Recrutement des cadres : les entreprises moins sous pression en 2025
Le marché du recrutement des cadres connaît un net ralentissement depuis 2024. C’est ce que révèle l’Apec dans son dernier baromètre, publié en mai 2025. Selon cette étude, les difficultés de recrutement s’atténuent, notamment dans les secteurs les plus demandeurs de compétences cadres.
En 2024, le volume global de recrutements de cadres a reculé de 8 % par rapport à 2023. Cette tendance touche fortement les services à forte valeur ajoutée, comme les activités informatiques, où la baisse atteint -18 %.
Dans ce contexte, 54 % des entreprises déclarent avoir rencontré des difficultés lors d’au moins un recrutement de cadre, contre 60 % en 2023. La situation s’améliore donc, même si les tensions restent supérieures au niveau pré-Covid (48 % en 2019).
Le sommet QVCT 2025
Dernières places : le 5 juin 2025, trois acteurs de la QVCT (Wellpass (ex Gymlib), Alan et Welcome to the Jungle) se réunissent pour challenger les pratiques RH en matière de qualité de vie au travail. Faites partie des 1000 RH qui ont déjà répondu présents.
Je m’inscris gratuitementLe principal obstacle évoqué reste le faible nombre de candidatures reçues. En 2024, 74 % des recruteurs aux prises avec des difficultés y ont été confrontés. Mais ce taux est en recul de 5 points. Pour les grandes entreprises, le décalage entre profils recherchés et candidatures devient désormais le problème numéro un (78 %). Viennent ensuite le manque de candidatures (72 %) et la concurrence avec d’autres employeurs (68 %).
La durée moyenne d’un recrutement reste stable : douze semaines en 2024, comme l’année précédente. Cela montre que les ajustements en matière de sourcing ont permis d’absorber en partie les déséquilibres.
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Des stratégies de recrutement moins actives mais mieux ciblées
Face à la baisse de tension sur le marché, les entreprises adaptent leurs pratiques. Selon l’Apec, elles sont moins nombreuses à recourir aux intermédiaires du recrutement. En 2024, seules 47 % d’entre elles y ont eu recours, contre 50 % en 2023. Ce recul est encore plus net dans les services à forte valeur ajoutée (-13 points). Même chose pour l’approche directe, en baisse de trois points, particulièrement dans les PME.
Néanmoins, les canaux traditionnels restent très efficaces. En tête, la diffusion d’offres d’emploi : 84 % des entreprises l’utilisent, et c’est le canal le plus souvent cité comme ayant permis l’embauche (54 %).
Le réseau de contacts professionnels ou personnels reste également incontournable. Il est mobilisé par 76 % des entreprises, et souvent décisif dans les PME, où il est la première source de candidatures retenues.
Autre constat clé : le développement lent mais réel des outils numériques. En 2024, 50 % des grandes entreprises utilisent des logiciels de recrutement (ATS ou SIRH), soit 12 points de plus qu’en 2021. En revanche, l’usage de l’intelligence artificielle pour le recrutement des cadres reste marginal. Seules 4 % des entreprises l’utilisent effectivement, souvent pour rédiger des offres. Mais 11 % envisagent de le faire à l’avenir, principalement pour gagner du temps.
Enfin, la lettre de motivation recule encore dans les processus de recrutement. En 2024, une entreprise sur deux la demande, contre près de 70 % avant 2022. La présélection téléphonique devient la norme, avec 69 % des entreprises qui y ont recours pour affiner les candidatures.
Le baromètre de l’Apec confirme donc une forme de retour à l’équilibre sur le marché du recrutement des cadres. Moins de tensions, moins de recours à des solutions coûteuses, mais une attention toujours forte à l’adéquation des profils. Pour les RH, l’enjeu est désormais de continuer à affiner les processus tout en anticipant les nouveaux usages, notamment numériques.
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