Absentéisme : quelles sont les causes de son augmentation ?

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Les chiffres le confirment : les salariés français sont de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps absents. Mais quelles sont les causes de cette croissance de l’absentéisme ?

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Des absences plus longues et plus coûteuses

Le baromètre 2025 du cabinet WTW confirme une tendance préoccupante. Le taux d’absentéisme a atteint 5,1 % en France en 2024. Les arrêts de travail sont non seulement plus fréquents, mais aussi de plus en plus longs.

Selon WTW, la durée moyenne d’un arrêt est passée à 24,1 jours en 2024, contre moins de 21 jours avant la crise sanitaire. Cette évolution structurelle traduit une transformation durable du rapport au travail et à la santé.

La première cause reste les risques psychosociaux. Stress, burn-out et dépression représentent aujourd’hui 36 % des arrêts. Ces pathologies prolongent significativement la durée d’absence et fragilisent toutes les catégories de salariés. Les cadres ne sont pas épargnés, leur taux d’absentéisme a fortement augmenté.

Les arrêts longs pèsent lourdement sur les finances. Pour les entreprises, la facture dépasse 120 milliards d’euros par an. Pour la Sécurité sociale, les indemnités journalières explosent, en hausse de près de 30 % depuis 2019. 

L’Assurance maladie tente de limiter la dépense avec des contrôles renforcés sur les prescripteurs, mais ces mesures agissent davantage sur les effets que sur les causes.

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Absentéisme : des facteurs multiples selon les profils

L’âge constitue un facteur déterminant.

Les salariés de 50 à 60 ans affichent une durée moyenne d’arrêt de 33 jours, contre plus de 44 jours après 60 ans.

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Les jeunes, plus souvent arrêtés, reprennent en revanche plus vite le travail. L’accidentologie progresse aussi chez les seniors, ce qui interroge sur l’organisation des tâches et la prévention adaptée.

Par catégorie socioprofessionnelle, les ouvriers restent les plus touchés avec un taux de 7,37 %. Les employés suivent avec 6,79 %.

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Les cadres affichent le taux le plus bas (2,37 %), mais leur absentéisme augmente plus vite que celui des autres professions. Cette évolution souligne une fragilisation généralisée.

Au-delà des facteurs individuels, le contexte économique joue un rôle. L’inflation, l’incertitude sur l’avenir et la charge de travail accrue alimentent la fatigue psychologique.

Depuis la pandémie, les comportements ont évolué : la tolérance aux signaux de mal-être est moindre et les salariés n’hésitent plus à recourir à un arrêt.

Pour les RH, l’absentéisme est devenu un enjeu stratégique. La gestion des remplacements, la prévention des risques psychosociaux et l’adaptation des organisations au vieillissement des équipes apparaissent comme des priorités.

Sans actions concrètes sur les conditions de travail, la tendance risque de se poursuivre, fragilisant à la fois la performance et l’engagement des collaborateurs.

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