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OPCO: découvrez ce qui change par rapport aux OPCA

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Avec la Loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018, les anciens OPCA voient leur organisation, leurs missions et même leur nom transformés. En effet, on parle désormais d’OPCO.

Mais qu’est-ce qu’un OPCO ? Quelle est sa mission ? Quels changements apportent-ils par rapport aux OPCA ? Comment déterminer votre OPCO ? Qui sont les nouveaux OPCO ?

Faisons le point !

Rappel: qu’est ce que c’était qu’un OPCA ?

Un OPCA était un organisme paritaire collecteur agréé.

Historiquement, il s’agissait d’une structure associative dont le rôle était avant tout financier :

Il était chargé, jusqu’au 31 décembre 2018, de collecter, mutualiser et redistribuer les obligations financières – ou « contributions» – versées chaque année par les entreprises au titre de la formation professionnelle.

L’argent collecté servait à financier le plan de formation des entreprises adhérentes – essentiellement celles d’un effectif inférieur à 300 salariés -, le CPF des salariés de ces entreprises (compte personnel de formation), les contrats et les périodes de professionnalisation à savoir des dispositifs d’alternance.

L’OPCA était donc un interlocuteur central des entreprises en matière de financement de la formation et de la professionnalisation.

OPCA existant jusqu’à la Loi « Avenir professionnel »

Les OPCA auparavant plus nombreux avaient déjà dû se regrouper pour atteindre chacun une taille critique en terme de collecte de contributions formation des entreprises.

Parmi les 20 OPCA existant jusqu’au 31 décembre 2018 :

Gouvernance et priorités

En tant qu’organisme paritaire, la gouvernance d’un OPCA était assurée par des représentants employeurs et des représentants syndicaux des entreprises adhérentes, rassemblés au sein d’un Conseil d’Administration dont la présidence était assurée de façon alternée par les deux parties.

Le Conseil d’Administration décidait annuellement des tarifs de financement des dispositifs de formation, en fonction des politiques fixées. Par exemple, si une priorité était le recrutement d’alternants, le tarif de prise en charge des formations des contrats en apprentissage était fixé à un niveau attractif.

De l’OPCA à l’OPCO : quels sont les impacts de la loi « Avenir professionnel » ?

La loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel annoncée comme un « Big Bang » de la formation par Murielle Pénicaud, Ministre du Travail qui a mené la réforme, impacte particulièrement les OPCA jusqu’à les transformer en OPCO.

Qu’est ce qu’un OPCO ?

Un OPCO est un Opérateur de compétences. Il a donc pour objectif d’accompagner les branches professionnelles et les entreprises dans leurs politiques de compétences.

Une citation de Muriel Pénicaud permet de mieux comprendre l’enjeu :

« L’audace, c’est transformer le réel pour se donner les moyens de saisir toutes les potentialités des mutations à venir. Alors que 50 % des emplois seront profondément transformés dans les dix ans à venir, cela passe plus que jamais par un accès plus simple, plus rapide et plus juste à l’atout majeur du XXIe siècle: les compétences. »

Qu’est ce qui change ?

1. Le nombre des OPCO

Le nombre des OPCO est à nouveau sensiblement revu à la baisse puisque des 20 OPCA  existant en 2018, seuls 11 subsisteront après la complète mise en œuvre de la réforme.

La loi a en effet prévu, suite aux préconisations du rapport Marx-Bagorski remis au Ministère du travail à l’été 2018, le regroupement des branches professionnelles autour de larges OPCO.

L’objectif était de rassembler au sein de chaque OPCO des branches et leurs entreprises ayant des enjeux communs de métiers, compétences, mobilité, formation et de besoins de services aux entreprises de la part de leur OPCO.

Ainsi les agréments des 20 OPCA ont expiré le 31 décembre 2018. Et des négociations se sont ouvertes au sein des branches professionnelles pour dessiner le nouveau maillage d’OPCO, fait de rapprochements, de fusions entre OPCA en totalité ou « par appartements ».

11 larges OPCO couvrant les 329 branches professionnelles ont vu le jour et ont reçu un agrément du Ministère. 

2. Le rôle et les missions des OPCO :

Le rôle des OPCO, dans la prolongation de la précédente réforme de la formation en 2014, est sensiblement modifié.

Les principales missions confiées aux OPCO et pour lesquelles ils peuvent être sollicités sont :

A titre transitoire jusqu’au 31 décembre 2019 :

Ceci recouvre notamment la prise en charge :

Un rôle réduit de collecteur

Le rôle des OPCO en matière de collecte des fonds de la formation évolue aussi.

Les OPCO pourront ainsi obtenir les financements utiles pour assurer leurs nouvelles missions auprès de leurs adhérents.

4 – Gouvernance et priorités :

Les OPCO demeurent des organismes paritaires : leur conseil d’administration est composé d’un nombre égal de représentants des employeurs et des salariés et tient compte de la diversité des branches professionnelles adhérentes.

Une nouveauté : un commissaire du gouvernement assiste aux séances du conseil d’administration avec voix consultative, signe d’une volonté gouvernementale de s’impliquer davantage dans l’utilisation des fonds de la formation.

Comment déterminer son OPCO ? Quel OPCO choisir ?

Là où, dans une certaine mesure, les entreprises disposaient de la possibilité de choisir l’OPCA auquel elles souhaitaient adhérer, la réforme a contraint ce choix.

En effet, les entreprises de certaines branches étaient contraintes par la convention collective, à adhérer à un OPCA de branche, d’autres par contre disposaient d’une totale liberté dans le choix de leur OPCA. Elles pouvaient par exemple adhérer à un OPCA en lien avec leur activité ou opter plutôt pour un des OPCA interprofessionnels qu’étaient OPCALIA ou AGEFOS-PME (ce dernier, malgré son nom, gérait aussi la collecte de très gros employeurs).

Cette situation créait de fait une concurrence entre les OPCA qui cherchaient, en particulier en proposant une offre de services intéressante à attirer la collecte des entreprises.

La nouvelle situation est bien différente.

En effet, les entreprises sont de fait rattachées à un OPCO en fonction de leur activité principale. C’est leur code IDCC qui leur permet d’identifier de quel OPCO elles dépendent. Ce code se compose de 4 chiffres et est compris entre 0001 et 9999. Il a été attribué par le Ministère lors de la création de chaque convention collective. Il est généralement inscrit sur les bulletins de paye.

Cas particuliers :

Qui sont les nouveaux OPCO ? 

On peut citer par exemple :

Où trouver le périmètre des nouveaux OPCO ?

Chaque entreprise a normalement été contactée par son nouvel OPCO

Si néanmoins des interrogations subsistent sur l’OPCO de rattachement, voici deux outils utiles :

La table de correspondance est jointe à cet article. Elle est aussi accessible ici :

Il propose aussi l’infographie suivante qui présente le transfert des anciens OPCA vers les 11 nouveaux OPCO :

En conclusion, la construction complexe des nouveaux OPCO, auquel s’ajoute le changement des rôles missions qui leur sont confiées, laisse imaginer l’ampleur des réorganisations et virages culturels et professionnels en cours au sein des opérateurs.

Même si le contour de chaque OPCO est maintenant défini, un certain temps va sans doute s’écouler pour qu’ils absorbent l’ensemble des transformations auxquels ils sont confrontés en un temps réduit et qu’ils soient totalement en ordre de marche pour assurer leurs nouvelles missions auprès de leurs adhérents.

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