En France, et dans le monde, l’heure est à la préservation de l’environnement et à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. Et pour cause : les derniers rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sont particulièrement préoccupants.
Jamais l’empreinte de l’homme sur la nature n’a été aussi importante, et jamais nous n’avons été aussi proches d’un dérèglement climatique généralisé. Il est alors urgent de modifier nos modes de vie pour éviter toute catastrophe climatique.
Prendre des décisions demande alors de savoir, concrètement, quels sont les secteurs d’activités les plus polluants. Il est alors indispensable de connaitre l’empreinte carbone de chacun, et d’estimer leur poids dans le changement climatique. Mais alors, quelle est, concrètement, l’empreinte carbone d’un salarié ? On fait le point.
L’empreinte carbone, c’est quoi ?
L’empreinte carbone est une méthode de calcul qui permet d’apprécier et de mesurer l’impact d’une activité (d’un humain, d’une entreprise ou d’un territoire) sur l’environnement. Il s’agit alors de calculer la totalité des émissions de gaz à effet de serre émis au cours d’une année par l’activité, le territoire ou la personne.
En d’autres termes, il s’agit de mesurer la quantité de carbone rejeté dans l’atmosphère par la consommation de matière première (et donc d’énergies fossiles). Généralement, cette empreinte se calcule en tonne, et s’exprime en dioxyde de carbone équivalent ou CO2e. Même si le CO2 ne constitue pas le seul gaz à effet de serre, celui-ci est devenu le principal référent, et ce, par soucis de facilité et d’homogénéité. C’est pour cette raison que l’on parle « d’équivalent » afin d’intégrer les autres gaz à effets de serre dans le calcul.
Le calcul de l’empreinte carbone d’un individu ou d’une entreprise consiste alors à additionner les émissions de CO2 des activités à l’origine de l’émission de GES (gaz à effets de serre) : transport, consommation d’énergie, etc.
Le protocole de Kyoto à l’origine du calcul de l’empreinte carbone
C’est en 1995 que les pays signataires du protocole de Kyoto ont commencé à calculer et à mesurer leurs émissions de gaz à effet de serre (et donc leur empreinte carbone).
Ce protocole, signé ou ratifié par près de 182 pays en 2005, avait pour objectif de réduire, entre les années 2008 et 2012, les émissions de six gaz à effet de serre d’au moins 5 % par rapport au niveau de 1990. Il s’agissait alors de réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH), de protoxyde d’azote (N2O) et de trois substituts des chlorofluorocarbones (CFC).
Depuis, les pays signataires de l’accord mesurent leurs émissions de gaz à effets de serre pour définir les stratégies et autres solutions prises pour réduire celles-ci.
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J’accède au contenuLe calcul de l’empreinte carbone en France
En France, plusieurs lois et autres réglementations sont entrées en vigueur depuis la ratification du protocole de Kyoto, et ce, pour calculer l’empreinte carbone des Français, des entreprises françaises ainsi que des territoires. Objectifs : réduire celle-ci.
C’est à partir de l’année 2001 que commencent à être mesurées les émissions de gaz à effet de serre en France. Il s’agit du point de départ de l’application du protocole de Kyoto.
Il faudra cependant attendre les années 2010, et notamment la loi relative à la transition énergétique de 2015, pour que les entreprises soient obligées de calculer leur empreinte carbone et s’engagent à la réduire.
Quelle est l’empreinte carbone d’un salarié en France ?
Calculer l’empreinte carbone d’un salarié est indispensable pour savoir l’impact qu’a le travail (et l’organisation de celui-ci) sur notre environnement sur les émissions de gaz à effet de serre. Cela permet également de calculer l’empreinte carbone de son entreprise (certaines sociétés y sont obligées).
Pourtant, le calcul de l’empreinte carbone d’un salarié peut s’avérer compliqué, tant les paramètres varient d’un métier à un autre. L’on pense notamment aux distances réalisées en voiture, au secteur dans lequel on évolue ou aux équipements dont on a besoin pour mener à bien ses tâches.
Seule une moyenne de l’empreinte carbone d’un salarié français peut être ainsi calculée. Le résultat est alors à prendre avec des pincettes ! Cependant, Green IT et WWF se sont amusés à calculer, en 2017, le poids de l’empreinte carbone d’un salarié, en faisant la moyenne de huit entreprises françaises, à savoir la Compagnie Nationale du Rhône, Engie ; Informatique CDC, le Groupe La Poste, Pôle emploi, RTE, Solocal et la SNCF.
De cette étude, il ressort notamment que l’empreinte carbone d’un salarié en France est d’environ 360 kg de CO2 par an, uniquement pour ses déplacements en voiture. Mais l’empreinte carbone du salarié ne s’arrête pas là. On retrouve en effet :
- 240 kg de CO2 par année à titre de sa consommation d’eau sur son lieu de travail.
- 400 kg de CO2 par année pour ses déchets électronique
- 25 kg de CO2 par année pour sa consommation de papier graphique
Cependant, le poste le plus émetteur en termes de CO2 chez le salarié… c’est sa consommation d’énergie. On estime que, pour remplir ses tâches sur un ordinateur, un employé consomme environ 3500 kWh en une année (cela représente 80 ampoules de 25 watts allumées 8 heures par jour pendant 220 jours).
Même si l’électricité est, en France, en grande partie produite par le nucléaire, celle-ci possède un poids carbone. On considère qu’un kilowatt-heure d’électricité équivaut à 0,10 kg de carbone, soit 350 kg de CO2 sur une année.
Cela porte l’empreinte carbone d’un salarié à environ 1,4 tonne de CO2 par année. Il est important de noter que les entreprises étudiées par Green IT et WWF font partie des entreprises les moins polluantes en France. Cette empreinte carbone est alors une moyenne plutôt basse qui a tendance à évoluer chez les entreprises plus polluantes.
Diminuer l’empreinte carbone d’un salarié
On l’a bien vu : l’empreinte carbone d’un salarié est particulièrement importante. Réduire cette empreinte carbone est alors indispensable pour préserver notre planète et son environnement. Heureusement, plusieurs solutions simples à mettre en place permettent de réduire cette empreinte carbone.
Dans un premier temps, il est possible d’avoir davantage recours au télétravail. La réduction des distances parcourues dans une voiture personnelle permet d’améliorer son empreinte carbone. Si cela n’est pas possible, il est possible d’opter pour le covoiturage, les transports en commun ou le vélo pour se rendre su son lieu de travail. Certaines aides d’état permettent aujourd’hui de financer l’achat d’un vélo ou d’un abonnement de transport en commun.
L’énergie électrique étant l’un des postes les plus émetteurs de CO2 pour le calcul de l’empreinte carbone d’un employé, faire un bon usage de l’électricité est indispensable. Cela passe notamment par l’utilisation de machines peu gourmandes en énergies ou par l’adoption de réflexes plus respectueux de l’environnement.
Éteindre son ordinateur ou avoir recours à un internet câblé au lieu du wifi (le wifi et la 5G sont extrêmement gourmands en énergie) sont quelques-unes des solutions qui permettent de réduire son empreinte carbone. De la même manière, réduire la fréquence de ses visioconférences ou privilégier l’audio à l’image permet de réduire cette consommation d’énergie (une visioconférence est 10 fois plus gourmande en énergie qu’un simple appel passé grâce à une application en ligne).
Finalement, l’utilisation de matériel électronique représentant une grosse partie de l’empreinte carbone d’un employé, éviter la multiplication d’ordinateurs au sein d’une entreprise permet de réduire cette empreinte. L’utilisation de matériel reconditionné ou déjà présent au sein de l’entreprise permet d’éviter l’acquisition d’un matériel dont le bilan carbone est très lourd.
Ainsi, l’empreinte carbone est une manière de calculer l’équivalent des émissions de gaz à effet de serre d’une personne, d’une institution ou d’une entreprise. Calculer cette empreinte permet alors de prendre des mesures pour réduire l’impact de son activité sur l’environnement. En France, l’empreinte carbone d’un salarié représente l’émission d’environ 1,4 tonne de CO2 par année. De très nombreuses solutions permettent alors de réduire ses émissions de GES.