Slashing : où en est-on en 2025 ?

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Un “slasher”, francisé en “slasheur” est un salarié exerçant au moins 2 activités en parallèle. Combien sont-ils à pratiquer le slashing en 2025 ? Et pourquoi ?

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Le slashing progresse silencieusement dans toutes les tranches d’âge

Ce qui semblait autrefois marginal devient une norme discrète. Selon une étude menée par le Salon SME, 15 % des actifs français cumulent aujourd’hui au moins deux activités déclarées. 

Cela représente 4,3 millions de personnes, soit presque un salarié sur six. À titre de comparaison, la population active occupée est estimée à 28,6 millions de personnes en France.

Même après le pic exceptionnel de 2022 à 25 %, lié à la crise Covid, la tendance ne reflue pas. Elle s’installe dans la durée.

Le phénomène se concentre chez les jeunes, mais ne s’y limite pas. 24 % des 18–24 ans pratiquent déjà le slashing, contre 19 % chez les 25–34 ans.

Le taux diminue avec l’âge, mais ne disparaît pas totalement puisqu’il reste à 9 % après 55 ans. 

Autre indicateur révélateur : la durée de pratique. 26 % ont commencé depuis moins d’un an, preuve que le mouvement attire de nouveaux profils.

Mais 37 % sont installés dans ce mode de vie depuis plus de trois ans. Ce n’est pas un effet de mode, mais une construction identitaire durable.

Les hommes sont encore légèrement plus présents que les femmes, avec 17 % contre 12 %. Certains interviennent ponctuellement, quelques heures par-ci par-là. D’autres vivent une double réalité professionnelle bien affirmée.

73 % y consacrent moins de 10 heures par semaine, souvent en soirée ou le week-end. Mais 12 % dépassent les 15 heures hebdomadaires, flirtant avec un second métier véritable. 

Cette intensité se retrouve aussi dans les revenus générés. 47 % dégagent moins de 300 euros mensuels grâce à leur seconde activité, tandis que 20 % dépassent les 1 000 euros.

Une minorité atteint même 3 000 euros, transformant leur complément en véritable alternative.

“Pour près de la moitié des slasheurs, l’activité complémentaire est déjà entrepreneuriale. Le slashing est une porte d’entrée progressive, avec des risques contenus, vers l’entrepreneuriat. Le régime auto-entrepreneur a démocratisé cette bascule en permettant à chacun de tester une activité sans renoncer à la sécurité du salariat. Ce chemin hybride entretient un rapport nouveau au travail, fait de flexibilité, d’expérimentation et de construction identitaire »

Alain Bosetti, président du Salon SME

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Pourquoi ces salariés cumulent-ils deux activités au lieu de chercher un poste mieux rémunéré ? La réponse est multiple. 

Le premier moteur reste économique. 62 % des slasheurs déclarent avoir commencé pour augmenter leurs revenus. L’inflation des dernières années a rendu ce réflexe presque rationnel.

Il est plus simple de développer une activité parallèle flexible que de négocier une hausse. Ce pragmatisme financier cache cependant une dimension moins visible mais tout aussi forte.

38 % des pratiquants affirment avoir choisi le slashing pour monétiser une passion. C’est un signal fort pour les employeurs. Le CDI ne suffit plus à satisfaire l’envie de sens ou de créativité. Le salariat remplit la fonction de sécurité.

La seconde activité remplit celle d’expression. Ce dédoublement des rôles redessine la fidélité à l’entreprise. Un salarié peut être loyal dans l’exécution de ses missions tout en refusant d’être défini uniquement par elles.

Cette transformation impose un ajustement des politiques RH. Certaines entreprises ferment les yeux tant que les résultats sont là. D’autres l’interdisent officiellement sans pouvoir le contrôler. 

Quelques pionnières choisissent une voie intermédiaire : reconnaître l’existence du slashing et l’encadrer avec une charte de transparence. Ce choix permet de sécuriser les deux parties.

Côté salarié, cela évite de se cacher. Côté employeur, cela permet d’anticiper les risques de conflit d’intérêt ou de surcharge.

Le salariat exclusif se fissure. Le slashing révèle une aspiration profonde à l’autonomie sans renoncer à la stabilité. Il ne traduit pas une fuite du travail, mais une volonté de choisir la façon de le vivre.

La question n’est plus de savoir s’il faut l’accepter. Elle est de savoir comment l’accompagner.

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