Intentions de recrutement au plus bas depuis 2021
Depuis la crise sanitaire, le marché de l’emploi des cadres a connu de fortes fluctuations. Entre 2021 et 2023, les entreprises avaient multiplié les embauches pour accompagner leur relance et les candidats bénéficiaient d’un rapport de force favorable.
Les pénuries de profils et les tensions sur certains métiers permettaient aux cadres de négocier salaires et conditions.
Mais en 2025, le paysage change brutalement. Selon le dernier baromètre Apec, les intentions de recrutement poursuivent leur recul et atteignent un point bas inédit depuis quatre ans.
Pour les directions RH, cette inflexion marque une nouvelle étape : le pouvoir de négociation bascule du côté des employeurs.
Le baromètre Apec du 3e trimestre 2025 confirme un recul marqué des intentions de recrutement de cadres. Seules 8 % des entreprises envisagent d’embaucher ce trimestre, soit le niveau le plus bas depuis 2021.
La chute est encore plus visible dans les grandes structures : seulement 45 % projettent des recrutements, soit -13 points en un an.
Dans l’industrie, les intentions tombent à 9 % (-3 points), tandis que les services à forte valeur ajoutée progressent légèrement à 14 % (+2 points), mais restent loin des 18 % atteints en septembre 2024.
En parallèle, la proportion d’entreprises anticipant des difficultés de recrutement recule nettement. Elles ne sont plus que 65 % à s’attendre à des tensions, soit -17 points en un an, un minimum historique depuis 2019.
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Des cadres plus mobiles malgré leurs inquiétudes
Du côté des salariés, l’inquiétude domine. Seuls 23 % des cadres gardent confiance dans l’économie française, un recul de 8 points en un an. Leur confiance dans la sécurité de l’emploi stagne à 72 % (-2 points), et leurs perspectives professionnelles reculent à 57 % (-3 points).

Dans ce climat incertain, les intentions de mobilité externe progressent. 15 % des cadres envisagent de changer d’entreprise d’ici trois mois, soit +2 points en un an. De plus, 31 % se disent désormais ouverts à toute proposition externe, un chiffre en hausse de 3 points.
Les intentions de mobilité sont particulièrement fortes chez les 35-54 ans (16 %, +5 points), tandis que les moins de 35 ans restent stables à 20 %.
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Je télécharge gratuitementLes plus de 55 ans demeurent attentistes, privilégiant la sécurité. Mais tous partagent un constat : 57 % jugent difficile de retrouver un poste équivalent, un record depuis quatre ans.
Entreprises et RH face à un rapport de force changeant
Pour les directions RH, la baisse des intentions de recrutement change les équilibres. Moins de concurrence entre employeurs signifie plus de marge pour négocier salaires et conditions d’embauche.
Le rapport de force évolue désormais en faveur des entreprises.
Mais la progression des intentions de mobilité externe rappelle un enjeu crucial : la fidélisation. Si les entreprises embauchent moins, elles risquent de voir partir des collaborateurs expérimentés, difficiles à remplacer à court terme.
Investir dans la mobilité interne, renforcer les parcours de formation et communiquer avec transparence deviennent indispensables.
Dans un marché où les intentions de recrutement se contractent, retenir les talents clés reste la meilleure façon de sécuriser l’avenir et d’anticiper un éventuel rebond au 4e trimestre 2025.
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