Comment rĂ©diger un protocole d’accord transactionnel ?

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Découvrez un exemple concret de réponse apportée par l’équipe juridique RH des Éditions Tissot.

Profil de l’entreprise

Effectif de l’entreprise : moins de 50 salariés

Convention collective concernée par la demande : /

Question RH

Bonjour,

Quelles sont les mentions Ă  faire figurer dans une transaction ?

Merci,

Réponse apportée par l’équipe « Accompagnement juridique RH » des Éditions Tissot

Bonjour Madame,

Vous souhaitez des informations sur les mentions devant figurer dans un accord transactionnel.

La transaction est un accord entre l’employeur et le salariĂ©, intervenant le plus souvent après la notification de la rupture du contrat de travail pour rĂ©gler un diffĂ©rend nĂ© ou susceptible de naĂ®tre entre les parties. De façon plus rare, elle peut Ă©galement Ăªtre utilisĂ©e pour mettre fin Ă  un litige se produisant au cours de l’exĂ©cution du contrat de travail, par exemple portant sur le niveau de classification attribuĂ© Ă  un salariĂ©.

La transaction conclue Ă  la suite de la rupture du contrat de travail ne peut l’Ăªtre qu’après que le salariĂ© a effectivement reçu et pris connaissance de la notification de licenciement en retirant le courrier recommandĂ© avec AR : en effet, s’il ne sait pas qu’il a Ă©tĂ© licenciĂ©, il ne peut pas dĂ©cider de conclure une transaction.

Toute transaction conclue après un licenciement qui aurait été notifié autrement que par lettre recommandée avec accusé de réception (par courrier remis en main propre par exemple) est nulle.

Une transaction peut Ă©galement Ăªtre conclue après une dĂ©mission, par exemple si le salariĂ© invoque qu’il a donnĂ© sa dĂ©mission sous le coup de la colère et qu’elle n’est pas valable, ou après une rupture conventionnelle, par exemple en cas de litige sur les heures supplĂ©mentaires ou concernant l’application d’une clause de non-concurrence.

Dans ce cas, elle doit forcĂ©ment Ăªtre conclue après l’homologation de la rupture conventionnelle par la Direction rĂ©gionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidaritĂ©s (DREETS) et ne peut pas rĂ©gler un diffĂ©rend portant sur la rupture du contrat de travail.

La transaction est valable à condition de faire apparaître des concessions réciproques.

Aussi les sommes auxquelles le salariĂ© a droit du fait de la rupture (indemnitĂ© compensatrice de prĂ©avis, indemnitĂ© compensatrice de congĂ©s payĂ©s ou indemnitĂ© de licenciement) ne sauraient, elles, en aucun cas, s’analyser en une concession de la part de l’employeur qui doit alors verser une indemnitĂ© transactionnelle venant s’ajouter aux indemnitĂ©s de rupture.

Si les concessions faites par la sociĂ©tĂ© (le plus souvent, le montant de l’indemnitĂ© versĂ©e au salariĂ© en contrepartie de sa renonciation Ă  tout contentieux) sont considĂ©rĂ©es comme insuffisantes ou inexistantes par le juge civil, le salariĂ© peut obtenir l’annulation de la transaction par celui-ci. Il peut ensuite intenter, s’il le souhaite, une action contre son employeur auprès du conseil de prud’hommes, malgrĂ© l’existence de la transaction.

Le salarié a 5 ans pour contester la validité de la transaction.

Comme toutes les indemnitĂ©s de rupture, la part d’indemnitĂ© transactionnelle non soumise Ă  impĂ´t sur le revenu est exonĂ©rĂ©e de charges sociales dans certaines limites dĂ©finies par le droit fiscal (CGI art. 80 duodecies) lorsqu’elle est versĂ©e en compensation de sommes que le salariĂ© estime lui Ăªtre dĂ»es (indemnitĂ© de licenciement, de prĂ©avis, prime ou autre).

En revanche, elle est totalement exonĂ©rĂ©e de charges sociales pour les montants qui viennent compenser un prĂ©judice subi par le salariĂ©. C’est par exemple le cas si l’indemnitĂ© vient rĂ©parer un manquement de l’employeur au regard de ses obligations en santĂ© et sĂ©curitĂ© et en matière de  respect du droit au repos du salariĂ©. Il revient Ă  l’employeur d’apporter la preuve de ce caractère indemnitaire.

Le fait que le salariĂ© encaisse le chèque d’indemnitĂ© transactionnelle ne l’empĂªche pas de contester la validitĂ© de la transaction par la suite.

La transaction met fin aux seules actions qu’elle envisage. Ainsi, par exemple, si elle ne mentionne que les litiges portant sur le contrat de travail ou les conditions de sa rupture, le salariĂ© conserve la possibilitĂ© d’exercer une action judiciaire pour obtenir rĂ©paration sur la base d’une autre contestation. Par ailleurs, une transaction ne règle que les litiges concernant des faits antĂ©rieurs Ă  sa conclusion.

Ainsi, si elle est conclue pendant l’exĂ©cution du contrat de travail, elle n’empĂªche pas une nouvelle contestation du salariĂ© sur la base de faits qui se seraient produits après sa signature (Cass. soc., 16 octobre 2019, n° 18-18.287).

L’indemnitĂ© transactionnelle est prise en compte par France Travail pour calculer la pĂ©riode de « franchise » pendant laquelle le salariĂ© ne pourra pas percevoir d’indemnisation chĂ´mage.

Pour compléter ces éléments, nous vous joignons un modèle de transaction rédigé par nos auteurs ainsi qu’un extrait de notre documentation Tissot social entreprise ACTIV sur ce sujet.

Souhaitant avoir répondu à votre question et restant à votre disposition pour toute précision que vous souhaiteriez nous voir vous apporter,
​
Bonne journée,
​Très cordialement,

L’Ă©quipe accompagnement juridique RH des Éditions Tissot.

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