Apprendre de ses erreurs est une compétence clé dans tout processus de formation, tant pour les apprenants que pour les formateurs et les organisations.
Dans un contexte où la performance et l’adaptabilité sont essentielles, savoir tirer parti des erreurs constitue un véritable levier de progression et un atout stratégique.
Mais apprendre des erreurs ne va pas de soi : cela suppose un cadre bienveillant, une méthode structurée et un changement de regard sur ce que signifie « échouer ».
Pour les responsables formation et DRH, il ne s’agit plus seulement de corriger des écarts, mais de créer une culture où chaque échec devient un levier de développement collectif. Cet article vous propose une démarche concrète pour faire de l’erreur un moteur d’apprentissage et d’amélioration continue.
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Je découvre commentComprendre ce qu’est une erreur en formation
L’erreur, dans un contexte de formation, désigne un écart entre l’objectif visé et le résultat obtenu.
Elle peut être d’ordre cognitif (mauvaise compréhension d’un concept), technique (mauvaise application d’une procédure), comportemental (attitude ou communication inadaptée) ou organisationnel (mauvais choix méthodologique).
Toutes ne se valent pas, et certaines peuvent être porteuses d’un fort potentiel d’apprentissage. Distinguer ces typologies permet d’adopter une réponse adaptée : corriger une lacune, ajuster une méthode ou réviser un cadre collectif.
L’erreur devient problématique seulement lorsqu’elle est ignorée, minimisée ou sanctionnée sans analyse.
À l’inverse, quand elle est identifiée, comprise et exploitée, elle devient un levier d’apprentissage durable. Le rôle des responsables RH, des formateurs et des managers est donc central : ils doivent instaurer un climat où l’erreur est perçue non comme une faute, mais comme un indicateur de progrès.
Changer de perspective sur l’échec
L’échec est souvent associé à une perte ou une faute, mais il constitue en réalité la preuve d’une expérimentation. Adopter une mentalité de croissance l’idée que les compétences se développent par l’effort, la pratique et le feedback transforme la perception de l’échec.
Dans une logique d’apprentissage continu, chaque erreur devient un signal à analyser plutôt qu’un verdict définitif.
Dans les dispositifs de formation, valoriser cette approche favorise la motivation, la persévérance et l’engagement. Les apprenants osent davantage poser des questions, prendre des initiatives et réfléchir sur leurs propres pratiques, ce qui améliore la qualité de l’apprentissage et renforce la mémorisation.
Instaurer cette posture nécessite un environnement bienveillant. Les formateurs et les managers ont ici un rôle clé : créer un climat psychologiquement sûr, où l’erreur est acceptée comme une composante naturelle du développement des compétences.
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Utiliser l’échec comme point de départ et levier d’amélioration continue
L’échec peut être intégré dès la conception pédagogique, comme un déclencheur d’apprentissage.
Par exemple, commencer une séquence par l’analyse d’une erreur typique rencontrée dans un module précédent permet d’ancrer les apprentissages, de capter l’attention et de favoriser la réflexion.
Cette technique utilisée comme accroche ou mise en situation, permet, en reliant la formation au réel, de renforcer la motivation et l’engagement des apprenants, participant ainsi à la qualité de la formation.
De plus, l’erreur stimule la réflexion critique, la capacité d’adaptation et la mémorisation. En obligeant l’apprenant à identifier ce qui n’a pas fonctionné, elle active des processus cognitifs profonds.
Les recherches en sciences de l’apprentissage montrent qu’une erreur corrigée par soi-même renforce davantage la mémorisation qu’une information simplement reçue : la tension cognitive créée par l’erreur favorise un encodage plus durable.
Enfin, apprendre des erreurs développe l’autonomie : au lieu de donner immédiatement la solution, le formateur guide l’apprenant dans une démarche d’auto-analyse.
Cette approche renforce la capacité de résolution de problèmes et l’autonomie intellectuelle, des compétences transversales essentielles dans des environnements de travail évolutifs.
Ainsi, lorsqu’un formateur réutilise une erreur typique d’un module précédent pour introduire le suivant, il exploite ce potentiel : la continuité entre les séquences devient un fil d’apprentissage et de réflexion. L’erreur se transforme en repère dans le parcours, plutôt qu’en marque d’échec.
Analyser les erreurs de manière constructive
L’analyse constructive des erreurs repose sur une démarche méthodique.
Plutôt que de se focaliser sur ce qui n’a pas marché, il s’agit dans un premier temps de comprendre les causes, les intentions initiales et les effets produits.
Une erreur peut révéler un manque de connaissance, une mauvaise interprétation, un biais cognitif ou un problème de communication. Identifier la cause racine permet de trouver des solutions durables plutôt que superficielles.
Les formateurs peuvent utiliser des outils issus de la qualité ou de la résolution de problèmes, comme la méthode des « 5 pourquoi » ou le diagramme d’Ishikawa.
Ces approches structurent la réflexion et permettent de formaliser les apprentissages. Il peut être intéressant de procéder à une analyse collective, sous forme de débriefing ou retour d’expérience partagé, pour enrichir la compréhension et alimenter l’intelligence collective.
Enfin, documenter les erreurs dans un journal d’apprentissage permet d’aider à capitaliser sur l’expérience : noter l’erreur, sa cause, les leçons retenues et les actions correctives favorise la progression.

Encourager une culture de l’échec dans l’apprentissage
Transformer une erreur en opportunité nécessite une posture proactive : cela implique d’oser questionner ses pratiques, d’accueillir les retours et de tester de nouvelles approches.
Dans un cadre de formation, il est donc important de créer un environnement où les erreurs sont acceptées et même encouragées, l’objectif étant de permettre à chacun de se sentir en sécurité pour expérimenter, poser des questions et faire des erreurs sans craindre de jugement.
Concevoir des espaces pédagogiques sécurisants, tels que des groupes d’échanges de pratiques ou des ateliers de co-développement, où l’expérimentation est valorisée, permet de faire émerger et de cultiver la curiosité, l’innovation, la créativité et la progression collective.
Dans ce cadre, il est également important de valoriser la transparence et d’oser parler de ses erreurs pour que les autres puissent aussi en tirer des leçons. Les formateurs peuvent ainsi partager leurs propres échecs ou ceux d’autres personnes dans des contextes pertinents.
Cela aide à normaliser l’erreur et à montrer qu’elle fait partie du processus d’apprentissage. En montrant des exemples réels, on peut inspirer les apprenants à adopter une attitude plus ouverte envers l’échec.
Encourager une culture de l’échec dans l’apprentissage demande également de poser un cadre où la gestion de l’erreur est intégrée dans la culture managériale : feedback constructif, droit à l’essai, indicateurs d’apprentissage, reconnaissance et célébrations des progrès, même après des erreurs.
Il est en effet essentiel de reconnaître les petites victoires : célébrer des améliorations, des ajustements ou des tentatives réussies après un échec aide à renforcer la motivation et à montrer que chaque expérience, même négative, est une étape vers un apprentissage plus profond.
Conclusion
Adopter une culture de l’apprentissage par l’erreur présente de nombreux bénéfices : elle favorise l’engagement, la confiance et la cohésion, tout en renforçant la capacité d’adaptation des équipes.
Elle développe également des compétences transversales essentielles telles que la réflexion critique, la résilience et la collaboration.
Cependant, cette démarche peut se heurter à des obstacles culturels ou organisationnels : peur du jugement, manque de temps pour l’analyse, pression des résultats.
Elle nécessite donc un accompagnement managérial et RH solide, fondé sur la confiance, la bienveillance et la transparence. En effet, sans accompagnement, l’erreur peut produire l’effet inverse : découragement, surcharge cognitive, sentiment d’injustice.
En adoptant une démarche structurée, en valorisant l’analyse et en favorisant la parole autour des erreurs, les organisations renforcent leur intelligence collective et leur performance durable. Finalement, ce n’est pas l’erreur qui importe, mais la manière dont on choisit d’en tirer parti.
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