Pourquoi la parentalité est-elle plus difficile pour les cadres ?

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Concilier travail et parentalité est une tâche ardue. Surtout lorsqu’on est cadre, selon une étude récente. Et surtout lorsqu’on est une femme.

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Des difficultés accrues pour les cadres parents

L’Apec révèle dans une de ses études récentes que 37 % des cadres parents d’enfants mineurs déclarent avoir du mal à concilier vie professionnelle et vie personnelle. C’est dix points de plus que leurs collègues sans enfant ou avec des enfants majeurs. Chez les parents d’enfants de moins de 6 ans, la proportion grimpe à 45 %.

Ces tensions conduisent à des sacrifices importants dans la vie personnelle. Plus de 7 mères cadres sur 10 et 6 pères sur 10 disent manquer de temps pour les loisirs ou les relations sociales. Près d’un sur deux renonce à des rendez-vous médicaux, faute de disponibilité.

La vie professionnelle n’est pas épargnée. Trois cadres parents sur dix estiment avoir raté des opportunités de carrière à cause de leur rôle parental, soit 7 points de plus que les autres cadres. 44 % d’entre eux renoncent aussi à des évènements informels de l’entreprise, et même 53 % lorsqu’ils ont un enfant de moins de 6 ans.

La parentalité influence aussi les choix de mobilité. 31 % des cadres parents ont déjà refusé un changement d’entreprise et 13 % ont décliné une promotion interne pour préserver leur équilibre familial.

Ces arbitrages sont partagés par les pères comme par les mères, mais ils restent plus fréquents quand les enfants sont jeunes.

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Une flexibilité bénéfique mais génératrice de pressions

Pour mieux concilier leurs vies, les cadres plébiscitent la souplesse organisationnelle. Près d’un sur deux la cite comme priorité absolue pour soutenir la parentalité en entreprise. Dans les faits, 84 % bénéficient déjà d’une organisation flexible et 73 % modulent leurs horaires pour gérer des contraintes personnelles.

Le télétravail joue un rôle clé. 67 % des cadres parents y recourent régulièrement contre 64 % des autres. Parmi eux, 55 % choisissent des jours fixes, souvent en fonction de leur organisation familiale.

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Ce mode de travail permet d’assurer les trajets école-travail ou de gérer les imprévus liés aux enfants.

Cette flexibilité a toutefois ses limites. 61 % des cadres parents retravaillent le soir après leur journée, contre 55 % des autres. Près de 68 % disent penser à trop de choses à la fois, soit 10 points de plus que les cadres sans enfant. La charge mentale reste donc forte, malgré les ajustements possibles.

Les femmes cadres en subissent particulièrement les effets. Elles sont 50 % à gérer seules un enfant malade, contre seulement 18 % des pères cadres. De même, 55 % prennent en charge les rendez-vous médicaux et 43 % les défaillances de garde, proportions deux à trois fois supérieures à celles des hommes.

Cette répartition inégale impacte leur santé et leur carrière. 62 % des mères cadres déclarent ressentir de l’épuisement professionnel, contre 53 % des pères et 56 % des femmes cadres sans enfant. Enfin, 14 % d’entre elles travaillent à temps partiel, contre seulement 3 % des hommes cadres dans la même situation.

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Ces chiffres montrent que la parentalité, loin d’être un simple enjeu d’organisation, constitue un facteur de tension majeur pour les cadres. Si la flexibilité apporte des solutions, elle accroît aussi la pression, surtout pour les femmes.

Pour les RH, le défi est désormais de transformer cette souplesse en véritable levier d’égalité professionnelle.

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