
Les travailleurs les plus menacés : tâches répétitives et automatisables en première ligne
Une étude exclusive de Wüest Partner France met en lumière les effets de l’IA générative sur plus de 40 catégories de métiers, identifiant les travailleurs qui bénéficieront de l’IA, ceux qui risquent d’être remplacés et ceux dont les tâches resteront largement inchangées.
Alors que la France affiche un gain d’efficience moyen de 21 à 34 % grâce à l’IA, certains secteurs sont plus vulnérables que d’autres. Pour les RH, ces tendances sont essentielles à anticiper afin d’adapter les stratégies de recrutement et de formation.
L’étude de Wüest Partner met en évidence un risque élevé de remplacement pour les travailleurs dont les missions sont hautement automatisables. Les employés administratifs et assistants de bureau sont les premiers concernés.
Leurs tâches (saisie de données, gestion documentaire, planification) peuvent être effectuées plus rapidement et à moindre coût par l’IA générative, menaçant ainsi la pérennité de ces postes.
Dans le secteur des services comptables et de l’approvisionnement, les gains d’efficience liés à l’IA sont estimés entre 40 et 60 %. La vérification des factures, la gestion des stocks et la production de rapports peuvent être automatisées, réduisant ainsi le besoin de main-d’œuvre.
Même les professionnels de l’informatique, qui bénéficient souvent de l’IA, voient une partie de leurs missions être automatisée. Des outils comme Copilot ou ChatGPT facilitent la programmation et l’analyse de données, diminuant le volume de tâches nécessaires et entraînant une baisse des missions en freelance.
Une vulnérabilité importante des femmes
Les femmes sont particulièrement exposées à ces évolutions, car elles occupent une majorité des emplois administratifs. Selon l’étude, les femmes de 40 à 54 ans sont la catégorie la plus à risque.
Paradoxalement, elles ont également un potentiel de gain d’efficience plus élevé grâce à l’IA, mais leur taux d’adoption des outils d’IA reste inférieur à celui des hommes, ce qui pourrait aggraver leur vulnérabilité sur le marché du travail.
A lire également :
Kit Onboarding : Les clés pour réussir l'intégration de vos collaborateurs
Saviez-vous qu'une mauvaise intégration peut coûter jusqu'à 30% du salaire annuel d'un employé ? Offrez à vos nouveaux collaborateurs une expérience d'onboarding personnalisée et boostez leur engagement grâce à notre kit, pour garantir une intégration dans les meilleures conditions. Ce kit est proposé par notre partenaire Factorial.
Je le télécharge- Paie et IA : comment exploiter l’intelligence artificielle au service de la paie ?
- Comment rédiger des offres d’emploi attractives avec l’IA ?
- Quels sont les meilleurs outils de reporting RH ?
Les travailleurs les plus augmentés : une IA qui optimise sans remplacer
À l’opposé, certaines professions voient l’IA comme un levier d’amélioration sans substitution totale. Les professions intellectuelles et scientifiques, qui représentent une part importante du marché de l’emploi en France, bénéficieront d’une assistance importante sans voir leur rôle disparaître.
Les avocats, juristes, sociologues et psychologues utilisent déjà l’IA pour la recherche documentaire, l’analyse de données et la génération de synthèses. Cependant, leur expertise reste nécessaire pour interpréter les résultats et prendre des décisions. Ces métiers combinent un fort potentiel d’optimisation et une valeur ajoutée humaine indispensable.
Dans l’enseignement, l’IA facilite la préparation des cours et l’adaptation pédagogique, mais ne remplace pas l’interaction humaine, essentielle dans la transmission du savoir. Les métiers de la science et de la recherche, quant à eux, profitent de l’IA pour accélérer l’analyse et la structuration des données, tout en conservant la créativité et la réflexion humaine.
Les métiers peu impactés : la valeur de l’intervention humaine
Enfin, certains secteurs restent largement préservés des effets de l’IA. Les ouvriers du bâtiment, artisans et travailleurs du secteur agricole sont moins concernés, car leur travail implique des compétences physiques et une adaptation aux conditions réelles qu’aucune IA ne peut encore pleinement reproduire.
Si ces travailleurs peuvent bénéficier d’outils d’IA pour optimiser la planification ou l’analyse des chantiers, leur activité principale reste hors de portée des technologies actuelles. Ces professions devraient donc connaître peu de bouleversements, même à long terme.
L’IA : un défi stratégique pour les RH
Face à ces évolutions, les services RH doivent anticiper les mutations du marché du travail. Trois axes majeurs se dessinent :
- Investir dans la formation : les métiers menacés par l’IA nécessitent une montée en compétences vers des tâches plus complexes et stratégiques.
- Accompagner la transition : les entreprises doivent soutenir les salariés affectés par l’automatisation en proposant des plans de reconversion.
- Repenser les recrutements : miser sur des profils capables d’intégrer et d’exploiter les nouvelles technologies, tout en valorisant les compétences non automatisables.
L’IA générative représente un tournant décisif pour le monde du travail. Si elle menace certains emplois, elle en renforce d’autres et en fait émerger de nouveaux. Pour les RH, l’enjeu est d’adapter dès aujourd’hui les stratégies de gestion des talents afin de transformer cette révolution technologique en opportunité.
A lire également :
- Gestion des talents : do et don’t
- Personnalisation du recrutement : le rôle clé de l’IA
- Investir dans le capital humain : un retour sur investissement garanti