Une productivité qui reste au cœur des débats
Owl Labs vient de publier son 9ème rapport annuel sur le travail hybride en France et les résultats bousculent plusieurs idées reçues.
85% des salariés français affirment que le travail hybride n’a eu aucun effet négatif sur leur productivité.
Au contraire, beaucoup considèrent qu’il l’a renforcée. La moitié estime que leurs performances restent stables, tandis que 35% déclarent être plus efficaces grâce à ce modèle. Ces données confirment que les salariés voient dans la flexibilité un atout pour mieux organiser leurs missions.
Du côté des managers, la perception reste plus nuancée. Si 55% reconnaissent que l’hybride améliore la performance des équipes, une partie importante continue d’exprimer des inquiétudes.
La communication à distance est pointée comme un obstacle majeur (26%), suivie par la baisse d’engagement (25%) et les doutes persistants sur la productivité (24%).
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“Les dirigeants doivent se demander s’il vaut vraiment la peine d’imposer un retour complet au bureau alors que les niveaux de productivité sont maintenus, voire augmentés, selon notre étude. Les entreprises doivent se préparer à s’adapter aux nouvelles valeurs de leurs employés, car la flexibilité est devenue incontournable. Sinon, les travailleurs trouveront d’autres moyens d’organiser leur emploi du temps ou chercheront un nouvel emploi.”
Frank Weishaupt, CEO d’Owl Labs
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Pourtant, les nouvelles pratiques viennent soutenir l’efficacité des salariés. Le microshifting, par exemple, consiste à travailler en séquences courtes adaptées à l’énergie et aux tâches de chacun. Déjà adopté par 50% des collaborateurs, ce mode séduit particulièrement les jeunes générations.
Plus flexibles, les Gen Z et les Millennials privilégient une organisation souple et intelligente, loin du présentéisme traditionnel.
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Je transforme ma marqueLa flexibilité est devenue un acquis essentiel, difficile à remettre en question sans conséquences sur l’engagement.
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Travail hybride : entre attractivité et nouvelles attentes
Le contexte économique tendu de 2025 renforce ces dynamiques. Près de 95% des salariés n’ont pas osé changer d’emploi cette année, mais 18% sont en recherche active.
Les travailleurs hybrides sont plus nombreux à envisager une mobilité (21%), profitant de leur flexibilité pour organiser leurs démarches professionnelles. Cette tendance reflète des attentes claires : meilleure rémunération (48%), réduction du stress (31%) et plaisir retrouvé au travail (28%).
En parallèle, de nouveaux phénomènes émergent. Le polyworking, qui consiste à cumuler plusieurs emplois, concerne désormais 9% des salariés, avec une forte proportion chez les jeunes générations. Leur motivation est avant tout financière : maintenir un niveau de vie correct et préparer l’avenir.
Le coffee badging, qui consiste à venir brièvement au bureau avant de repartir, repart également à la hausse et touche 26% des salariés, surtout parmi les plus jeunes.
Face à ces évolutions, les entreprises adaptent leurs espaces et leurs outils. En 2025, 64% des salariés ont constaté des améliorations dans leur environnement de travail.
L’introduction d’outils d’intelligence artificielle est citée par 23% d’entre eux, tandis que d’autres évoquent une meilleure qualité des équipements audiovisuels ou une décoration repensée. Ces investissements visent à rendre le bureau plus attractif et plus adapté aux nouvelles façons de travailler.
Cependant, le retour généralisé au 100% présentiel reste rejeté par un tiers des salariés. Les incitations financières apparaissent comme les seuls leviers capables d’atténuer ce refus.
Une meilleure rémunération, la prise en charge des transports ou des avantages matériels pourraient convaincre, mais la flexibilité demeure un critère décisif.
La productivité n’est donc pas affaiblie par le travail hybride. Elle se redessine au contraire autour de nouveaux codes, appuyés par la technologie et portés par la volonté des salariés de mieux concilier leurs vies professionnelle et personnelle.
Pour les RH et les managers, le défi consiste désormais à maintenir cet équilibre fragile entre performance et attractivité.
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