Un quart des jeunes amorcent un changement de carrière dès le début de leur vie active
Selon la récente étude “Génération” du Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications), 24 % des jeunes ayant terminé leurs études en 2017 ont engagé des démarches de réorientation professionnelle entre 2020 et 2023. Ce chiffre illustre une tendance forte : dès leurs premières années de vie active, de nombreux jeunes envisagent un virage professionnel.
Plusieurs facteurs expliquent cette dynamique. D’abord, les difficultés d’insertion professionnelle poussent certains à revoir leurs choix. Les jeunes ayant connu un chômage persistant sont plus enclins à la réorientation (31 % en moyenne, et jusqu’à 40 % chez les diplômés du supérieur dans cette situation).
Ensuite, l’inadéquation entre la formation initiale et l’emploi occupé, couplée à un manque d’épanouissement professionnel, incite 42 % des jeunes concernés à envisager une reconversion. Enfin, certains profils, comme les jeunes confrontés à des problèmes de santé ou de handicap, se réorientent 1,5 fois plus que les autres.
Toutefois, la réorientation n’est pas une option envisagée par tous. Ceux qui vivent encore chez leurs parents ou qui ont un enfant sont moins enclins à changer de voie, en raison des contraintes financières et personnelles que cela implique.
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Un changement de carrière pour plus de sens ?
Les motivations derrière ces réorientations sont variées.
L’attirance pour un autre domaine professionnel constitue le premier facteur (84 % des jeunes concernés). Ensuite, la volonté de donner plus de sens à leur travail (77 %) et le besoin d’un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle (67 %) jouent un rôle majeur. L’amélioration des conditions de travail et l’augmentation de la rémunération sont aussi des motifs importants (67 % et 58 % respectivement).
Toutefois, se réorienter implique souvent une phase d’instabilité. Entre 2020 et 2023, les jeunes en reconversion ont passé seulement 66 % de leur temps en emploi, contre 79 % pour ceux qui sont restés sur leur voie initiale. De plus, ils ont été davantage confrontés au chômage (60 % contre 37 %).
Cette mobilité est cependant synonyme de transformation positive : 88 % des jeunes réorientés ont quitté leur emploi initial contre 53 % des autres, signe d’une véritable remise en question.
L’accompagnement joue un rôle crucial dans ces transitions. Des dispositifs comme le Compte personnel de formation (CPF) ou le Conseil en évolution professionnelle (CEP) facilitent l’aboutissement des projets de réorientation.
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J’accède au guide interactifParmi les jeunes ayant réussi leur transition, 95 % se disent épanouis professionnellement en 2023, contre 71 % en 2020. Ce constat montre que, malgré les difficultés, la reconversion peut être un levier d’accomplissement personnel et professionnel.
Le phénomène de réorientation en début de carrière est donc une réalité qui touche une part importante des jeunes actifs. Pour les aider à maximiser leurs chances de succès, il est essentiel de renforcer les dispositifs d’accompagnement et de formation, afin de leur permettre d’explorer et de concrétiser de nouvelles aspirations professionnelles.
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