Quels sont les coûts cachés du télétravail ?

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Devenu un véritable acquis social, le télétravail n’a pourtant pas que des avantages. Surtout pour les entreprises : bureaux et parkings vides, dépenses maintenues alors que devenues inutiles : de nombreux coûts cachés doivent être désormais mieux pris en charge.

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Des espaces sous-utilisés, des coûts qui persistent

Avant le Covid, en 2019, seuls 4 % des actifs avaient recours au télétravail, contre 22 % en 2024 selon l’Insee.

Le cas australien illustre bien cette dynamique mondiale. Dans l’État de Victoria, la Première ministre souhaite faire du télétravail un droit légal, au minimum deux jours par semaine. Un signal fort, alors que certaines entreprises cherchent à restreindre sa pratique. En France, au contraire, 70 % des entreprises imposent des jours de présence fixes.

Le télétravail a bouleversé l’organisation des entreprises. Cette généralisation rapide a transformé les usages, sans toujours modifier les structures. Résultat : les bureaux sont vides en moyenne 1,9 jours par semaine. Pourtant, les coûts liés à ces espaces restent inchangés.

Les surfaces sont chauffées, nettoyées et entretenues comme si les collaborateurs étaient présents cinq jours sur cinq. Selon Sharvy, jusqu’à 36 % des mètres carrés pourraient être économisés avec seulement deux jours de télétravail par semaine. 

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Mais les entreprises tardent à adapter leur stratégie immobilière. Résultat : des loyers, des charges et des frais fixes qui pèsent lourd dans le budget, sans réelle utilité opérationnelle.

Le cas des parkings d’entreprise est encore plus parlant. Les places de stationnement restent souvent attribuées de façon fixe, sans lien avec les jours de présence réels. Une entreprise de 500 salariés disposant de 250 places peut ainsi perdre jusqu’à 100 000 euros par an en frais inutiles.

Entretien, amortissement, gestion administrative… ces dépenses s’accumulent, alors que de nombreuses places restent vides plusieurs jours par semaine.

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Des rigidités qui freinent l’efficacité et l’engagement

Le télétravail est souvent présenté comme un outil de liberté. Mais cette promesse se heurte à des pratiques internes figées. Dans de nombreuses entreprises, la gestion des espaces n’a pas suivi l’évolution des rythmes de présence.

Le cas du parking est, là encore, emblématique. Un salarié peut télétravailler le lundi, revenir le jeudi… et ne pas trouver de place, car les emplacements sont attribués à des collègues absents.

Cette situation génère frustrations, retards, voire tensions internes. Elle envoie aussi un message contradictoire : l’entreprise prône la flexibilité, mais continue d’imposer des règles rigides issues du passé. Or, comme le rappelle une étude OpinionWay de 2023, 63 % des salariés souhaitent travailler depuis le lieu de leur choix, sans contraintes de fréquence.

Ces décalages nuisent à l’expérience collaborateur. Quand une journée débute par une bataille pour se garer, difficile de se sentir engagé. Pourtant, une bonne gestion des espaces pourrait renforcer l’adhésion au modèle hybride.

Des solutions existent, comme de libérer automatiquement une place lorsqu’un salarié déclare un jour de télétravail. Cette place devient alors disponible pour d’autres, selon des règles claires.

Face à ces contradictions, les RH ont un rôle stratégique à jouer. Adapter les infrastructures, suivre les usages réels, repenser les règles internes : autant de leviers pour maîtriser les coûts et améliorer le quotidien des équipes. Car derrière les bureaux vides et les parkings déserts, c’est toute une organisation à repenser pour tirer pleinement parti du travail hybride.

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