Compte épargne-temps : un levier stratégique pour valoriser le temps de travail

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Dans un contexte où l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle est devenu une attente forte des salariés, les entreprises cherchent des solutions pour mieux gérer le temps de travail tout en renforçant l'engagement. Parmi ces dispositifs, le compte épargne-temps (CET) s’impose comme un levier stratégique, encore sous-exploité, qui allie flexibilité et sécurisation des parcours. Plus qu’un simple outil de gestion administrative, le CET offre aux collaborateurs la possibilité de capitaliser du temps pour l’avenir et aux employeurs, l’opportunité d’améliorer leur politique RH. Décryptage d’un dispositif aux multiples atouts.
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La gestion du temps de travail est aujourd’hui un enjeu central pour les entreprises et leurs collaborateurs.

Dans un contexte de recherche constante d’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, le compte épargne-temps (CET) se présente comme une solution souple et avantageuse, tant pour les employeurs que pour leurs salariés.

Encore méconnu dans certaines organisations, ce dispositif constitue pourtant un véritable outil stratégique, en particulier lorsqu’il est correctement intégré dans une politique de qualité de vie au travail.

Définition

Créé dans les années 1990, le compte épargne-temps permet à un salarié de capitaliser des jours de congés non pris ou des heures supplémentaires pour un usage ultérieur.

Ces droits peuvent servir à financer ses futurs jours de congés, à réduire son temps de travail ou encore à préparer sa retraite dans de meilleures conditions.

Bien entendu, la mise en place d’un CET doit respecter un cadre juridique constitué de règles précises et son bon fonctionnement dépend en grande partie de la qualité du pilotage RH.

Un dispositif encadré

Une réglementation stricte pour protéger employeurs et salariés

La gestion du compte épargne-temps (CET) est encadrée par le Code du travail, notamment aux articles L3151-1 et suivants, qui définissent les règles relatives à:

  •  L’alimentation : le salarié peut y affecter des jours de congés non pris (hors congés annuels obligatoires), des heures supplémentaires ou des primes conventionnelles, selon les accords collectifs en vigueur dans l’entreprise.
  • L’utilisation : les droits épargnés permettent de financer un congé futur (sabbatique, parental, formation…), de réduire progressivement son temps de travail (ex. : passage à temps partiel en fin de carrière), ou encore de compléter sa rémunération.
  • La monétisation : le salarié peut demander le paiement des jours stockés, sous forme d’indemnités brutes.

Régime social et fiscal applicable

Lorsqu’un salarié choisit de convertir ses jours épargnés en indemnités, les sommes sont considérées comme un complément de salaire. Elles sont donc soumises :

  • Aux cotisations sociales habituelles (sauf exonérations spécifiques),
  • À la CSG (9,2 %) et à la CRDS (0,5 %) sur les montants perçus.

Exemple concret :
Un salarié monétise 10 jours valorisés à 2 000 € :

  • Il perçoit une somme nette après déduction des cotisations sociales et des contributions CSG-CRDS.
  • Cette monétisation peut donc être fiscalement moins avantageuse qu’un transfert vers un produit d’épargne.

Des exonérations et avantages en cas de transfert vers un plan d’épargne retraite

La loi prévoit des mesures incitatives pour encourager l’affectation des droits CET vers un Plan d’Épargne Retraite (PER) ou un PERCO :

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  • Les sommes issues du CET transférées sur un PER sont exonérées d’impôt sur le revenu, dans la limite d’un plafond annuel.
  • Elles restent toutefois soumises aux prélèvements sociaux sur les gains générés.
  • Cette option est particulièrement intéressante pour les salariés en tranche marginale élevée, qui souhaitent optimiser leur fiscalité tout en préparant leur retraite.

Cas pratique :
Un salarié transfère 5 000 € de CET vers un PER :

  • Il bénéficie d’une exonération d’impôt sur le revenu immédiate.
  • À la sortie, la fiscalité sera adaptée selon la forme choisie (capital ou rente).

En résumé :

  • Monétisation directe = immédiat mais fiscalement moins avantageux.
  • Transfert vers un PER = solution à privilégier pour optimiser impôts et anticiper la retraite.

Un outil au service de la flexibilité et de l’anticipation

Les entreprises qui intègrent le CET dans leur stratégie RH peuvent en tirer différents avantages.

D’un point de vue managérial, cet outil permet une gestion plus fluide des congés et contribue à désamorcer certaines tensions liées à l’accumulation de jours non pris en fin d’année.

Il s’agit également d’un levier efficace pour fidéliser les collaborateurs, en leur offrant des perspectives d’organisation du temps sur le long terme.

Pour le salarié, le CET constitue une solution d’anticipation : il permet de planifier un congé sabbatique, un temps partiel en fin de carrière ou de mieux accompagner un événement personnel (formation, mutation, accompagnement familial…).

La souplesse du dispositif en fait un outil d’harmonisation entre aspirations individuelles et besoins collectifs.

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Le rôle clé des acteurs de la protection sociale

La mise en place d’un compte épargne-temps exige un accompagnement adapté qui garantit sa réussite.

C’est là qu’interviennent des groupes de protection sociale, tels que Malakoff Humanis, qui sont spécialisés dans la santé, la prévoyance et la retraite.

Grâce à leur expertise, ces acteurs sont en mesure d’aider les entreprises à structurer un cadre juridique sécurisé et à proposer des solutions de gestion efficientes du CET.

En tant que société paritaire et mutualiste, Malakoff Humanis se distingue par son engagement à offrir aux salariés un accompagnement humain et sur-mesure.

Que ce soit dans la mise en place du CET, l’intégration à un dispositif d’épargne salariale ou encore la valorisation des droits acquis, le groupe se positionne comme un partenaire de confiance.

Il s’inscrit de cette manière dans une logique d’anticipation et de conseil, au service de la performance sociale de l’entreprise.

Une articulation possible avec l’épargne salariale

Le compte épargne-temps peut être combiné avec des dispositifs d’épargne salariale, tels que le Plan d’Épargne Entreprise (PEE) ou le Plan d’Épargne pour la Retraite Collectif (PERCO).

Certains droits épargnés sur un CET peuvent, selon un accord mis en place, être monétisés et versés sur un PEE ou un PERCO, ce qui permet une optimisation fiscale et financière.

Ce type de synergie suppose une bonne connaissance des outils et des règles d’articulation, un domaine dans lequel les professionnels de l’épargne et de la protection sociale jouent un rôle crucial.

Pour mieux comprendre cette logique, il est possible de consulter cet article sur l’épargne salariale, qui en détaille les principes essentiels, ainsi que les avantages.

Un dispositif à valoriser au sein d’une politique RH globale

Le compte épargne-temps est bien plus qu’un simple outil administratif : il s’agit d’un dispositif qui s’inscrit dans une logique de confiance et d’autonomie.

Son utilisation permet à un employeur de développer une politique RH innovante et respectueuse des rythmes de vie, tout en assurant une meilleure anticipation des besoins futurs.

Accompagné par des partenaires engagés comme Malakoff Humanis, le CET devient un atout stratégique pour tout employeur qui souhaite prendre des dispositions pour conjuguer performance sociale et bien-être au travail.

Conclusion

Le compte épargne-temps n’est pas qu’un avantage accessoire, mais un véritable outil de gestion prévisionnelle et de qualité de vie au travail.

En offrant aux salariés la possibilité de valoriser leurs jours non pris et de préparer l’avenir, il contribue à une organisation plus flexible et plus attractive.

Combiné à des dispositifs comme l’épargne salariale, il devient un instrument puissant pour optimiser la fiscalité et renforcer la fidélisation.

À condition d’être bien encadré et accompagné par des experts, le CET représente un pilier stratégique pour toute entreprise soucieuse de conjuguer performance et bien-être au travail.