La reconnaissance est un concept polysémique complexe qui concerne autant les accomplissements et l’efficacité que les récompenses matérielles ou immatérielles (salaire satisfaisant, promotion, autonomie au travail, encouragements, etc.). Après deux ans de crise sanitaire et une organisation du travail fortement bouleversée, où en sont les salariés de leur sentiment de reconnaissance ? Une récente enquête My Happy Job by Moodwork nous en dit plus sur ses impacts sur la QVT…
Une reconnaissance au travail indispensable à la motivation
Véritable source de Qualité de Vie au Travail, la reconnaissance au travail a fait l’objet d’une grande enquête partagée début Mars 2022 par MoodWork : La reconnaissance : quelle place et quelle importance ?
L’impact de la reconnaissance, qu’elle soit reçue ou donnée, est primordial pour de bonnes relations professionnelles, mais également pour la Qualité de Vie au Travail et notamment pour la motivation. En effet, quand on demande aux participants à l’enquête quels sont les 5 mots évoqués pour qualifier le sentiment que provoque la reconnaissance sur celui qui la reçoit, ils répondent : motivation (41%), satisfaction (28%), fierté (26%), joie (18%) et confiance (15%).
Et l’on note que témoigner de la reconnaissance à ses collègues ou à son supérieur est également pour les salariés une source de bien-être.
Les différentes formes de reconnaissance au travail
Une chose assez étonnante ressort de cette étude : “le type de reconnaissance dont bénéficie le plus nos participants soit la reconnaissance existentielle, une forme de reconnaissance centrée sur la personne, qui la reconnaît dans son intégralité, son unicité et son apport de valeur”, comme le souligne Margaux Gelin, docteure en psychologie cognitive chez Moodwork.
En effet :
- 65% des répondants estiment recevoir de la reconnaissance existentielle.
- 37% déclarent recevoir de la reconnaissance procédurale (la pratique du travail).
- 33% disent recevoir de la reconnaissance vis-à-vis de leurs résultats (les réussites et l’atteinte d’objectif).
Il semble alors important de rester vigilant, au niveau du management et de la direction des ressources humaines, à une meilleure reconnaissance des méthodes de travail, des compétences, de l’investissement et des résultats.
Une reconnaissance des collègues, mais pas de l’entreprise
Pour les managers comme les non managers, ces 3 types de reconnaissance sont perçus fortement de la part des collègues, des supérieurs, mais assez peu de la part de l’entreprise.
En effet, 58% des sondés disent recevoir de la reconnaissance de la part de leurs collègues et 61% de la part de leurs supérieurs. Une tendance est plus forte chez les hommes (67,9%) que chez les femmes (55,9%).
Le véritable souci souligné par cette étude est que seulement une personne interrogée sur 4 (26%) déclare recevoir de la reconnaissance de la part de son entreprise.
Une crise sanitaire qui semble avoir aggravé ce manque de reconnaissance
La crise sanitaire a eu, pour 41% des répondants, un réel impact sur la reconnaissance qu’ils reçoivent au travail.
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Je télécharge les 8 fichesParmi les verbatims sur les effets négatifs de la crise sanitaire, l’on trouve quelques propos inquiétants, qui tournent souvent autour du télétravail :
- “La crise sanitaire a influencé la reconnaissance, mais pas dans le bon sens : + d’égoïsme, + d’isolement”.
- “La distance amène parfois l’entreprise à douter de ses salariés” .
- “Heures supplémentaires invisibles en télétravail.”
- “La crise a gelé les créations de postes et les progressions de carrière depuis 2 ans. Il n’y a aucune possibilité d’avancement et les augmentations sont plafonnées. La reconnaissance passe en conséquence principalement par des paroles et quelques actes. Cela fonctionne sur du court terme, mais les paroles ça ne motive pas les équipes sur le long terme.”
- “Oubli de valorisation des efforts sur cette longue période. Les efforts ont été considérés comme une adaptation normale à la situation. “
- “La reconnaissance passe par l’informel qui a été quasi supprimé par le télétravail”.