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Bilan Droit Social 2023 : la revue jurisprudentielle annuelle !

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L’année 2023 a été marquée par des changements d’ampleur en droit social, parmi lesquels la loi de réforme des retraites bien sûr, mais aussi le renforcement des droits des salariés et une meilleure prise en considération des évènements familiaux qui les touchent. Ces changements concernent également un ensemble de dispositions autour de l’emploi et de la santé des salariés. 

Voici un bilan des principaux changements en droit social que nous devons retenir de l’année 2023.

Loi retraite

Promulguée le 14 avril 2023, la loi de réforme des retraites est entrée en vigueur le 1er septembre 2023. Ses dispositions sont les suivantes :

Relèvement progressif de l’âge légal de départ à la retraite

Mesures en faveur des carrières longues ou difficiles

Meilleure prise en compte de l’usure professionnelle

Revalorisation de la retraite minimale

Le montant de la retraite minimale augmente de 100€ par mois et passe à 1200€ brut mensuels, soit 85% du SMIC net, pour une carrière complète cotisée à taux plein au Smic. 

Fin de certains régimes spéciaux 

RATP, Banque de France, Industries électriques et gazières, clercs et employés notaires : les personnes nouvellement embauchées dans ces secteurs depuis le 1er septembre 2023 ne bénéficient plus du régime spécial. Elles sont désormais affiliées au régime général pour leur retraite de base et au régime complémentaire Agirc-Arrco.

Mesures en faveur des salariés parents et des aidants familiaux

Mesures en faveur des seniors

A lire également :

Nouveaux droits liés à la vie familiale des salariés 

Fausse couche précoce

Depuis la loi du 7 juillet 2023 :

Renforcement des droits des salariés parents d’un enfant gravement malade, handicapé ou décédé depuis la loi du 21 juillet 2023 :

Allongement de la durée de certains congés pour évènements familiaux :  

Protection pendant le congé de présence parentale

Accord ou charte sur le Télétravail: nouveau contenu obligatoire en faveur des salariés aidants d’un enfant, d’un parent ou d’un proche

Une nouvelle clause obligatoire sur les modalités d’accès au télétravail pour les salariés aidants d’un enfant, d’un parent ou d’un proche doit être incluse dans les accords et chartes sur le télétravail.

Assurance maladie maternité : réduction de la durée d’affiliation pour bénéficier des indemnités journalières

Depuis le 20 août 2023, la durée d’affiliation à la Sécurité sociale requise pour bénéficier des indemnités journalières liées à un congé de maternité, de paternité et d’accueil de l’enfant ainsi que d’un congé d’adoption dont la date de début est postérieure au 20 août 2023 est réduite à 6 mois. 

Congé de paternité et d’accueil de l’enfant 

Depuis le 9 septembre 2023, il est désormais assimilé expressément à une période de présence et de travail effectif pour la détermination des droits liés à l’ ancienneté.

Congé parental d’éducation

Depuis le 9 septembre 2023, Il n’est plus nécessaire de justifier d’une ancienneté minimale d’un an à la date de naissance ou d’adoption de l’enfant pour en bénéficier.

La durée du congé parental d’éducation à temps partiel doit être assimilée à une période de travail effectif pour la détermination des droits liés à l’ ancienneté.

Le salarié conserve le bénéfice de tous les avantages acquis avant le congé de paternité et d’accueil de l’enfant, le congé parental et le congé de présence parental. 

Congé d’adoption

Depuis le 15 septembre 2023, le congé d’adoption peut débuter au plus tôt sept jours avant l’arrivée de l’enfant au foyer et se terminer au plus tard dans les huit mois suivant cette date. 

Ce congé peut être fractionné en deux périodes d’une durée minimale de 25 jours chacune.

Les parents peuvent se répartir entre eux la durée du congé d’adoption. Chaque parent peut également fractionner son congé en deux périodes, d’une durée minimale de 25 jours chacune.

Le congé de 3 jours accordé à l’occasion de l’arrivée de l’enfant adopté commence à courir, au choix du salarié :

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Durcissement des  règles d’assurance chômage

Depuis le 1er février 2023, de nouvelles règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi et une modulation de la durée d’indemnisation en fonction de la situation du marché du travail sont entrées en vigueur.

La durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi est réduite de 25%, tout en restant toujours supérieure à 6 mois.

À l’expiration de son droit, le demandeur d’emploi pourra bénéficier d’un complément de fin de droit prolongeant sa durée d’indemnisation en cas de dégradation de l’état du marché du travail, c’est-à-dire si le taux de chômage dépasse 9% ou en cas de dégradation très rapide de la situation du marché du travail.

Exemple : un demandeur d’emploi, qui bénéficie aujourd’hui d’une durée d’indemnisation de 24 mois, verra sa durée d’indemnisation passer à 18 mois si la fin de son contrat est postérieure au 1er février 2023.

Si, à la fin de ces 18 mois d’indemnisation, il n’a pas retrouvé d’emploi et si le taux de chômage dépasse 9% à ce moment-là, il recevra un complément d’indemnisation de 6 mois. 

En revanche, un demandeur d’emploi, qui bénéficie aujourd’hui d’une durée d’indemnisation de 6 mois, gardera sa durée inchangée quel que soit le taux de chômage.

Ces règles d’assurance chômage ne concernent pas les DOM-TOM, les intermittents du spectacle, les marins-pêcheurs et les expatriés.

Abandon de poste valant démission

Depuis le 19 avril 2023, l’employeur peut faire valoir la présomption de démission du salarié prévue par le décret n°2023-275 du 17 avril 2023 et de son l’article L. 1137-1-1 aux termes duquel le salarié qui a abandonné volontairement son poste de travail et qui ne reprend pas le travail après avoir été mis en demeure de justifier son absence et de reprendre son poste est présumé avoir démissionné. 

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L’employeur doit mettre en demeure le salarié, qui a abandonné son poste, de justifier son absence et de le reprendre dans un délai minimum de 15 jours (week-end et jours fériés compris) à compter de la date de présentation de la mise en demeure. 

Cette mise en demeure peut se faire par lettre recommandée ou être remise en main propre contre décharge.

Si le salarié ne justifie pas son absence dans ce délai, il est présumé démissionnaire.

Il s’agit d’une présomption simple. Le salarié peut donc la renverser en saisissant directement le bureau de jugement du conseil des prud’hommes qui devra se prononcer dans un délai d’un mois sur la nature de la rupture et ses conséquences. Si le salarié ne parvient pas à renverser la présomption, il ne pourra pas percevoir d’ allocations chômage.

La date d’expiration du délai fixé par l’employeur pour que le salarié justifie son absence constitue la date de début du préavis de démission.

À l’inverse, si le salarié répond en reprenant son travail ou en justifiant de son absence, la présomption de démission ne s’applique pas.

La présomption de démission ne s’applique pas non plus si l’abandon de poste par le salarié est lié à un comportement fautif de l’employeur ou justifié par un motif légitime tel que : 

La présomption de démission en cas d’abandon de poste par le salarié n’implique pas la demande d’un écrit au salarié pour formaliser sa démission.

Le dossier médical en santé au travail (DMST)

Depuis le 31 mars 2023, un DMST doit obligatoirement être constitué, sous format numérique sécurisé, pour chaque travailleur bénéficiant d’un suivi individuel de son état de santé par un service de prévention et de santé au travail (SPST).

Le décret du 15/11/2022 relatif au dossier médical liste les éléments devant figurer dans le DMST ainsi que les nouvelles règles de conservation applicables à tous les DMST depuis le 31 mars 2023.

Obligation d’information de l’inspection du travail en cas d’accident du travail mortel

Depuis le 9 juin 2023, l’employeur est tenu d’informer l’Inspection du travail de la survenance d’un accident du travail mortel. Cette information doit être faite immédiatement, et au plus tard, dans les douze heures qui suivent le décès du travailleur, sauf s’il établit qu’il n’a pu avoir connaissance du décès que postérieurement à l’expiration de ce délai. 

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Dans ce cas, le délai de 12 heures court à compter du moment où l’employeur a connaissance du décès du travailleur.

L’information doit être adressée par tout moyen permettant de conférer date certaine à cet envoi et comporter :

L’employeur qui aurait connaissance d’un accident du travail ayant entraîné le décès d’un travailleur et qui n’en informerait pas l’inspection du travail, selon les modalités ci-dessus, encourt l’amende prévue pour les contraventions de 5e classe, soit 1.500 euros maximum.

Signature d’un Accord transnational sur le télétravail

Le 30 juin 2023, a été signé  un accord-cadre multilatéral permettant le maintien à la législation sociale de l’État d’emploi des travailleurs frontaliers qui télétravaillent moins de 50% de leur temps de travail dans leur État de résidence. 

Cet accord s’applique à tous les salariés frontaliers dont la résidence est située en France et dont l’employeur ou l’entreprise a son siège social ou d’exploitation situé sur le territoire d’un autre État signataire.

Le montant net social

Depuis le 1er juillet 2023, le bulletin de paie doit faire apparaître une nouvelle information, le montant net social, qui correspond au revenu net après déduction de l’ensemble des prélèvements sociaux obligatoires.

À compter du 1er janvier 2024, le « montant net social » de chaque salarié devra être déclaré via la déclaration sociale nominative (DSN). Cette déclaration donnera lieu à un contrôle de cohérence par l’Urssaf.

Obligation de dépôt du Document Unique dématérialisé et de ses mises à jour

Depuis le 1er juillet 2023, les entreprises de150 salariés et plus doivent déposer une version dématérialisée de leur Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels sur un portail numérique national.

Création d’un régime social unique pour les indemnités de rupture conventionnelle et de mise à la retraite

Depuis le 1er septembre 2023, une contribution patronale unique de 30% remplace désormais la contribution patronale spécifique de 50% applicables aux indemnités de mise à la retraite et le forfait social de 20% applicables sur les indemnités de rupture conventionnelle.

A lire également :

Périodes d’essai : fin des dérogations aux durées maximales légales

Depuis le 9 septembre 2023, il n’est plus possible, d’allonger, pour les CDI, la durée des périodes d’essai au-delà des durées maximales indiquées par la loi à savoir :

Reconnaissance de certains cancers comme des maladies professionnelles liées à l’amiante

Depuis le décret n°2023-946 du 14 octobre 2023, les salariés du régime général de la Sécurité sociale peuvent faire reconnaître leurs cancers du larynx ou de l’ovaire comme des maladies professionnelles provoquées par l’inhalation de poussières d’amiante. 

Les conditions à remplir pour bénéficier de cette reconnaissance et de la prise en charge de ces maladies au titre de maladie professionnelle :

La reconnaissance d’une pathologie en tant que maladie professionnelle permet au salarié de bénéficier d’une prise en charge de ses soins par l’Assurance maladie sans avance de frais ainsi que d’indemnités journalières majorées en cas d’arrêt de travail.

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