Une flexibilité des congés qui progresse lentement
Indeed vient de publier une étude sur la flexibilité des congés en entreprise, qui interroge le pouvoir réel des salariés sur leurs jours de repos. Alors que le travail hybride devient la norme, les congés restent encore très encadrés.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 64 % des salariés doivent aligner leurs congés sur ceux de leur supérieur hiérarchique. Et 63 % déclarent être soumis à des périodes imposées par leur entreprise.
Un salarié sur deux a déjà vu sa demande de congé refusée. Plus de 60 % ont dû les décaler. Ces contraintes renforcent un sentiment d’inégalité au sein des équipes. 56 % des salariés disent s’être déjà sentis désavantagés par rapport à leurs collègues.
Les congés deviennent ainsi un sujet sensible en entreprise. Et leur gestion crée parfois des tensions. Du côté des employeurs, le contrôle est assumé. 56 % ont déjà demandé à un salarié de repousser ses congés. Et 44 % ont opposé un refus.
La priorité est souvent donnée aux cadres pour choisir leurs dates. 54 % des entreprises fixent aussi des périodes communes obligatoires. Malgré l’évolution des mentalités, le modèle reste très vertical.
Certaines pratiques nouvelles émergent, comme le “workation”. Plus d’un tiers des salariés y ont déjà eu recours. Travailler depuis un lieu de vacances semble séduire, mais reste une exception.
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Je participe à l’enquêteLes attentes des salariés ont changé. Ils souhaitent plus d’autonomie, de reconnaissance et de respect de leur temps personnel. Dans ce contexte, la flexibilité devient un enjeu central d’attractivité pour les employeurs.
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Congés illimités : promesse de liberté ou faux espoir ?
Parmi les modèles alternatifs évoqués : les congés illimités. Le principe intrigue mais divise encore largement. L’étude Indeed révèle que 57 % des salariés ne connaissent pas ce concept.
Seuls 19 % affirment le comprendre parfaitement. Et une fois informés, les opinions restent partagées. 40 % des salariés y sont favorables, surtout chez les plus jeunes.
49 % des Gen Z et 44 % des Millennials accueillent positivement cette idée. Mais 47 % restent sceptiques, et 13 % s’y opposent totalement. Plusieurs freins sont identifiés. 28 % préfèrent un cadre clair avec un nombre de jours défini. 18 % redoutent une pression indirecte à limiter leurs absences. Et 8 % estiment qu’ils ne pourraient pas vraiment en profiter.
La charge de travail ou la culture d’entreprise peuvent en effet empêcher leur mise en œuvre. Côté employeurs, 79 % connaissent ce système. Mais seuls 20 % y voient une opportunité d’autonomie et de confiance.
La peur des abus reste un obstacle majeur. 32 % des recruteurs l’évoquent, ainsi que la complexité de gestion (31 %). 27 % estiment même que leur culture interne ne s’y prête pas.
Malgré tout, des signes d’évolution apparaissent. 54 % des employeurs ont déjà accordé un congé sabbatique à un salarié. Cela témoigne d’une volonté d’ouverture sur la durée des repos. Dans un marché du travail concurrentiel, les entreprises doivent s’adapter. Offrir plus de flexibilité sur les congés devient un levier stratégique.
Il s’agit d’un équilibre à trouver entre performance collective et liberté individuelle. Le modèle classique des congés semble donc en transition. Pour aller plus loin, les entreprises devront écouter leurs collaborateurs. Et repenser leurs pratiques pour mieux répondre aux besoins d’aujourd’hui.
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