Insubordination en Entreprise : dĂ©finition, licenciement, procĂ©dure…

Dernière mise à jour le :

Publié le :

Un contrat de travail repose sur 3 critères : la prestation de travail, la rémunération et le lien de subordination. Le lien de subordination est une notion essentielle du contrat de travail.

Auteur / Autrice

insubordination-en-entreprise-definition-regles-procedure-faute
Sommaire de l'article

Elle place le salariĂ© comme subordonnĂ© face Ă  l’employeur. Du fait de ce lien, le salariĂ© est dans l’obligation de respecter les directives et le cadre mis en place par l’employeur, dans les limites lĂ©gales.

Mais qu’en est-il lorsqu’un salariĂ© dĂ©roge Ă  ses obligations et aux directives fixĂ©es par l’employeur ? Comment l’employeur peut-il rĂ©agir ? Quels sont les cas qui peuvent entraĂ®ner un licenciement ? Faute simple, faute grave ou faute lourde ?

Nous vous proposons dans cet article de comprendre la notion d’insubordination et les consĂ©quences possibles lorsqu’un salariĂ© refuse d’effectuer des tâches demandĂ©es par l’employeur.

Qu’est ce que l’insubordination ? DĂ©finition !

La relation contractuelle qui unit un salariĂ© Ă  un employeur est un lien de subordination. Les salariĂ©s, en signant un contrat de travail, doivent respecter les obligations inscrites dans ce dernier et accomplir les missions qui leurs sont confiĂ©es. On dit alors que l’employeur dĂ©tient un pouvoir de direction.

La Cour de cassation propose la dĂ©finition suivante : ” Le lien de subordination est caractĂ©risĂ© par l’exĂ©cution d’un travail sous l’autoritĂ© de l’employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d’en contrĂ´ler l’exĂ©cution et de sanctionner les manquements de son subordonnĂ©.”

Qu’est ce que le pouvoir de direction d’un employeur?

Le pouvoir de direction permet à l’employeur de fixer un cadre au sein de l’entreprise, couvrant des aspects comme la sécurité, l’hygiène et la discipline. Ces règles sont consignées dans des documents obligatoires, notamment le règlement intérieur.

Le contrat de travail établit un équilibre dans la relation entre l’employeur et le salarié, et ce pouvoir doit être exercé dans l’intérêt de l’entreprise.

Cependant, un employeur peut ĂŞtre confrontĂ© Ă  un salariĂ© refusant d’exĂ©cuter une tâche ou une mission prĂ©vue dans son contrat. On dit que le salariĂ© commet alors un acte d’insubordination.ment est qualifiĂ© d’insubordination.

Selon les raisons invoquées, ce refus peut être considéré comme une faute et entraîner une sanction disciplinaire, pouvant aller jusqu’au licenciement.

Les différents motifs de licenciement pour insubordination

insubordination-entreprise-faute-grave-ou-faute-lourde

Il est important de rappeler qu’un licenciement est nĂ©cessairement justifiĂ© par une cause rĂ©elle et sĂ©rieuse. L’employeur se doit de pouvoir justifier et rendre vĂ©rifiables les faits.

Actes d’insubordination entraĂ®nants un licenciement pour faute simple

  • Un salariĂ© qui refuse d’accomplir un travail exceptionnel en-dehors de ses horaires de travail alors qu’il en a Ă©tĂ© informĂ© en avance et que cette mission entre dans le cadre de ses obligations professionnelles.
  • Un salariĂ© qui refuse d’accomplir un travail inhabituel de courte durĂ©e
  • Un salariĂ© qui refuse d’accomplir une mission et qu’aucun excès de pouvoir de l’employeur n’est reconnu.

Actes d’insubordination entraĂ®nants un licenciement pour faute grave

  • Si un salariĂ© refuse de se conformer Ă  une clause de mobilitĂ©, pourtant acceptĂ©e en amont, si l’employeur la met en oeuvre sans ĂŞtre dans l’excès.
  • Si un salariĂ© refuse d’accomplir une mission qui lui incombe de manière rĂ©pĂ©titive.
  • Si un salariĂ© n’accepte pas, face Ă  une rĂ©organisation de l’entreprise, de se soumettre Ă  la nouvelle hiĂ©rarchie.
  • Si un salariĂ© adopte un comportement agressif et rĂ©pĂ©titif face Ă  son employeur par rapport Ă  la quantitĂ© des tâches attribuĂ©es.
  • Si un salariĂ© adopte un comportement dĂ©sinvolte et refuse toute autoritĂ© face Ă  la hiĂ©rarchie.

Rappel : En cas de procĂ©dure pour un licenciement pour faute grave, l’employeur doit mettre en place une mise Ă  pied conservatoire.

Quels sont les motifs légitimes de refus ?

Il existe des situations oĂą le salariĂ© peut lĂ©gitimement refuser une demande de l’employeur sans qu’aucune faute ne lui soit reprochĂ©e dans les circonstances suivantes :

  • Si les tâches sont prohibĂ©es par la loi ou la convention collective.
  • Si les actions Ă  accomplir peuvent mettre en danger la sĂ©curitĂ© d’autrui.
  • Si le refus est liĂ© Ă  des raisons de santĂ© dans la mesure oĂą le mĂ©decin du travail apporte un justificatif.
  • Si l’accomplissement d’une mission ne relève pas des attributions du salariĂ© et peut reprĂ©senter un danger. Dans ce cas, le salariĂ© est en droit d’exercer son droit de retrait.
  • Si la mission attendue nĂ©cessite d’utiliser du matĂ©riel dĂ©fectueux.

Quelles sont les sanctions appliquĂ©es face Ă  un acte d’insubordination?

Il existe diffĂ©rents types de sanctions auxquels l’employeur peut avoir recours face Ă  un acte d’insubordination d’un salariĂ©.

L’employeur peut prononcer comme sanction :

La suite après la publicité

L’avertissement est la mesure la moins sĂ©vère dans l’Ă©chelle des sanctions. Il a pour objectif d’ĂŞtre prĂ©ventif.

L’avertissement pour insubordination

Avant d’engager une procédure de licenciement, l’employeur peut choisir d’adresser une lettre d’avertissement pour insubordination. Cette démarche est généralement privilégiée lorsque les faits reprochés sont ponctuels, de faible gravité et sans réel impact sur l’entreprise.

Votre tableau de bord RH en 3 clics

Suivre ses indicateurs RH peut rapidement devenir chronophage. Notre partenaire Fastoche vous permet d’importer votre DSN et de générer vos tableaux de bord RH en quelques clics. Une solution 100% sécurisée, conforme au RGPD et gratuite.

Je crée mon tableau de bord

L’objectif de cette lettre est de signaler au salarié que son comportement ne correspond pas aux attentes de la hiérarchie. Bien qu’un avertissement puisse être formulé oralement, il est recommandé d’opter pour un écrit afin de formaliser la démarche.

L’employeur peut transmettre cette lettre de plusieurs manières : par courrier recommandé avec accusé de réception, en main propre ou par e-mail. Si le salarié persiste dans son comportement, une sanction plus lourde pourra être envisagée, en s’appuyant sur l’échelle disciplinaire définie au sein de l’entreprise.

Toutefois, ces sanctions ne peuvent être appliquées que si elles sont prévues dans le règlement intérieur. En l’absence de dispositions spécifiques, l’employeur devra envisager directement un licenciement.

Procédure de licenciement pour insubordination

procedure-licenciement-acte-insubordination-entreprise-faute

Un acte d’insubordination peut entraĂ®ner un licenciement disciplinaire en fonction de l’ampleur et du degrĂ© des faits reprochĂ©s au salariĂ©.

Une procĂ©dure de licenciement disciplinaire ne peut ĂŞtre entamĂ©e que si les faits en cause datent de moins de 2 mois Ă  partir du jour oĂą l’employeur en a pris connaissance.

Qu’elle est la procĂ©dure de licenciement?

Une procédure de licenciement est composée de 3 étapes :

Pour en savoir plus, n’hĂ©sitez pas Ă  consulter l’article sur “le licenciement pour motif personnel”.

Attention, un acte d’insubordination peut s’avĂ©rer complexe Ă  prouver pour un employeur. En effet, le refus est verbal et ne laisse pas de trace Ă©crite pour dĂ©montrer la prĂ©sence d’une faute.

Ainsi, il est important que l’employeur soit en mesure de dĂ©montrer l’existence d’une cause rĂ©elle par le biais de faits prĂ©cis et vĂ©rifiables pour que la procĂ©dure de licenciement puisse ĂŞtre valide.


Pour conclure

On observe une évolution dans la manière dont les missions sont accomplies par les salariés. Ces derniers bénéficient d’une plus grande autonomie dans l’organisation et l’exécution de leurs tâches.

Cette transformation impacte les pratiques managériales, notamment en ce qui concerne l’exercice du pouvoir de direction. L’employeur doit donc adapter sa gestion du lien de subordination pour suivre ces évolutions et prévenir d’éventuels actes d’insubordination.