Actualités sociales Février 2023

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Projet de loi retraites, nouvelles règles d'assurance chômage et fin des mesures d'exception liées au Covid-19 : découvrez toutes les actualités sociales de ces dernières semaines

Auteur / Autrice

Juriste droit social, consultante et rédactrice juridique et RH

Sommaire de l'article

Projet de loi retraites, indemnitĂ© carburant, fin des arrĂŞts dĂ©rogatoires covid-19 et des rĂ©gimes d’exception, nouvelles règles d’assurance chĂ´mage, guide CNIL pour les recruteurs : tour d’horizon de l’actualitĂ© sociale de ce mois de fĂ©vrier 2023.

Rappel : publication de l’Index d’égalitĂ© professionnelle avant le 1er mars

Avant le 1er mars 2023,

  • Les entreprises de 50 salariĂ©s et plus devront avoir calculĂ© et publiĂ© leur index Ă©galitĂ© professionnelle sur leur site internet.
  • Les entreprises de plus de 1 000 salariĂ©s devront Ă©galement avoir calculĂ© et publiĂ© leurs Ă©carts Ă©ventuels de reprĂ©sentation entre les femmes et les hommes parmi leurs cadres dirigeants et les membres de leurs instances dirigeantes et les avoir transmis aux services du ministère du travail ainsi qu’à leur CSE

Projet de loi retraites 

Le 24 janvier 2023, le projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 portant réforme des retraites a été présenté en Conseil des ministres.

Ce projet de loi prĂ©voit les mesures suivantes:

Relèvement de l’âge légal de départ à la retraite

  • L’âge lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite est relevĂ© Ă  compter du 1er septembre 2023, Ă  raison de 3 mois par annĂ©e pour atteindre 64 ans en 2030. 
  • Pour bĂ©nĂ©ficier de sa retraite Ă  taux plein, il faudra, dès 2027, avoir travaillĂ© 43 ans, durĂ©e de cotisation retraite lĂ©gale depuis 2014.  
  • Les personnes partant Ă  la retraite Ă  67 ans continueront Ă  bĂ©nĂ©ficier automatiquement d’une retraite Ă  taux plein mĂŞme si elles n’ont pas travaillĂ© 43 ans.

Des mesures en faveur des carrières longues ou difficiles

  • Des adaptations seront apportĂ©es pour qu’aucune personne ayant commencĂ© Ă  travailler tĂ´t ne soit obligĂ©e de travailler plus de 44 ans : si elles ont commencĂ© Ă  travailler avant 16 ans, elles pourront partir dès 58 ans, entre 16 et 18 ans, Ă  partir 60 ans et entre 18 et 20 ans, Ă  partir de 62 ans.
  • Les personnes en situation d’invaliditĂ© ou d’inaptitude continueront Ă  pouvoir partir Ă  62 ans Ă  taux plein, les travailleurs handicapĂ©s Ă  compter de 55 ans.
  • Les salariĂ©s ayant subi un accident du travail ou une maladie professionnelle pourront sous conditions assouplies partir Ă  la retraite 2 ans avant l’âge lĂ©gal. 

Les mesures contre l’usure professionnelle

  • Le compte professionnel de prĂ©vention profitera Ă  plus de salariĂ©s, notamment les travailleurs de nuit et ceux exposĂ©s Ă  plusieurs risques professionnels. 
  • Une nouvelle utilisation du compte professionnel de prĂ©vention sera crĂ©Ă©e pour financer un congĂ© de reconversion permettant de changer de mĂ©tier plus facilement.
  • Un fonds de prĂ©vention de l’usure professionnelle d’1 M d’€ sera instaurĂ© pour aider les branches professionnelles Ă  identifier les mĂ©tiers exposĂ©s aux risques ergonomiques (port de charges lourdes, postures pĂ©nibles, vibrations) et Ă  financer avec les employeurs des actions de prĂ©vention et de reconversion.
  • Un suivi mĂ©dical renforcĂ© sera mis en place pour les salariĂ©s exposĂ©s Ă  la pĂ©nibilitĂ© dans leur travail, afin de mener des actions de prĂ©vention et mieux dĂ©tecter les situations d’inaptitude permettant un dĂ©part anticipĂ© Ă  62 ans.

La fin des régimes spéciaux

Le projet de loi prĂ©voit l’extinction des principaux rĂ©gimes spĂ©ciaux de retraite et l’affiliation au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral des nouveaux embauchĂ©s de la RATP, des industries Ă©lectriques et gazières (EDF, etc.) et de la Banque de France.

La fonction publique

  • La retraite progressive sera Ă©tendue pour permettre un amĂ©nagement de fin de carrière dès 62 ans.
  • Les fonctionnaires en catĂ©gories actives et les militaires conserveront leur droit Ă  partir plus tĂ´t compte tenu de leurs sujĂ©tions particulières de service public et d’exposition aux risques. 
  • Un fonds de prĂ©vention de l’usure professionnelle sera crĂ©Ă© auprès de l’assurance maladie pour accompagner les Ă©tablissements hospitaliers et mĂ©dico-sociaux.

Les mesures pour une retraite décente

  • Le minimum de pension augmentera de 100 € par mois pour une carrière complète. Ainsi, un salariĂ© au SMIC toute sa carrière aura une pension de 85% du SMIC net.
  • Les pĂ©riodes de congĂ© parental seront prises en compte pour partir avec le dispositif de carrières longues ainsi que dans le calcul du minimum de pension de ceux qui ont travaillĂ© plus de 30 ans.
  • Les aidants familiaux, contraints de rĂ©duire leur activitĂ© pour s’occuper d’un proche parent ou d’un enfant, bĂ©nĂ©ficieront de validations de trimestres.

Les mesures en faveur des séniors

  • Un index seniors sera crĂ©Ă© dans les entreprises.
  • Une nĂ©gociation pour mettre en place un compte Ă©pargne-temps universel (CETU) sera ouverte pour l’amĂ©nagement du temps de travail tout au long de la carrière.
  • La retraite progressive sera assouplie et Ă©largie Ă  la fonction publique. Les retraitĂ©s qui reprennent une activitĂ© pourront acquĂ©rir des droits et augmenter leur pension.

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A lire Ă©galement :

EntrĂ©e en vigueur de l’indemnitĂ© carburant depuis le 16 janvier 2023

Par dĂ©cret n°2023-2 du 2 janvier 2023, une indemnitĂ© « carburant Â» a remplacĂ©, depuis le 16 janvier 2023, la « remise carburant » Ă  la pompe qui a pris fin le 31 dĂ©cembre 2022. Cette nouvelle aide, fixĂ©e Ă  100 euros, concerne les travailleurs les plus modestes qui utilisent leur vĂ©hicule (voiture ou deux-roues thermique et/ou Ă©lectrique) pour aller travailler.

Quelles sont les conditions d’octroi de cette aide ? 

  • ĂŠtre Ă©tabli en France mĂ©tropolitaine et outremer, et ĂŞtre domiciliĂ© fiscalement en France.
  • ĂŠtre âgĂ© d’au moins 16 ans au 31 dĂ©cembre 2021.
  • Avoir dĂ©clarĂ©, au titre des revenus 2021, un revenu d’activitĂ© du foyer situĂ© dans les cinq premiers dĂ©ciles, c’est-Ă -dire correspondant Ă  un revenu fiscal annuel de rĂ©fĂ©rence par part au titre des revenus de l’annĂ©e 2021 soit infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  14 700 euros.
  • Ne pas ĂŞtre redevable de l’impĂ´t sur la fortune immobilière (IFI) au titre de 2021.
  • Utiliser un vĂ©hicule Ă  des fins professionnelles (incluant les trajets domicile-travail) rĂ©gulièrement assurĂ©.

L’indemnitĂ© est versĂ©e par personne et non par foyer. Ainsi un couple pourra bĂ©nĂ©ficier de 200 euros d’aide.

Pour obtenir cette aide, il faut en faire la demande en ligne sur le site impĂ´t.gouv.fr.

Si les conditions d’obtention sont remplies, l’indemnitĂ© carburant sera directement versĂ©e par la Direction gĂ©nĂ©rale des Finances publiques (DGFiP) sur le compte bancaire.

Fin des rĂ©gimes d’exceptions crĂ©Ă©s pour lutter contre le covid-19 

Un communiquĂ© du Ministère de la santĂ© en date du 28 janvier 2023 annonce plusieurs changements concernant la gestion de la crise sanitaire.  

Ă€ compter du 1er fĂ©vrier 2023, prennent fin :

  • L’isolement systĂ©matique pour les personnes testĂ©es positives, et la rĂ©alisation d’un test de dĂ©pistage au 2e jour de la notification du statut de cas contact.
  • Le tĂ©lĂ©service « contact covid Â» de l’assurance maladie qui permettait le suivi des personnes malades du Covid-19 et des cas contacts.
  • L’usage du système d’information « SI-DEP Â», permettant la dĂ©livrance des rĂ©sultats des tests pratiquĂ©s par l’ensemble des laboratoires et structures autorisĂ©s Ă  rĂ©aliser le diagnostic de Covid-19, sans que les personnes concernĂ©es aient consenti le recueil prĂ©alable du consentement des personnes concernĂ©es, au partage de leurs donnĂ©es personnelles Ă  cette fin.

Fin des arrĂŞts de travail dĂ©rogatoires “Covid-19” Ă  compter du 1er fĂ©vrier 2023.

Le dĂ©cret n°2023-37 du 27 janvier 2023 relatif aux arrĂŞts de travail dĂ©rogatoires Covid-19 met fin, depuis le 1er fĂ©vrier 2023, au dispositif dĂ©rogatoire d’indemnisation sans carence des assurĂ©s contaminĂ©s par la Covid-19 et ne pouvant pas tĂ©lĂ©travailler. 

Ainsi, depuis le 1er fĂ©vrier 2023, tout salariĂ© testĂ© positif, qui ne peut pas travailler ou tĂ©lĂ©travailler, peut ĂŞtre placĂ© en arrĂŞt de travail. En revanche, le dĂ©lai de carence prĂ©vu lors de l’allocation des indemnitĂ©s journalières s’appliquera Ă  ces arrĂŞts (art. L 323-1 C.sec.soc.).

De mĂŞme, concernant l’indemnitĂ© complĂ©mentaire Ă  l’allocation journalière versĂ©e par l’employeur au salariĂ© qui en remplit les conditions (art L 1226-1 C.trav .),  le dĂ©lai de carence d’indemnisation de 7 jours s’appliquera aux arrĂŞts prescrits dès le 1er fĂ©vrier 2023.

Publication par la CNIL d’un guide pour les recruteurs

Le processus de recrutement impliquant le traitement d’un grand nombre de donnĂ©es personnelles sur les candidats, la CNIL a Ă©laborĂ© un guide ainsi qu’un ensemble de fiches pratiques afin d’accompagner les recruteurs Ă  se mettre en conformitĂ© avec le règlement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es (RGPD).

Ce guide comprend un rappel de la règlementation, des questions-rĂ©ponses sur l’utilisation des nouvelles technologies par les recruteurs, des questions spĂ©cifiques telles que celles relatives Ă  la discrimination et des fiches de synthèse sur les bonnes pratiques qui garantissent la protection des donnĂ©es personnelles dans le domaine du recrutement.

Nouvelles règles d’assurance chômage

En application de la loi du 22 dĂ©cembre 2022 portant mesures d’urgence en vue du plein emploi, le dĂ©cret n°2023-33 du 26 janvier 2023 relatif au rĂ©gime d’assurance chĂ´mage amĂ©nage, Ă  compter du 1er fĂ©vrier 2023, les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi et introduit une modulation de la durĂ©e d’indemnisation en fonction de la situation du marchĂ© du travail, sans modifier le montant de l’allocation d’assurance chĂ´mage ni les conditions d’éligibilitĂ©.

Ainsi, depuis le 1er fĂ©vrier 2023, la durĂ©e d’indemnisation des demandeurs d’emploi est rĂ©duite de 25%, tout en restant toujours supĂ©rieure Ă  6 mois.

À l’expiration de son droit, le demandeur d’emploi pourra bénéficier d’un complément de fin de droit prolongeant sa durée d’indemnisation en cas de dégradation de l’état du marché du travail, c’est-à-dire si le taux de chômage dépasse 9% ou en cas de dégradation très rapide de la situation du marché du travail.

Exemple : un demandeur d’emploi, qui bĂ©nĂ©ficie aujourd’hui d’une durĂ©e d’indemnisation de 24 mois, verra sa durĂ©e d’indemnisation passer Ă  18 mois si la fin de son contrat est postĂ©rieure au 1er fĂ©vrier 2023. Si, Ă  la fin de ces 18 mois d’indemnisation, il n’a pas retrouvĂ© d’emploi et si le taux de chĂ´mage dĂ©passe 9% Ă  ce moment-lĂ , il recevra un complĂ©ment d’indemnisation de 6 mois. 

En revanche, un demandeur d’emploi, qui bénéficie aujourd’hui d’une durée d’indemnisation de 6 mois, gardera sa durée inchangée quel que soit le taux de chômage.

Ces règles d’assurance chômage ne concernent pas les DOM-TOM, les intermittents du spectacle, les marins-pêcheurs et les expatriés.

Prolongation de la modulation des contributions d’assurance chĂ´mage 

Le décret du 26 janvier 2023 n°2023-33 prolonge par ailleurs jusqu’au 31 août 2023 la première modulation des contributions d’assurance chômage (bonus-malus) qui a débuté le 1er septembre 2022 et établit la seconde deuxième période de modulation du 1er septembre 2023 au 31 août 2024.

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