
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