Un absentéisme dominé par les arrêts longs
Le groupe Diot-Siaci vient de publier une étude complète sur les tendances RH, menée auprès d’un million de salariés. Son principal constat : l’absentéisme ne recule pas vraiment. Le taux s’établit à 4,84 % en 2024, soit un niveau encore très élevé, malgré une très légère baisse sur un an.
Mais cette stabilité est en trompe-l’œil. La durée moyenne des arrêts atteint 21,5 jours, ce qui n’avait jamais été observé depuis la crise du Covid.
Les arrêts longs, supérieurs à 90 jours, représentent désormais plus de la moitié des cas d’absence. Ils pèsent lourdement sur l’organisation et la performance des équipes.
Autre fait marquant : les jeunes salariés sont bien plus exposés aux absences fréquentes et de courte durée. L’absentéisme perlé, très présent chez les moins de 35 ans, interroge sur leur état de fatigue et leur relation au travail.
En parallèle, les arrêts pour accidents du travail ou maladies professionnelles restent à un niveau élevé (0,78 %).
Chez les cadres, l’absentéisme progresse aussi, atteignant 2,29 % en 2024 contre 2,26 % l’année précédente. Un chiffre à surveiller, alors même que cette population était historiquement moins touchée. Il reflète une pression croissante, notamment dans les fonctions managériales.
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Un absentéisme révélateur d’un engagement fragilisé
En 2025, la première cause d’absentéisme reste la maladie ordinaire, citée par plus d’un salarié arrêté sur deux. Mais la fatigue progresse rapidement, et concerne désormais 37 % des salariés absents. Elle touche particulièrement les jeunes, avec 48 % des moins de 25 ans qui l’évoquent comme principal motif.
Les salariés français ne sont pas désengagés, mais leur implication semble plus fragile. 89 % se disent investis, mais seuls 36 % très investis. Un salarié sur deux admet manquer ponctuellement de motivation. Et si le sens du travail reste élevé, la reconnaissance manque : 45 % des salariés estiment que leurs efforts ne sont pas récompensés.
Les tensions managériales sont également présentes. 28 % des salariés déclarent vivre des tensions avec leur hiérarchie.
Par ailleurs, les inégalités perçues en entreprise (statut, âge, genre) créent un sentiment d’injustice pour 37 % d’entre eux. Ces facteurs, combinés, nourrissent un malaise qui se traduit parfois par des arrêts prolongés.
Le télétravail agit comme un amortisseur. 67 % des télétravailleurs déclarent qu’il leur a permis d’éviter un arrêt. Mais cette possibilité reste inégale selon les métiers, limitant son effet préventif à certaines populations seulement. Elle ne suffit pas à corriger les déséquilibres structurels.
En 2025, l’absentéisme ne progresse donc plus, mais il reste à un niveau critique. Reflétant un rapport au travail tendu, il est à surveiller par les RH et les managers, afin d’éviter qu’il ne reparte à la hausse.
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