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La clause de mobilité : Qu’est-ce que c’est ? Que contient-elle ? Peut-on la contester ? … Tout savoir !

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La clause de mobilité géographique est très appréciée des employeurs qui voient en elle un moyen de gérer efficacement et simplement leurs ressources à travers les différents établissements de leur entreprise. Toutefois, cette dernière répond tout de même à certaines exigences et son application doit répondre à des critères précis et objectifs.

Dans notre article, nous vous présentons de façon claire et précise ce qu’est une clause de mobilité, son application auprès des salariés concernés, ainsi qu’un exemple détaillé d’une clause de mobilité.

Qu’est-ce qu’une clause de mobilité ?

Employeurs comme salariés, tous, ou presque, ont déjà entendu le terme de clause de mobilité géographique. Si l’employeur y voit une opportunité, les salariés, eux, redoutent cette clause de peur de se voir transférer du jour au lendemain à l’autre bout de la France.

Souvent source de conflit au sein de l’entreprise et de procédure auprès du tribunal des prud’hommes, nous vous révélons tout ce qu’il y a à savoir pour qu’une clause de mobilité soit inattaquable et tout à fait recevable.

La clause de mobilité, définition.

La clause de mobilité géographique, comme son nom l’indique, est une disposition inscrite dans le contrat de travail du salarié et qui concerne un éventuel changement de lieu pour l’exécution de ses missions. En l’acceptant, le salarié s’engage à répondre favorablement à toute demande de la part de son employeur de modification de son lieu de travail, du moment que cette demande est motivée et respecte les conditions d’application prévues dans ledit contrat de travail.

Le Code du travail ne donne aucune précision quant à l’application et aux conditions de mise en œuvre de la clause de mobilité géographique. Pour cela, il nous faut nous référer à la jurisprudence, mais aussi, le cas échéant, à la convention collective applicable au sein de l’entreprise qui peut instaurer des limites tant au niveau de la localisation de la clause de mobilité qu’aux catégories professionnelles qui peuvent y prétendre.

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Que doit et que peut contenir une clause de mobilité pour être légale ?

En dehors des clauses imposées par la convention collective applicable au sein de l’entreprise, voici ce que doit contenir obligatoirement une clause de mobilité pour être valide :

En dehors de ces mentions obligatoires, la clause de mobilité peut prévoir :

Quand instaurer une clause de mobilité dans un contrat de travail ?

Il y a deux possibilités pour mettre en place une clause de mobilité dans un contrat de travail :

La clause de mobilité : application.

Si vous envisagez de mettre en place une clause de mobilité dans votre entreprise ou si votre entreprise en possède déjà une, mais que vous n’êtes pas certain de sa légalité, cette seconde partie de notre article va vous aider à y voir un peu plus claire.

Ici, nous allons vous guider et vous aider dans la rédaction de la clause de mobilité, mais aussi dans son utilisation auprès des salariés, et le cas échéant, des répercussions du refus de votre salarié.

Les étapes de rédaction et de mise en œuvre d’une clause de mobilité.

En soi, rédiger une clause de mobilité n’est pas très compliqué, il suffit juste de se poser les bonnes questions et d’y répondre.

Son application, elle, peut parfois être un peu plus compliquée, car pour l’imposer à son salarié la mobilité doit être motivée. Ce n’est pas parce qu’elle est prévue au contrat de travail que vous pouvez la mettre en œuvre comme bon vous semble.

La rédaction de la clause de mobilité :
La notification de la mise en œuvre de la clause de mobilité.

Avant toute chose, lorsque vous souhaitez imposer à votre salarié une mobilité géographique professionnelle, il vous faudra vous assurer de la présence de cette clause dans le contrat de travail du salarié, mais aussi de sa signature sur le contrat. Si le contrat ne mentionne pas de clause de mobilité, vérifiez l’existence d’un avenant et si celui-ci a été signé par le salarié. Si vous n’êtes en possession d’aucun de ces documents, vous ne pourrez imposer la mobilité à votre salarié.

En revanche, si de tels documents existent voici comment mettre en œuvre la clause de mobilité pour que votre salarié ne puisse la refuser :

Peut-on modifier une clause de mobilité ? L’appliquer partiellement ?

Une fois que la clause de mobilité est acceptée par le salarié, l’employeur ne peut plus la modifier sans son accord. Ainsi, l’employeur ne peut décider seul d’étendre la zone géographique ouverte à mobilité, de même il ne peut de façon unilatérale modifier ou supprimer des contreparties à la mobilité ou la durée du délai de prévenance.

Par contre, si l’employeur recueille l’accord et la signature du salarié, il lui est tout à fait possible de modifier la clause de mobilité. Tant que celle-ci respecte les dispositions jurisprudentielles et conventionnelles.

Il n’est pas possible d’appliquer partiellement une clause de mobilité. Lorsque celle-ci est mise en œuvre, toutes les dispositions doivent l’être également. Cependant, il est possible de l’appliquer de façon temporaire.

Le salarié peut-il refuser d’appliquer sa clause de mobilité ? Que risque-t-il ?

En principe, le salarié qui a signé une clause de mobilité, que cela soit dans le cadre de son contrat de travail ou dans le cadre d’un avenant, ne peut refuser l’application de la clause de mobilité, sauf si :

Dans le cas où le refus du salarié serait justifié par l’un des éléments ci-dessus, son refus d’appliquer la clause de mobilité ne peut lui être reproché et aucune sanction ne pourra être prise à son égard.

Dans le cas contraire, le refus du salarié de se conformer à la clause de mobilité peut être considéré comme un manquement à ses obligations contractuelles et entraîner son licenciement pour cause réelle et sérieuse. Dans certains cas, cela peut être également assimilé à une faute grave.

Exemple de clause de mobilité.

Pour vous aider dans la rédaction de votre clause de mobilité, nous vous proposons de vous inspirer ou de reprendre en intégralité notre clause de mobilité ci-dessous :

«  Le salarié a pour lieu de travail habituel le : (précisez le lieu de travail du salarié : siège de l’entreprise ou la localisation de l’un des établissements). Néanmoins dans le cadre de ses fonctions et en fonction des nécessités de service (et en accord avec les dispositions de la convention collective applicable au sein de l’entreprise) le salarié consent à accepter toutes modifications temporaires ou permanentes de son lieu de travail sur les zones géographiques suivantes : (listez précisément l’ensemble des zones géographiques concernées : villes, départements, régions et/ou pays). Dans l’éventualité de la mise en œuvre de cette clause de mobilité, le salarié en sera averti par l’envoi d’un courrier recommandé avec accusé réception ou par lettre remise en main propres contre décharge au moins X (jours, semaines ou mois) avant son application effective. Dans le cadre de la mise en œuvre de ladite clause, l’entreprise prendra à sa charge (l’ensemble ou sur une base forfaitaire) les dépenses suivantes (listez les dépenses prises en charge). »

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Questions fréquentes.

Quelle est la différence entre clause de mobilité et mutation ?

L’unique différence entre la clause de mobilité et la mutation tient dans le fait que par le biais de la clause de mobilité le salarié accepte par avance le fait d’être muté sur un secteur géographique préalablement défini.

Au contraire de la mutation qui, elle, peut être refusée par le salarié. Toutefois, si la mutation est motivée par des raisons économiques ou par une suppression de poste, un salarié qui la refuse se verra, dans 99 % des cas, engagé dans une procédure de licenciement non disciplinaire.

La clause de mobilité existe-t-elle dans la fonction publique ?

En elle-même, la clause de mobilité n’existe pas au sein de la fonction publique. Toutefois, la mobilité professionnelle est possible et elle revêt différentes formes :

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