La rupture conventionnelle est un mode d’interruption du contrat de travail Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e (CDI), Ă l’initiative conjointe du salariĂ© et de l’employeur.
Si elle permet de clore la relation contractuelle Ă l’amiable, elle prĂ©sente des avantages et des inconvĂ©nients qu’il est nĂ©cessaire de connaĂ®tre.
Focus sur les aspects importants de la rupture conventionnelle.
La rupture conventionnelle : un mode de rupture du contrat de travail avantageux mais encadré
Tout d’abord, la rupture conventionnelle permet une sĂ©paration rapide et peu complexe entre employeur et salariĂ©. En effet, l’accord sur les conditions de la rupture peut ĂŞtre trouvĂ© en quelques entretiens et les dĂ©lais de rĂ©tractation et d’homologation par l’administration du travail sont très brefs.
En outre, la rupture conventionnelle comporte des avantages non-nĂ©gligeables pour le salariĂ©. Elle ouvre droit aux allocations chĂ´mage, ne nĂ©cessite aucun prĂ©avis et lui octroie une indemnitĂ© spĂ©cifique au moins Ă©gale Ă l’indemnitĂ© lĂ©gale de licenciement. Le salariĂ© a Ă©galement la possibilitĂ© de contester la validitĂ© de l’accord dans un dĂ©lai d’un an.
NĂ©anmoins, la rupture conventionnelle est encadrĂ©e par des règles prĂ©cises fixĂ©es par le Code du travail. La procĂ©dure comprend des entretiens, la rĂ©daction d’une convention signĂ©e par les deux parties, puis l’homologation par l’administration. Elle requiert un accord bilatĂ©ral sur le principe comme sur les conditions.
En cas de désaccord, aucune rupture conventionnelle ne peut aboutir. De plus, seuls les contrats à durée indéterminée (CDI) peuvent en bénéficier, ce qui exclut les contrats à durée déterminée (CDD).
Les enjeux clés pour le salarié
La rupture conventionnelle permet au salarié de prétendre aux allocations chômage dès le lendemain de la fin du contrat de travail, ce qui lui assure un revenu de remplacement. Il peut ainsi envisager une rupture de son contrat dans de meilleures conditions que dans le cas d’une démission.
Cette procĂ©dure donne Ă©galement plus de maĂ®trise au salariĂ© sur son dĂ©part. Il peut en prendre l’initiative et nĂ©gocier le montant de l’indemnitĂ© avec l’employeur. Par ailleurs, si l’employeur exerce une pression sur le salariĂ© pour l’inciter Ă accepter cette rupture, il doit s’assurer que la procĂ©dure n’est pas dĂ©guisĂ©e et qu’il conserve sa libertĂ© de choix.
Un refus clair et ferme de la part du salarié suffit à interrompre le processus. Le salarié conserve ainsi le contrôle de la décision finale.
Les implications pour l’employeur
La rupture conventionnelle permet Ă l’employeur d’Ă©viter un licenciement, lequel nĂ©cessite une procĂ©dure stricte avec des risques de contentieux. Contrairement au licenciement, aucun motif Ă©conomique, personnel ou professionnel n’est nĂ©cessaire.
L’employeur n’a pas Ă prouver l’existence d’une cause rĂ©elle et sĂ©rieuse pour justifier la sĂ©paration puisqu’elle se fait d’un commun accord. Il s’Ă©pargne ainsi des dĂ©marches complexes et l’écueil d’un licenciement annulĂ© aux prud’hommes.
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Je tĂ©lĂ©charge les 8 fichesEn revanche, si le salariĂ© refuse la rupture conventionnelle, l’employeur peut se retrouver bloquĂ©, sans possibilitĂ© de le licencier. Il doit donc s’assurer que le salariĂ© est consentant avant d’entamer la procĂ©dure, faute de quoi il prend le risque de devoir poursuivre le contrat de travail.
Les conditions à remplir pour une rupture conventionnelle réussie
L’employeur et le salariĂ© doivent respecter l’encadrement lĂ©gal de la rupture conventionnelle pour que la procĂ©dure soit valide. Ils doivent notamment veiller Ă :
- l’autorisation prĂ©alable de l’inspecteur du travail, s’il s’agit d’un salariĂ© protĂ©gĂ© ;
- l’accord des deux parties, le consentement libre et éclairé étant la condition sine qua non de la rupture conventionnelle ;
- la convocation du salarié à au moins un entretien préalable ;
- la possibilité pour le salarié et l’employeur de se faire assister lors des entretiens ;
- la date de rupture du contrat de travail mentionnée dans la convention (au plus tôt le lendemain de l’homologation) ;
- l’indemnitĂ© de rupture conventionnelle (montant au moins Ă©gal Ă l’indemnitĂ© de licenciement) ;
- la remise au salarié d’un exemplaire de la convention signée ;
- la nécessité de respecter un délai de rétractation de 15 jours calendaires ;
- la transmission de la convention à la DDETSPP (Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations) pour homologation, laquelle a 15 jours ouvrables pour se prononcer ;
- la poursuite du contrat de travail jusqu’au lendemain de la fin dudit délai.
Le non-respect de ces règles peut entraîner la nullité de la rupture conventionnelle.
La rupture conventionnelle constitue un outil précieux du droit du travail, offrant aux employés et aux employeurs une alternative pacifique au licenciement et à la démission. Cependant, elle ne convient pas à toutes les situations. Les parties doivent évaluer ses avantages et inconvénients au regard de leur situation particulière.