La Grande Démission arrive-t-elle en France ?

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Les entreprises françaises vont-elles devoir faire face à une fuite sans précédent de leurs collaborateurs ? À l'instar des États-Unis, le phénomène de la Grande Démission semble gagner notre pays !

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On en a beaucoup parlé à propos des États-Unis, le phénomène de la Grande Démission touche également la France depuis peu. Une hausse des démissions se fait nettement ressentir. Mais ce phénomène est-il vraiment significatif dans notre pays ? Ne peut-il pas s’expliquer autrement ? 

Plus de 38 millions d’Américains ont quitté leur travail en 2021 (dont 40% sans avoir de nouveau travail de prévu ensuite) et 4,5 millions sur le seul mois de novembre. C’est ce que l’on appelle aux États-Unis “The Great Resignation” (la Grande Démission). 

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Des démissions en hausse en France au 2nd trimestre 2021

La France semble, à son tour, touchée par ce phénomène conjoncturel, qui semble être profondément lié à la crise sanitaire actuelle. En effet, le service des statistiques du ministère du travail (Darès) a publié des chiffres montrant qu’au second trimestre 2021, 386 100 CDI avaient pris fin suite à des démissions.

Plus précisément, sur cette période, le nombre de démissions en CDI a bondi de 10,4% et de 19,4% par rapport à juin et juillet 2019 respectivement, représentant plus de 302 000 départs en deux mois contre 263 000 en 2019. Les ruptures conventionnelles ont également progressé de 15,4% et 6,1% par rapport à juin et juillet 2019.

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Enseignement, hôtellerie-restauration, santé… Certains secteurs sont particulièrement touchés par ces démissions

La plupart des experts du marché du travail semblent s’accorder à dire qu’en France, ce taux de ruptures conventionnelles et de démissions est assez normal en phase de reprise économique. De plus, le taux d’emploi (le “rapport entre le nombre de personnes en emploi et le nombre total de personnes”) n’a jamais été aussi élevé. Fluctuant autour de 65%, ce taux s’est établi en 2020 à 65,3% selon l’INSEE, du jamais vu depuis quarante ans.

Si certains ont profité de la situation actuelle pour anticiper, en démissionnant, une faille dans leur situation professionnelle ou celle de leur entreprise, un phénomène connexe inquiète un peu plus, en France. C’est la non reprise des CDD, dans des secteurs qui ont énormément recours à ce type de contrat : l’hôtellerie-restauration, l’accueil, le tourisme, l’agriculture…

Le taux d’emploi atteint des records, certes, mais le nombre d’emplois à pourvoir dans certains secteurs aussi. Selon la Dares, on compte 286 000 emplois vacants au 3e trimestre 2021, soit 8% de plus qu’au trimestre précédent. 

On assiste ainsi à une augmentation des démissions des enseignants (0,2%) et les postes restent vacants. Du côté des métiers de la santé, entre 2018 et 2021, on enregistre près de 1 300 démissions d’étudiants infirmiers. Et selon une étude de l’Ordre National des Infirmiers, 40% des infirmiers indiqueraient que la crise leur a donné envie de changer de métier. Enfin, dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, le nombre de salariés a baissé de 237 000 depuis le début de la crise sanitaire, toujours selon la Dares.

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