Investir dans le Développement des Soft Skills : Pourquoi, Comment ?

Investir dans le Développement des Soft Skills : Pourquoi, Comment ?
Zoé delisle

Propulsées sur le devant de la scène lors de la crise sanitaire, les soft skills sont désormais des compétences avec lesquelles les entreprises veulent compter. Résilience, adaptabilité, esprit d’entreprendre, sont autant de qualité recherchée par les entreprises. Découvrez pourquoi et comment les développer au sein de votre organisation.

Agir dans un monde complexe, mouvant et challengeant : voici le défi auquel doit faire face tout individu. Les compétences techniques, le savoir ou le savoir-faire sont nécessaires pour cela.

Cependant, ce n’est plus suffisant pour s’assurer de la performance des salariés et des entreprises à court, moyen et long terme. Pour beaucoup de recruteurs et de sociétés, les compétences comportementales ou relationnelles, c’est-à-dire les soft skills, sont les nouveaux leviers pour affronter les enjeux modernes.

Aussi, de quoi parle-t-on ? Pourquoi et comment investir dans le développement des soft skills ?

Qu’est-ce que sont les Soft Skills ?

« Hard skills » « soft skills », « mad skills »… Ces notions apparaissent dans le langage courant des experts des Ressources Humaines. Pour comprendre chacune de ces trois expressions, voici de brèves définitions.

Hard skills :

Ce sont les compétences techniques acquises lors de cursus scolaires, universitaires ou de formations. Elles sont facilement identifiables et mesurables, car il s’agit de connaissances précises : la comptabilité, le droit, l’ingénierie…

Soft skills :

Ce sont les aptitudes comportementales, sociales ou relationnelles liées à la personnalité et/ou développées grâce aux loisirs, aux passions, aux voyages… Par exemple, être capitaine d’une équipe de football renforce les compétences de leadership, de communication, d’esprit d’équipe… Le dessin consolide les capacités d’analyse, de concentration ou encore l’imaginaire…

Mad skills :

Tout comme les soft skills, leur fondement s’inscrit dans la pratique sportive ou créative d’une activité ou d’une expérience non professionnelle. Cependant, elles diffèrent par leur rareté, leur non-conformisme ou leurs normes hors du commun. Par exemple, la danse valorise la rigueur, le respect de l’autre, la persévérance… En revanche, être danseuse classique amateur au sein d’une compagnie depuis dix ans relève d’une habileté remarquable associant des compétences techniques et comportementales précieuses pour pouvoir se produire avec talent sur scène.

Pourquoi investir dans le développement des Soft Skills ?

De multiples raisons poussent aujourd’hui les entreprises à s’intéresser plus précisément aux soft skills.

S’adapter aux multiples évolutions.

La pandémie à laquelle nous sommes confrontés depuis près de 18 mois nous le prouve. Nous devons aujourd’hui nous réinventer et accepter des méthodes de travail qui nous semblaient impossibles hier. Le déploiement du télétravail à une vitesse impressionnante afin de rester compétitif et rentable pendant cette période n’en est qu’un exemple.

Or, dans ce contexte, ce ne sont pas nos compétences techniques qui ont permis aux salariés de poursuivre leurs tâches. Ce sont les capacités d’adaptabilité, d’intelligence relationnelle ou encore de résolution de problèmes complexes qui ont favorisé le pilotage des équipes et la gestion de la performance attendue.

Plus largement, depuis près de trente ans, des transformations environnementales, organisationnelles ou technologiques interviennent de plus en plus rapidement. Chacune d’elles requiert de modifier les façons de travailler, d’organiser, de concevoir, de communiquer…

À chaque fois, cela nécessite notamment une agilité, une pensée novatrice et une intelligence émotionnelle afin de lever les résistances aux changements. Aussi, ces problématiques complexes et transverses exigent le développement de nouveaux potentiels au sein des entreprises pour éviter d’être dépassées.

Développer l’employabilité et la performance.

La digitalisation et la croissance de l’automatisation modifient les processus core business et organisationnels et les stratégies des sociétés. Cela impose également des modalités de travail novatrices et l’émergence de nouveaux profils. Selon nombre d’études et d’experts, 50 % des salariés devront se requalifier, voire se reconvertir d’ici 5 à 10 ans. De même, près de 75 % des emplois de demain n’existent pas aujourd’hui. 

Par ailleurs, si l’on considère la durée de vie d’une compétence technique, celle-ci est actuellement d’environ deux ans – elle était de plus de vingt ans, il y a une quinzaine d’années -, nous pouvons ainsi supposer que d’ici quelques années, elle ne sera plus que de quelques mois.

Par voie de conséquence, les hard skills ne seront plus comme par le passé la pierre angulaire des recrutements et de l’évolution au sein des entreprises. En revanche, en misant sur les stratégies d’apprentissage de leurs collaborateurs, leur esprit analytique, leur leadership ou encore leur intelligence relationnelle, les sociétés investissent dans l’avenir afin de rester compétitives et performantes. Pour les salariés, développer leur soft skills leur permet de renforcer leur employabilité quel que soit le contexte.

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Concurrencer l’intelligence artificielle.

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Nos organisations ont considérablement évolué cette dernière décennie. Les machines et les robots remplacent de plus en plus les hommes. Initialement, ces appareils effectuaient des tâches simples sans grande valeur ajoutée. Or, le développement rapide de l’intelligence artificielle laisse à penser que les êtres humains vont être supplantés par l’IA dans leur capacité à faire, à produire, à calculer…

Aussi, les hommes ne pourront plus concurrencer les automates sur la base d’une intelligence intrinsèquement liée au savoir. Cependant, en consolidant les compétences humaines et non reproductibles, distinctes des qualités des machines, on permet d’optimiser la complémentarité personne-machine et d’être « compétitif » sur des domaines non robotisable : la pensée critique, l’empathie, la créativité…

Par ailleurs, les secteurs les plus complexes à automatiser et/ou les moins touchés par la réduction des effectifs en raison de l’IA sont également ceux pour lesquels les soft skills sont les plus recherchés.

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Attirer, mobiliser et retenir les talents.

Bénéficier des bonnes personnes, avec les bonnes compétences, aux bons endroits et aux bons moments est le défi constant des entreprises. Le levier est d’inclure l’essor des talents dans les stratégies Ressources Humaines. Aussi, investir sur les soft skills permet d’accroître de manière durable et concurrentielle la performance et la rentabilité.

Par ailleurs, pour les collaborateurs, savoir que leur structure considère leur potentiel comme un vecteur de croissance est une réelle reconnaissance. De même, ils estiment généralement tout programme de développement (coaching, formations certifiantes, ateliers et projets innovants) comme un encouragement à l’évolution de leur carrière.

Ainsi, en matière de politique Ressources Humaines, ces aspects favorisent, l’engagement, l’attractivité et la sauvegarde des talents.

Choisir les soft skills représente donc pour les sociétés, un levier long terme puissant permettant de s’adapter aux changements, de renforcer l’employabilité et la mobilisation de chaque individu. Cependant, comment investir dans ces compétences comportementales ?

Comment investir dans le développement des Soft Skills ?

Pour placer les soft skills au cœur d’une stratégie de développement, il est nécessaire d’identifier et d’associer les compétences dont l’entreprise a besoin pour les années à venir et les aptitudes du salarié. Une fois cette étape effectuée, il sera plus évident de les renforcer.

À noter que l’objectif n’est pas de formater ou de transformer les traits de personnalité ou les facultés sociales du collaborateur. Par exemple, un employé introverti ne deviendra jamais un orateur extraverti. Cela dit, si la situation l’exige, il pourra, en étant formé, participer à différentes présentations en étant accompagné puis seul. Il est donc essentiel de pouvoir distinguer les compétences sur lesquelles il est possible et utile d’agir et celles qui ne seront pas modifiables.

Cela étant, aucune formule magique n’existe pour accroître les facultés comportementales d’un individu. Un résultat positif ne peut être observé que par la répétition et/ou la combinaison de nombreuses initiatives.

De manière non exhaustive, voici une liste de méthodologie qui peut favoriser le développement d’une ou plusieurs soft skills.

Mises en situation.

Résolution de problèmes : à la suite d’évènements plus ou moins épineux, permettre aux collaborateurs d’identifier les causes racines d’un problème et leur enchevêtrement afin de déterminer la solution la plus pertinente et performante. Compétences visées : Esprit analytique et innovation, résolution de problèmes complexes, esprit critique et analyse, créativité, originalité et capacité d’initiative.

Conduite de réunions : les organiser, choisir les thématiques qui seront abordées et transmettre les informations clés, animer les débats afin que chacune des séances ait une réelle valeur ajoutée. Compétences visées : Leadership et influence sociale, communication, intelligence relationnelle, organisation et planification.

Prise de décision dans un cadre bienveillant et collaboratif, l’objectif est d’aider le salarié à définir les scénarii possibles. Ensuite, il aura en charge d’animer le débat avec les différents intervenants pour analyser chacune des options, de choisir et de décider celle qui sera retenue. Compétences visées : Leadership et influence sociale, résilience, tolérance au stress et flexibilité, raisonnement, résolution de problèmes et idéation.

Ancrage dans le réel.

Feedback positif : échanger régulièrement avec son salarié sur ses réussites, mais également ses erreurs. Puis formaliser de manière collaborative, chacun de ces points afin de définir un plan d’action pour chaque difficulté. D’une fois sur l’autre reprendre les éléments abordés et analyser leur évolution. Compétences visées : Communication, intelligence relationnelle, stratégies d’apprentissage et tout autre soft skills identifiés lors des points.

Exemplarité : la posture du top et du middle management doit inspirer tous les salariés. Leur figure d’autorité doit donc pousser chaque employé à se dépasser, à sortir de sa zone de confort et à viser plus grand. Compétences visées : Leadership et influence sociale.

Formation.

Formations spécifiques visant à renforcer une ou plusieurs compétences comportementales ou sociales grâce à des organismes de formations certifiées.

Autres : coaching Massive Open Online Course (MOOC), visites de lieux innovants, séminaires, hackathon, ateliers d’idéation, ateliers créatifs…

Considérés comme un effet de mode des recruteurs et des experts Ressources Humaines, les soft skills s’imposent aujourd’hui comme un pilier de croissance. Elles répondent aux enjeux du monde moderne et à la complexification des métiers.

Elles permettent également aux entreprises de se réinventer et de trouver des solutions novatrices. C’est pourquoi les sociétés investissent de plus en plus dans des programmes de développement des compétences comportementales et sociales.

Cependant, ces aptitudes ont des fondements émotionnels, psychologiques et cognitifs. Ils s’ancrent donc dans le temps et ne peuvent s’acquérir comme une compétence technique. Aussi, chaque structure doit mettre en place une stratégie adaptée à chaque type de talent afin de préparer l’avenir efficacement.

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Zoé delisle

Riche de quinze ans d’expérience dans un univers international en tant que Manager RH, j’ai notamment mis en place des politiques et des plans stratégiques RH, conduit différents projets de transformation, managé des équipes de plus de 50 collaborateurs. Désormais Coach RH, j’accompagne salarié et dirigeant dans leur réflexion sur leur parcours professionnel, je recrute pour des entreprises et accompagne ces dernières dans leur projet de transformation et leur besoin de cohésion d’équipe. Également rédacteur web, je rédige des articles spécifiques qui me permettent de transmettre mon savoir et mes compétences.