Rupture conventionnelle : sera-t-elle toujours possible en 2026 ?

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En 2026, la rupture conventionnelle pourrait bien ne plus être aussi facile pour les entreprises. Le projet de loi pour le financement de la sécurité sociale projette d’en durcir les conditions. Culture RH fait un point pour vous sur ces possibles nouvelles charges employeur.

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Rupture conventionnelle 2026 : un dispositif dans le viseur du gouvernement

Depuis sa création en 2008, la rupture conventionnelle s’est imposée comme un outil majeur du dialogue social. Elle permet de mettre fin à un CDI d’un commun accord, tout en garantissant l’accès à l’assurance chômage. Pour les employeurs, c’est aussi un moyen d’éviter les procédures longues et coûteuses liées aux licenciements.

Mais ce succès inquiète désormais les pouvoirs publics. En 2024, plus de 514 000 ruptures conventionnelles ont été signées selon la Dares, soit une hausse de 20 % des ruptures conventionnelles en cinq ans

Ces départs négociés représentent près d’un tiers des dépenses de l’assurance chômage, estimées à 37 milliards d’euros. En 2024, ils ont coûté environ 10 milliards d’euros à la collectivité.

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Dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, le gouvernement prévoit d’alourdir la contribution patronale. Le taux passerait de 30 % à 40 % sur les indemnités de rupture conventionnelle et de mise à la retraite. 

L’objectif affiché est double : freiner les « phénomènes d’optimisation » et générer jusqu’à 260 millions d’euros d’économies annuelles pour la Sécurité sociale.

Cette mesure s’inscrit dans une volonté plus large de rééquilibrer les dépenses sociales. 

Le Premier ministre Sébastien Lecornu souhaite limiter les effets d’aubaine pour les entreprises, souvent tentées d’utiliser la rupture conventionnelle comme une démission déguisée. 

L’exécutif espère ainsi encourager un usage plus “raisonné” du dispositif, sans remettre totalement en cause sa légitimité.

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Un durcissement aux effets incertains pour les entreprises et les salariés

Pour les employeurs, cette hausse du taux risque de changer la donne. Une rupture conventionnelle pourrait bientôt coûter plus cher qu’un licenciement classique. 

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Ce nouveau cadre financier incitera sans doute à une sélection plus stricte des cas éligibles. Les RH devront désormais évaluer l’intérêt économique autant que juridique de chaque départ négocié.

Mais quid de la pertinence de cette réforme ? Elle pourrait freiner les accords à l’amiable sans réduire les tensions. La rupture conventionnelle reste pourtant un outil de stabilité, qui prévient les contentieux et sécurise les parcours professionnels.

En la rendant plus onéreuse, le risque est d’aboutir à plus de litiges devant les prud’hommes.

Certains experts redoutent également un retour des “licenciements arrangés”, fréquents avant 2008. Le dispositif de la rupture conventionnelle 2026 pourrait alors perdre son rôle d’équilibre entre flexibilité et sécurité. 

Les salariés, eux, risquent d’être plus souvent poussés vers la démission, sans indemnité ni chômage.

Pour les services RH, ce durcissement appelle à plus de vigilance. Les équipes devront renforcer le dialogue social, anticiper les coûts et documenter chaque situation.

Dans un contexte de maîtrise budgétaire, la prévention des conflits deviendra une priorité. Une rupture bien préparée, même plus coûteuse, restera toujours préférable à une procédure contentieuse longue et incertaine.

En 2026, la rupture conventionnelle ne disparaîtra donc pas, mais elle changera profondément de visage. Plus encadrée, plus chère et plus stratégique, elle deviendrait un outil réservé aux situations réellement justifiées.

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