Mis en place au cœur de la pandémie pour soutenir les entreprises en difficulté qui avaient placé leurs salariés en chômage partiel, le FNE formation a permis de soutenir l’investissement formation pour les salariés dans un contexte de nécessaire adaptation rapide des compétences et spécifiquement des compétences digitales.
Le FNE-Formation, un outil de soutien et de relance
La version initiale du FNE formation mise en place lors des confinements au plus fort de la crise a été largement utilisée par les entreprises du fait de la souplesse des critères et des nécessités ressenties par toutes d’accompagner la rapide mutation des compétences; et ce en dépit d’une déclinaison hétérogène du dispositif en fonction des OPCO.
Cette dynamique a été stoppée par le durcissement des critères et à la composition de parcours de formation, dispositif complexe qui a abouti à une chute des recours au FNE au moment où la reprise s’installant, les entreprises ont commencé à ressentir les effets de la loi Avenir Professionnel qui a supprimé la mutualisation pour les entreprises de 50 à 250 salariés.
Les risques sur la formation des salariés des PME
Cœur battant de notre économie, ces entreprises ont vu leur dépenses formation peser davantage sur leurs équilibres économiques déjà impactés par la crise, avec le maintien d’un niveau équivalent de cotisations mais dédiées à des financements fléchés pour le CPF, la formation des demandeurs d’emploi et l’apprentissage, sans qu’elles ne puissent plus récupérer leurs cotisations.
Un déséquilibre flagrant entre les cotisations payées par ces entreprises et leur retour dont elles peuvent bénéficier devenu marginal. Il est rapidement apparu que la réforme de 2019 avait sous-estimé les impacts négatifs de la suppression de la mutualisation sur les investissements formation des entreprises pour leurs salariés.
Les budgets formations devenus exposés et donc les premiers à être coupés en période de difficultés financières de l’entreprise, passant d’un dispositif contracylique à un dispositif cyclique, moins à même d’accompagner le redressement des entreprises suite à une crise, telle que nous avons connue depuis 2020.
Cette suppression de la mutualisation, exposant les budgets formation à être coupés, a été accentué par la faiblesse des dispositifs d’abondement CPF des entreprises ; la plateforme mise en place par la Caisse des dépôts n’ayant pas pu développer les fonctionnalités promises pour faciliter ces abonnements et les sujets fiscaux liés à ces abondements directs n’ayant toujours pas été traités.
Alertés sur ce sujet problématique du ralentissement de la formation des salariés, les pouvoirs publics ont considéré le double risque de pénalisation de la reprise économique et d’augmentation du chômage si les entreprises décidaient de recruter à l’extérieur les compétences qui leur sont nécessaires plutôt que de former leurs propres salariés.
Ce constat a été à l’origine d’une nouvelle version du FNE plus large et plus ouverte à beaucoup plus d’entreprises et des annonces importantes concernant la formation des salariés des PME dans le cadre du plan de relance.
Pérenniser le soutien aux PME en matière de formation
Il est probable et souhaitable que cette troisième version du FNE-Formation soit un succès car largement ouverte pour financer tous les projets de formation intégrant une certification ou accompagnant une adaptation de l’entreprise aux mutations de leur activité ou de leur organisation suite à la crise sanitaire.
Néanmoins nous restons sur des dispositifs correctifs suite à la crise, et il semble bien que la question de la formation des salariés suite à la Loi Avenir Professionnel reste entièrement posée et sera encore plus cruciale lorsque les dispositifs des plans de relance se seront éteints.
Cette troisième version du FNE-Formation n’est-elle pas en train sous couvert d’accompagnement de la reprise, de corriger les faiblesses de la loi de 2019 sans y apporter une réponse pérenne ? Il est clair que la campagne présidentielle devra envisager une révision des dispositifs mis en place, et qu’on pourrait voir émerger une énième réforme de la formation qui réponde aux lacunes de la précédente et qui envisage enfin un financement pérenne de l’écosystème global de la formation professionnelle en France.
Par Claire PASCAL
DG de Comundi et Vice-Présidente des Acteurs de la Compétence
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