Dans cette actualitĂ© sociale de fĂ©vrier 2025, nous commencerons, dans un premier temps, par vous rappeler le calcul et la publication de votre index Ă©galitĂ© avant le 1er mars au plus tard. Dans un deuxième temps, nous vous prĂ©sentons les premières mesures du PLF pour 2025 intĂ©ressant le droit social qui ont Ă©tĂ© dĂ©finitivement adoptĂ©es par le SĂ©nat le 6 fĂ©vrier 2025, la prolongation de certains dispositifs (utilisation de titres-restaurant, rĂ©gime fiscal et social de faveur attachĂ© Ă la PPV), la fixation de nouveaux montants 2025 (aides Ă l’apprentissage, remboursement des frais de tĂ©lĂ©travail) et enfin, les mesures exceptionnelles de l’URSSAf en faveur des entreprises victimes d’intempĂ©ries.
Bonne lecture.
Rappel : calcul et publication de l’index Ă©galitĂ© avant le 1er mars 2025
D’ici le 1er mars 2025, toutes les entreprises de 50 salariés et plus devront avoir calculé et publié sur leur site internet leur index de l’égalité professionnelle de 2024. Elle devront aussi transmettre leurs résultats aux services du ministère du Travail via le site index-egapro.travail.gouv.fr et à leur CSE.
Projet de loi de finances pour 2025
Le 5 fĂ©vrier 2025, la motion de censure signĂ©e par 91 dĂ©putĂ©s de La France insoumise, Ă©cologistes et communistes ayant Ă©tĂ© rejetĂ©e, l’AssemblĂ©e nationale a adoptĂ© la version finale du projet de loi de finances pour 2025. Le PLF a Ă©tĂ© dĂ©finitivement adoptĂ© par le SĂ©nat le jeudi 6 fĂ©vrier.
Quelles sont les mesures qui intéressent les entreprises et leurs salariés ?
La monétisation des RTT
Depuis le 1er janvier 2022, avec l’accord de l’employeur, les salariĂ©s peuvent renoncer Ă tout ou partie des journĂ©es ou demi-journĂ©es de repos acquises :
- Au titre d’un accord ou d’une convention collective instituant un dispositif de réduction du temps de travail (RTT).
- Dans le cadre d’un aménagement du temps de travail sur une période supérieure à la semaine.
La monétisation de ces jours de repos bénéficie :
- De la rĂ©duction de cotisations salariales d’origine lĂ©gale instituĂ©e pour les heures supplĂ©mentaires ou complĂ©mentaires.
- De la déduction forfaitaire des cotisations patronales instituée dans les entreprises employant moins de 20 salariés.
- De l’exonération d’impôt sur le revenu dans les limites fixées pour les heures supplémentaires (7500 euros).
Initialement, ce régime exceptionnel devait prendre fin le 31 décembre 2025. Le projet de loi de finances 2025 prévoit une prolongation d’un an du dispositif, jusqu’au 31 décembre 2026.
La prolongation des exonérations sociales et fiscales des pourboires
Depuis le 1er janvier 2022, les pourboires versés soit directement aux salariés, soit à l’employeur qui les reverse ensuite au personnel en contact avec la clientèle sont, sous certaines conditions, exonérés de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu.
Suite Ă une première prolongation, ce rĂ©gime de faveur avait Ă©tĂ© prolongĂ© jusqu’au 31 dĂ©cembre 2024. Le projet de loi de finances 2025 prĂ©voit de prolonger le dispositif d’exonĂ©ration pour une durĂ©e de 2 ans. Ainsi, les exonĂ©rations sur les pourboires devraient s’appliquer jusqu’au 31 dĂ©cembre 2025.
La prise en charge par l’employeur des coĂ»ts pĂ©dagogiques des contrats d’apprentissage
La PLF 2025 prĂ©voit une participation de l’employeur Ă la prise en charge des coĂ»ts pĂ©dagogiques des contrats d’apprentissage. Cette participation serait appliquĂ©e lorsque l’apprenti prĂ©pare un diplĂ´me, un titre Ă finalitĂ© professionnelle Ă©quivalent au moins au niveau 6, soit le niveau licence, doit dĂ©sormais prendre en charge les contrats d’apprentissage dès le niveau bac + 3, rĂ©duisant d’autant la prise en charge des OPCO.
Les modalités pratiques seront fixées par décret.
Prolongation de l’utilisation des titres-restaurant jusqu’au 31 décembre 2026
Par la loi n°2025-56 du 21 janvier 2025, la possibilité d’utiliser les titres restaurant pour l’achat de produits alimentaires non directement consommables a été prolongée jusqu’au 31 décembre 2026.
Depuis le 18 août 2022, les titres restaurant peuvent être utilisés par les salariés pour payer partiellement ou totalement :
– Les repas pris au restaurant ou Ă emporter.
– Les produits alimentaires directement consommables.
– Les produits alimentaires non directement consommables tels que riz, pâtes, viande, Ĺ“ufs, farine,…
Le montant maximal journalier d’utilisation des titres-restaurant est fixé à 25 euros quelles que soient les dépenses effectuées.
Cependant, l’assouplissement de l’usage des titres restaurant devait prendre fin le 31 décembre 2024 pour les produits alimentaires non directement consommables.
Cet assouplissement est finalement prolongé et, depuis le 21 janvier 2025, les titres-restaurant peuvent, à nouveau, être utilisés pour l’achat de tout produit alimentaire qu’il soit ou non directement consommable jusqu’au 31 décembre 2026.
Rappel :
Depuis le 1er janvier 2025, le plafond d’exonération maximum de la participation patronale au financement des titres-restaurant est relevé à 7,26 € par titre (contre 7,18 € auparavant).
Au-delà de ce plafond, cette contribution patronale réintégrera l’assiette de calcul des cotisations.
Pour bĂ©nĂ©ficier d’une exonĂ©ration des cotisations de SĂ©curitĂ© sociale et d’impĂ´t sur le revenu, la participation de l’employeur doit se situer entre 50 et 60% de la valeur du titre remis au salariĂ©.
Ainsi, lorsque la contribution de l’employeur s’Ă©lève Ă 7,26 €, la valeur du titre-restaurant devra se situer entre 12,10 € et 14,52 € pour que l’exonĂ©ration maximale de la participation patronale ait lieu.
Cette disposition concerne les titres Ă©mis Ă partir du 1er janvier 2025.
Application jusqu’au 31 décembre 2026 du régime fiscal et social de faveur attaché à la prime de partage de la valeur (PPV)
Pour les PPV versées par une entreprise de moins de 50 salariés
Jusqu’au 31 dĂ©cembre 2026, les PPV versĂ©es par une entreprise de moins de 50 salariĂ©s aux salariĂ©s dont la rĂ©munĂ©ration est infĂ©rieure Ă 3 SMIC annuels bruts sont, dans la limite des 3.000 ou 6.000 euros (pour les employeurs ayant conclu un accord d’intĂ©ressement notamment), exonĂ©rĂ©es de :
- Cotisations sociales.
- CSG et de CRDS.
- D’impĂ´t sur le revenu.
Pour les salariĂ©s dont la rĂ©munĂ©ration est Ă©gale ou supĂ©rieure Ă trois SMIC annuels bruts, la PPV reste exonĂ©rĂ©e de cotisations, mais elle est assujettie Ă CSG/CRDS et Ă l’impĂ´t.
Pour les PPV versées par une entreprise de 50 salariés et plus
Toutes les PPV versĂ©es par les entreprises de 50 salariĂ©s et plus, quel que soit le montant de la rĂ©munĂ©ration du salariĂ© sont exonĂ©rĂ©es de cotisations (dans la limite des 3.000 ou 6.000 €) mais assujetties Ă CSG et CRDS et Ă l’impĂ´t sur le revenu.
Elles sont Ă©galement assujetties au forfait social pour les entreprises d’au moins 250 salariĂ©s, pour le montant soumis Ă CSG et exonĂ©rĂ© de cotisations. Ce rĂ©gime social et fiscal s’applique depuis le 1er janvier 2024, sans limitation de durĂ©e.
Aides à l’apprentissage : nouveaux montants 2025
Les modalités de l’aide financière accordée pour le recrutement d’un apprenti ont changé en 2025 selon les nouvelles modalités suivantes :
- 6 000 € maximum pour le recrutement d’apprentis en situation de handicap.
- 5 000 € maximum pour les entreprises de moins de 250 salariés.
- 2 000 € maximum pour les entreprises de 250 salariés et plus.
Un dĂ©cret d’application doit ĂŞtre publiĂ©.
Dans l’attente de la publication du décret, l’aide unique s’applique pour les contrats conclus à partir du 1ᵉʳ janvier 2025. Cette aide, d’un montant maximum de 6 000 €, est réservée aux entreprises de moins de 250 salariés pour le recrutement d’apprentis préparant un titre ou diplôme jusqu’au niveau baccalauréat (ou bac+2 pour les Outre-mer). Elle est versée uniquement pour la première année d’exécution du contrat.
Télétravail : nouveaux barèmes de remboursement de frais
L’URSSAF a dĂ©voilĂ© les nouveaux montants d’exonĂ©ration des frais professionnels en 2025.
Sans convention collective, le salariĂ© peut recevoir une indemnitĂ© journalière, soit 2,70 euros par jour (59,40 euros maximum), ou mensuellement, en fonction du nombre de jours de tĂ©lĂ©travail qu’il effectue par semaine. Dans ce cas-lĂ , le montant maximum de l’indemnitĂ© s’Ă©lève Ă 10,90 euros.
Si l’entreprise du salariĂ© est rĂ©gie par une convention collective ou par un accord de groupe, le montant de l’indemnitĂ© journalière s’Ă©lève Ă 3,25 euros (71,50 euros maximum), et Ă 13 euros par jour tĂ©lĂ©travaillĂ© si l’indemnitĂ© est mensuelle.
Exemple: un salariĂ© d’un secteur sans convention collective tĂ©lĂ©travaille trois jours par semaine et reçoit une indemnitĂ© mensuelle, alors son montant s’Ă©lèvera Ă 32,70 euros par mois en 2025.
L’indemnitĂ© est versĂ©e indĂ©pendamment d’un justificatif de la part du salariĂ©. L’employeur doit quant Ă lui prĂ©venir l’administration fiscale, afin qu’elle ne figure pas parmi le revenu imposable de son salariĂ©.
Entrée en vigueur le 1er février 2025 d’une nouvelle rubrique du BOSS sur l’épargne salariale
Une nouvelle rubrique consacrée à l’épargne salariale, opposable depuis le 1er février 2025, a été ajoutée au Bulletin officiel de la sécurité sociale (BOSS).
Elle reprend le questions-réponses consacré à la PPV qui était publié au BOSS au titre des mesures exceptionnelles et a été abrogé le 1er février 2025.
Une mesure à retenir : les entreprises doivent modifier le règlement de leurs plans d’épargne pour prévoir la possibilité d’y affecter les PPV, avec un délai de tolérance jusqu’au 30 juin 2025.
Nouvelles maladies professionnelles liĂ©es Ă l’amiante ouvrant droit Ă l’allocation de cessation anticipĂ©e d’activitĂ©
Depuis un arrĂŞtĂ© du 16 dĂ©cembre 2024, la liste des maladies professionnelles liĂ©es Ă l’amiante susceptibles d’ouvrir droit Ă l’allocation de cessation anticipĂ©e d’activitĂ© Ă l’âge de cinquante ans s’allonge.
Cette liste comprenait :
- Les affections figurant au tableau n° 30 des maladies professionnelles (affections professionnelles consĂ©cutives Ă l’inhalation des poussières d’amiante).
- Et les affections figurant au tableau n° 30 bis des maladies professionnelles (cancer broncho-pulmonaire provoquĂ© par l’inhalation des poussières d’amiante).
Elle comporte maintenant les affections figurant au tableau n° 30 ter des maladies professionnelles (cancers du larynx et de l’ovaire provoquĂ©s par l’inhalation de poussières d’amiante).
Entreprises adaptées
Un arrêté du 16 janvier 2025 fixe les montants des aides financières susceptibles d’être attribuées aux entreprises adaptées et aux entreprises adaptées de travail temporaire. Afin de favoriser l’insertion sur le marché du travail des travailleurs handicapés, l’État a instauré plusieurs dispositifs d’aides, pouvant être versées aux entreprises adaptées (EA). Comme chaque année, les montants revalorisés de ces aides pour 2025, viennent tout juste d’être dévoilés.
Mesures exceptionnelles de l’URSSAF pour les entreprises victimes d’intempĂ©ries
L’Urssaf active des mesures d’urgence pour accompagner les entreprises dont l’activité a été affectée par les récentes inondations survenues en régions Bretagne, Pays de la Loire et Normandie.
Elle acceptera un retard de dĂ©claration, en cas d’impossibilitĂ© temporaire de rĂ©aliser les dĂ©clarations du fait des inondations et un report d’Ă©chĂ©ances de cotisations pourra ĂŞtre demandĂ© via la mise en place d’un dĂ©lai de paiement.
Les pénalités et majorations de retard dues dans ce cadre feront l’objet d’une remise d’office.
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