Entrepreneuriat et égalité de genres : où en est-on en 2025 ?

Des discriminations persistantes malgré des avancées en matière d’égalité de genres

Dans le cadre du concours « Créatrices d’Avenir », Initiative Île-de-France vient de publier la deuxième édition de son baromètre sur l’entrepreneuriat féminin. L’étude dresse un état des lieux sans détour : en 2025, l’égalité de genres reste loin d’être acquise dans l’entrepreneuriat.

Plus d’une femme sur deux (56 %) dit avoir été confrontée à des discriminations liées à son genre. Les témoignages évoquent des remarques paternalistes, des comportements déplacés, voire des avances lors de rendez-vous professionnels. 

Dans 41 % des cas, ces situations ont directement influencé leur activité : collaborations interrompues, événements évités ou autocensure. Derrière les chiffres, un constat : les stéréotypes sexistes continuent d’entraver la liberté d’entreprendre des femmes.

Francine Savidan, présidente d’Initiative Île-de-France, rappelle l’importance d’un changement systémique : « Les femmes entrepreneures démontrent chaque jour leur force et leur créativité, mais elles affrontent encore une accumulation d’obstacles invisibles ». 

Car au-delà du sexisme, d’autres freins pèsent sur leur quotidien : solitude, syndrome de l’imposteur, charge mentale et maternité.

Le baromètre souligne que 93 % des répondantes ont déjà souffert du syndrome de l’imposteur. Ce doute persistant sur leur légitimité conduit nombre d’entre elles à sous-évaluer leur offre, à hésiter à solliciter des financements ou à refuser de se mettre en avant. 

Dans un écosystème encore masculin, ces freins psychologiques s’ajoutent aux discriminations concrètes, renforçant le sentiment d’isolement.

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L’accompagnement, levier essentiel pour une égalité de genres durable

Le sentiment de solitude constitue un autre défi majeur : l’indice moyen atteint 5,35 sur 10. Près de 40 % des entrepreneures disent le ressentir davantage en période de stress ou de décisions importantes. Pourtant, cet isolement n’est pas une fatalité. 

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Plus d’une sur deux appartient déjà à un réseau professionnel, et beaucoup plébiscitent le mentorat comme solution prioritaire.

Ces dispositifs jouent ici un rôle crucial. Au-delà du concours, ils offrent un accompagnement, des rencontres et une visibilité indispensable. L’objectif : faire de la solidarité entre femmes un véritable moteur économique

L’étude révèle également que 37 % des dirigeantes estiment la maternité perçue comme un frein dans leur parcours. Pourtant, beaucoup soulignent aussi la liberté d’organisation qu’offre l’entrepreneuriat. Mieux concilier maternité et gestion d’entreprise devient donc un enjeu collectif.

Des solutions concrètes émergent : développement de structures de garde, aides financières spécifiques, réseaux de soutien dédiés. Ces mesures sont d’autant plus urgentes que 64 % des entrepreneures interrogées sont mères. 

En parallèle, la reconnaissance du rôle des pères et une politique publique plus inclusive permettraient de rééquilibrer les attentes sociales.

Malgré tout, la résilience domine. Neuf entrepreneures sur dix referaient le même choix, preuve d’une détermination remarquable. Loin de se résumer à un combat pour la visibilité, l’égalité de genres en entrepreneuriat représente aujourd’hui un enjeu économique majeur. 

Libérer le potentiel des femmes créatrices d’entreprise, c’est développer un levier de croissance et d’innovation sous-exploité.

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