Politique RH de diversité, vers une action collective ?

Politique RH de diversité, vers une action collective ?
Hélène Truffaut

Si les entreprises se montrent volontaires dans la mise en place d’une politique d’inclusion et de diversité, il n’en reste pas moins, qu’en pratique, les choses ne sont pas aussi simples. En ce sens, un collectif de DRH propose aux entreprises de s’engager dans une démarche collective d’inclusion et de diversité. Et ce, en misant sur l’entraide afin de mettre en place des mesures concrètes.

Mettre en place une politique d’inclusion et de diversité dans l’entreprise n’est pas si simple, d’autant qu’il existe plusieurs angles d’attaque. D’où l’idée d’un collectif de DRH de monter une communauté d’entraide pour agir sur le terrain de manière très concrète.

IDEA Pact, c’est son nom (pour inclusion, diversité, équité et accessibilité), a été officiellement lancé le 24 novembre à Paris, en présence de Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique. Ses membres fondateurs entendent proposer aux adhérents de s’engager sur sept mesures à mener à bien sur un délai de douze mois. Les entreprises intéressées devront donc :

  • sensibiliser sur l’importance de la diversité et de l’inclusion et les biais inconscients ;
  • piloter la diversité de l’entreprise en la mesurant et en fixant des objectifs ;
  • former les managers et les équipes aux bonnes pratiques ;
  • mettre en place un dispositif d’alertes internes pour prévenir les comportements inappropriés ;
  • instaurer le recrutement par les compétences ;
  • créer des parcours de recrutement non discriminants ;
  • construire un système de rémunération équitable dans l’entreprise.

Le parrainage d’un praticien RH

Des objectifs inatteignables ? Certes, de nombreuses structures peuvent manquer de maturité sur l’une ou l’autre de ces actions, ne pas savoir par où commencer ni même comment s’y prendre. D’où l’intérêt d’appartenir à un collectif : chaque nouveau membre se verra en effet attribuer un parrain ou une marraine pour l’accompagner dans sa progression.

Le collectif animera par ailleurs des ateliers qui permettront, sur un sujet donné, de voir comment chaque praticien RH l’aborde et quelles sont les bonnes pratiques reproductibles dans d’autres organisations. Gratuite, la démarche offre enfin aux entreprises la possibilité d’officialiser leur politique en faveur de la diversité. Ce qui permet aussi d’engager plus efficacement les équipes et les managers.

Pour l’heure, une trentaine d’entreprises ont rejoint l’IDEA Pact. Mais plus d’une centaine auraient fait part de leur intention d’y adhérer. Selon Pierre Monclos, DRH de Unow, membre fondateur, « ce sont les TPE et PME qui se montrent les plus intéressées, parce que ce sont surtout elles qui ont besoin d’aide sur cette problématique. Nous pensons que les grandes entreprises seront les dernières à nous rejoindre, car il leur faut sans doute davantage de temps pour tenir les sept engagements. »

Les Français misent sur les entreprises pour faire bouger les lignes

Le ministère de l’Économie, accueillait, ce lundi 29 novembre, le premier « Sommet de l’inclusion économique », organisé par la fondation Mozaïk, qui milite pour des politiques RH inclusives. L’occasion de dévoiler les résultats d’un sondage* sur la diversité sociale, culturelle et ethnique dans le monde du travail. Laquelle est une bonne chose pour 84 % des Français interrogés. Parmi les atouts évoqués : une hausse de la créativité et de l’innovation (48 % des citations), une meilleure cohésion d’équipe (28 %), l’aisance linguistique et culturelle vis-à-vis de certaines zones géographiques (28 %), l’amélioration de l’image de l’entreprise (27 %).
Cependant, 30 % des salariés considèrent que la diversité n’est pas présente dans leur entreprise ou leur organisation. Les principaux freins perçus ? Le poids des préjugés vis-à-vis d’autres groupes sociaux, culturels et ethniques (51 %), l’endogamie des managers et recruteurs (35 %) et l’autocensure des profils issus de la diversité (27 %).
Les entreprises sont clairement perçues comme l’acteur clé pour faire changer les choses (54 %), devant l’État (35 %), les cabinets de recrutement (31 %) ou les salariés eux-mêmes (31 %). Six Français sur dix considèrent du reste qu’il faut faire confiance aux entreprises pour se fixer et atteindre des objectifs en matière de diversité. Quatre sur dix estiment en revanche qu’il faudrait leur imposer des contraintes strictes.

*Sondage Elabe mené par internet les 16 et 17 novembre 2021 auprès d’un échantillon de 1 005 personnes représentatif de la population française.

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Hélène Truffaut

Journaliste titulaire de la carte de presse, je cumule une expérience de plus de 20 ans en tant que rédactrice, chef de rubrique et pigiste, essentiellement en presse professionnelle (RH, financière, informatique), sur l'ensemble des thématiques ressources humaines, du recrutement à la formation en passant par les politiques de rémunération.