Culture RH

Comment guetter l’épuisement professionnel en entreprise ?

comment-guetter-épuisement-professionnel-en-entreprise-burn-out-singes-facteurs-risques

Longtemps occulté au sein des entreprises, l’épuisement professionnel est aujourd’hui un sujet d’actualité qui est devenu un véritable enjeu tant pour les professionnels de santé que pour les salariés et les entreprises.

Reconnu en premier lieu au sein du milieu médical, à la suite de la crise de Covid-19 ayant surchargé nos hôpitaux, l’épuisement professionnel est désormais reconnu comme un risque psychosocial pouvant toucher toutes les catégories professionnelles et ce, quel que soit leur secteur d’activité.

Ainsi, la lutte contre l’épuisement professionnel revêt une dimension nationale, et même internationale. Mais avant de chercher à le prévenir encore faut-il savoir de quoi l’on parle, mais aussi et surtout être en mesure de l’identifier.

Tout au long de notre article, nous chercherons à identifier clairement ce qu’est l’épuisement professionnel avant de définir les signes qui le traduisent pour, au final, être en mesure d’élaborer une stratégie de lutte contre l’épuisement professionnel.

L’épuisement professionnel en entreprise, qu’est-ce que c’est ?

Si on le connaît généralement mieux sous sa désignation anglophone (burn-out), l’épuisement professionnel reste relativement flou pour une grande majorité de la population. En ce sens, il s’agit plus d’un terme générique qui sert à définir un relatif mal-être, un sentiment de dépression face à son quotidien professionnel.

Il est alors difficile de faire la distinction entre dépression légère (ou non) et véritable épuisement professionnel. Cette confusion rend la prise en charge d’autant plus compliquée et parfois même inefficace. Il est donc essentiel de définir précisément ce qu’est l’épuisement professionnel, mais aussi d’identifier les facteurs de risque qui peuvent y mener.

L’épuisement professionnel, définition !

L’Organisation Mondiale de la Santé définit l’épuisement professionnel comme étant : « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail. »

Si cette définition de l’OMS est relativement juste, elle n’en reste pas moins généraliste et quelque peu superficielle ; rendant l’identification du syndrome d’épuisement professionnel compliqué.

C’est pourquoi de nombreux travaux sont venus compléter cette définition et notamment ceux de Christina Maslach qui articule l’épuisement professionnel autour de trois phénomènes distincts et qui sont :

Quelles sont les causes de l’épuisement professionnel ?

S’il est vrai que le syndrome d’épuisement professionnel touche principalement les professions nécessitant un fort engagement personnel et affectif, aucune profession ni aucun salarié ne sont à l’abri de l’éprouver à un moment ou un autre de leur carrière.

En effet, de nombreux facteurs externes peuvent venir modifier et complexifier les conditions de travail des salariés et ainsi créer des situations les exposants aux risques de l’épuisement professionnel.

Et parmi les situations entraînant un épuisement professionnel nous pouvons notamment citer :

Quels sont les signes de l’épuisement professionnel et quels en sont les risques ?

S’il est indispensable de connaître la définition de l’épuisement professionnel et d’être en mesure d’identifier les situations les plus à même d’entraîner un épuisement professionnel chez ses salariés, il n’en reste pas moins que les individus ne seront pas égaux face à ce risque.

En effet, le soutien familial, la résistance au stress, la faculté de dissocier sa vie professionnelle de sa vie privée sont autant d’éléments qui influenceront positivement ou négativement le syndrome de l’épuisement professionnel.

Ainsi, il est fréquent que dans une même situation deux personnes réagissent de façon totalement différente. De ce fait, définir l’épuisement professionnel n’est pas suffisant, il faut également être en mesure de détecter les signes qui le traduisent.

Quels sont les signes de l’épuisement professionnel ?

L’épuisement professionnel peut se traduire par différents signes qui sont liés au travail et/ou au comportement de l’individu. Si une multiplication des signes en lien avec l’épuisement professionnel est un indicateur fiable du risque de burn-out, certains salariés parviendront avec brio à masquer leur état jusqu’à atteindre la rupture.

Pour éviter toute situation qui pourrait mettre en péril la santé tant physique que psychologique des salariés, l’employeur se doit de connaître ces signes précurseurs de l’épuisement professionnel afin d’être en mesure d’agir dès l’apparition des premiers maux.

Les signes de l’épuisement professionnel en lien avec le travail et l’activité générale de l’entreprise

L’un des premiers signes témoignant d’un épuisement professionnel sera l’augmentation du taux d’absentéisme. En effet, les salariés en situation d’épuisement professionnel en ressentiront des symptômes physiques et mentaux tel que mal de dos, état dépressif, etc. qui les empêcheront de tenir leur poste de travail.

Une baisse de la productivité, des performances et de la qualité du travail sont également des indicateurs traduisant d’un potentiel état d’épuisement professionnel.

Un climat social détérioré, la multiplication de conflits entre les salariés et/ou entre salariés et encadrement peut également traduire une situation générale d’épuisement professionnel.

À lire également :

Les signes de l’épuisement professionnel en lien avec le comportement du salarié

Bien que les signes collectifs permettent d’alerter relativement rapidement d’un risque d’épuisement professionnel, il reste difficile d’identifier avec certitude le ou les salariés en souffrant.

Il est alors nécessaire de s’attarder sur les signes individuels de RPS et plus particulièrement sur ceux relevant du burn-out.

Sont révélateurs d’un état d’épuisement professionnel les comportements suivants :

Il s’agit là d’une liste qui ne se veut pas exhaustive, car dans certains cas, un salarié en situation d’épuisement professionnel fera tout son possible pour masquer son état à ses collègues et à son employeur en faisant preuve d’une surimplication dans son travail, d’un entrain démesuré pour un projet ou tout autre comportement qui pourrait paraître excessif.

Ainsi, que cela soit en bien comme en mal, tout changement soudain et démesuré de comportement doit être considéré comme une alerte d’un potentiel syndrome d’épuisement professionnel.

Quels sont les risques de l’épuisement professionnel ?

S’il n’est pas traité, l’épuisement professionnel peut avoir de lourdes conséquences sur la santé du salarié, mais également sur l’organisation de l’entreprise.

Parmi les risques en lien avec l’épuisement professionnel nous pouvons notamment citer :

En ce qui concerne l’entreprise, les principaux risques liés à l’épuisement professionnel sont :

Comment lutter contre l’épuisement professionnel ?

Les conséquences de l’épuisement professionnel peuvent être multiples, durables et parfois même irréversibles sur la santé des salariés, mais également sur la santé de l’entreprise. C’est pourquoi la lutte contre l’épuisement professionnel est une affaire de tous.

Afin de lutter, mais surtout de prévenir l’épuisement professionnel une démarche de prévention collective des RPS (Risque PsychoSociaux) doit être mise en place au sein des entreprises. Parmi les mesures qui peuvent être précises, nous avons.

La formation et l’information des salariés sur les sujets de la santé et de la sécurité

En accord avec les obligations de l’employeur en matière d’information et de formation relevant de la santé physique et mentale des salariés, l’entreprise peut entreprendre diverses actions afin de sensibiliser son personnel sur le sujet de l’épuisement professionnel.

Et notamment en les formant sur les thèmes suivants :

Appréhender le burn-out et l’épuisement professionnel de façon plus large permet aux salariés de prendre conscience que ce phénomène peut tous les toucher, qu’il ne faut pas en avoir honte et qu’il ne traduit pas un état de faiblesse. De même, en étant informés sur le sujet, ils seront plus à même d’en repérer les premiers signes ; que cela soit pour eux-mêmes ou pour leurs collègues.

Suivre l’organisation du travail

Parmi les facteurs de risque les plus fréquemment cités dans l’apparition de l’épuisement professionnel se trouve la surcharge de travail. En effet, la pression des résultats, la détermination d’objectifs imprécis ou inatteignables, la multiplication des tâches à accomplir, le recours systématique aux heures supplémentaires, etc. ont pour conséquence de démotiver et détériorer les conditions de travail des collaborateurs les conduisant petit à petit vers le burn-out.

Afin d’éviter que de telles situations ne s’inscrivent dans la durée et ne deviennent une habitude de travail, l’employeur se doit de mettre en place des actions permettant de surveiller cette charge de travail afin d’agir avant l’apparition des premiers signes de burn-out. Parmi ces actions nous comptons :

IA et RH : quel avenir pour le recrutement ?

L'accélération des technologies et le développement rapide des IA posent de nombreuses questions aux RH et chefs d'entreprise : comment impacteront-ils leurs activités ? Leurs métiers sont-ils amenés à se réinventer ? Quels changements les responsables RH doivent-ils opérer ? Faites le point dans notre prochain webinaire en partenariat avec Indeed.

Je m’inscris

Abonnez-vous à la newsletter de Culture RH et recevez, chaque semaine, les dernières actualités RH.


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.

Assurer un lien social au sein de l’entreprise

Le sentiment d’isolement, les conflits au travail, un climat social dégradé et une mauvaise qualité des relations de travail sont également des facteurs de risque de l’épuisement professionnel. Il est donc essentiel de veiller à préserver et à multiplier le lien social au sein de l’entreprise. Pour ce faire, vous pouvez :

Adopter un management positif

Les conditions de travail jouent un rôle important dans la prévention de l’épuisement professionnel et dans ce cadre, les comportements managériaux peuvent être véritablement déterminants.

En effet, un management agressif et qui aura tendance à appuyer sur les échecs plus que sur les réussites contribuera immanquablement à la détérioration des conditions de travail et favorisera l’apparition de burn-out.

Alors, qu’au contraire, un management plus ouvert, basé sur la confiance et sur la valorisation des succès contribuera à la préservation d’un climat social serein et apaisé dans lequel les collaborateurs se sentiront soutenus et plus à même de s’épanouir. Limitant ainsi grandement les risques d’épuisement professionnel.

Sans supprimer totalement les risques de burn-out, un tel type de management va non seulement en limiter les risques, mais également contribuer à un sentiment de confiance et de sécurité qui favorisera la parole en cas d’apparition des premiers d’épuisement professionnel.

De façon plus générale, agir sur l’amélioration de la qualité de vie au travail est également un excellent moyen de lutte contre l’épuisement professionnel et notamment en :

Quitter la version mobile